RE: Paroisse Sacré-Coeur-de-Jésus, Québec
Date: 2023-10-30 16:42:00
L'église
Créée à même le territoire de la paroisse Saint-Sauveur, la paroisse Sacré-Cœur-de-Jésus est érigée canoniquement le 30 août 1917 par le cardinal Louis-Nazaire Bégin (1840-1925), archevêque (1898-1925) de Québec. Les paroissiens déjà regroupés en mission utilisent alors comme lieu de culte la chapelle du patronage Laval. Le premier curé est l'abbé Joseph-Alfred Langlois (1876-1966), plus tard évêque auxiliaire (1924-1926) de Québec puis évêque (1926-1966) de Salaberry-de-Valleyfield.
En mars 1918, une assemblée des marguilliers de la nouvelle paroisse opte pour la construction, d’après des plans de l’architecte Joseph-Siméon Bergeron (1878-1955), d’un presbytère et d’une église temporaire qui plus tard pourra servir de salle paroissiale. Ils choisissent un bâtiment en brique mesurant 39,6 mètres sur 21,9 mètres (132 pieds sur 73 pieds) et haut de 12 mètres (40 pieds) avec façade sur la rue Saint-Malo (maintenant rue Montmartre) et abside sur la rue Saint-Léon. Le même assemblée adopte aussi le plan du presbytère, bâtiment de 16,5 mètres sur 12,9 mètres (55 pieds sur 43 pieds) avec toit mansardé, du même architecte. Cette église temporaire est caractéristique de l'art de Jean-Siméon Bergeron, qui travaille tantôt dans le style Beaux-Arts, lorsqu'il agit comme architecte d'édifice publics et tantôt dans le style néomédiéval, lorsqu'il s'agit de construire des églises. C'est donc probablement parce que ce bâtiment devait servir à d'autres fins plus tard que l'architecte utilise ici sa manière Beaux-Arts. Cette église temporaire a survécu jusqu’en 1967, année où la construction de l’église actuelle,conçue par l’architecte Gilles Côté (1931-), est entreprise.
La nouvelle église adopte la silhouette des amphithéâtres modernes, avec une entrée basse et une scène plus élevée. Ici, le sanctuaire est surélevé et éclairé par un puits de lumière. Le plan de l’église forme une figure presque carrée. Les bancs sont tous placés le plus près possible de l’autel et c’est toute une paroi qui sert de portail d’entrée. On a l’impression que l’architecte a tenu à construire une église qui puisse se remplir et se vider en peu de temps.
Avec son toit en pente inversée, l’édifice constitue à l’époque le lieu de culte moderne le plus intéressant qui ait été construit sur le territoire de la ville de Québec. L’église de Gilles Côté est sobre, avec un volume clair et un espace intérieur paisible, exempts du maniérisme qui caractérise alors plusieurs églises contemporaines. Mais l’installation d’une lourde toiture en gradins est venue dénaturer l’édifice en établissant une contradiction entre volume, espace et matériaux, ce qui en a considérablement réduit l’intérêt sur le plan architectural. L’intérieur est agréablement enluminé par les vitraux de Marcelle Ferron (1924-2001).
En août 2016, l'église est vendue aux membres de l'Église communautaire Mosaïque (évangélique) et la dernière célébration catholique a lieu le 11 septembre 2016.
L'orgue
L'orgue a été construit et installé en 1919 par Casavant Frères. Au moment de transférer l'instrument dans la nouvelle église, un nouveau buffet et une nouvelle console ont été fournis.