RE: Ascendance Micmac et/ou Malécite
Date: 2017-02-23 16:04:00
Une Micmaque inconnue
D’après Rameau de Saint-Père, Une colonie féodale en Amérique, L’Acadie (1604-1881), tome 2, pp. 318-320, la famille Lejeune dit Briard serait une famille métisse acadienne. Elle serait très ancienne en Acadie, ainsi que l’affirme cet auteur :
« La famille métisse des Lejeune était établie depuis longtemps à Mirligouesh (village indien et métis, situé entre le Cap-de-Sable et La-Hève), car deux hommes de Port-Royal avaient épousé deux filles Lejeune, entre 1638 et 1650. »
Pierre Lejeune dit Briard a ainsi épousé une Micmaque dont le nom nous est inconnu.
Les Micmacs ou Souriquois sont un peuple amérindien qui fait partie des peuples algonquiens, mais il présente la particularité de vivre en bordure de l’océan Atlantique. Le mot Micmac, qui veut dire Alliés, est le surnom que les explorateurs européens lui accolent en raison des liens étroits que les deux parties ont tissés entre elles. Le peuple malécite, son voisin, l’avait surnommé le Peuple de l’eau salée pour des raisons évidentes. Les Micmacs se nomment eux-mêmes Elnu, ce qui signifie simplement Indien dans leur langue.
Avant l’arrivée des Européens, les membres de la Confédération Wabanaki, les Micmacs, occupaient la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et la partie sud de la péninsule gaspésienne. Au XVIIe siècle, ils étaient environ 3500 dans ce territoire qui fait partie intégrante de l’identité de ce peuple. À cette époque, les Micmacs, qui entretiennent des liens étroits avec les pêcheurs européens, continuent de vivre en symbiose avec la nature.
Les Micmacs étaient nomades et vivaient surtout des activités traditionnelles de chasse, de pêche, de trappe et de cueillette de petits fruits. Étant donné leur mode de vie, ils construisaient leur wigwams de manière à pouvoir les transporter aisément d’un lieu à l’autre. Au XVIe siècle, les Micmacs sont l’un des premiers peuples à entrer en contact avec les Européens en Amérique du Nord. Leur habileté à la pêche et à la navigation en ont fait des aides précieux pour les explorateurs et les marchands. À titre d’intermédiaires, ils tenteront de tirer profit de la traite des fourrures entre les Européens et les nations situées plus à l’ouest à l’intérieur du continent. Cette antériorité leur donne un avantage, notamment celui de se procurer des biens qu’ils introduisent par la suite dans leur chaîne commerciale. L’autre privilège attaché à cette collaboration est celui de mettre la main sur des produits technologiques étrangers à leur culture. Comme toute société, ils sont à l’affût des articles qui, comme le goudron, l’étoupe, les couvertures de laine et les chaudrons de métal, leur facilitent leur existence.
En raison des liens commerciaux qu’ils développent rapidement avec les pêcheurs et traiteurs français, les Micmacs s’établissent à proximité des lieux de pêche. Ainsi, leurs contacts avec les Européens sont pour eux une occasion de renforcer des réseaux d’échanges commerciaux déjà existants. Ils alimentent aussi les Européens en produits aussi nouveaux que recherchés. Politiquement, ils occupent dès lors au sein des différents groupes amérindiens une situation privilégiée, plus particulièrement par rapport aux peuplades ancrées à l’intérieur du continent.
Quand les Français vinrent s’établir en Acadie, en 1603 et 1604, les Micmacs devinrent des partenaires commerciaux et des amis pour eux. Les missionnaires et autres représentants religieux réussirent même à baptiser le chef Membertou et les membres de sa famille grâce au travail effectué en termes de conversion au catholicisme. Dès 1624, ce peuple délaissera progressivement ses valeurs spirituelles et culturelles au profit de la religion et du mode de vie européens.
Bien qu’ils soient amenés à fréquenter les pêcheurs et les missionnaires européens, les Micmacs, partout où qu’ils soient, conservent en bonne partie leurs modes de vie traditionnels.
Même au cours des quelques siècles qui ont suivi leurs premiers contacts avec les Européens, les Micmacs n’ont pas abandonné leurs manières ancestrales de vivre.
Comme toutes les autres nations autochtones d’Amérique, une très grande partie de la population sera décimée par les maladies contagieuses attrapées au contact des Européens.
À la suite de leur victoire sur les Français en 1763, les Anglais de la Nouvelle-Angleterre s’installeront en grand nombre dans la région atlantique. Le gouvernement britannique tentera de faire des Micmacs des agriculteurs et ces tentatives de sédentarisation échoueront. Malgré tout, les Micmacs deviendront une main-d’œuvre bon marché dans les domaines du transport et de la foresterie au détriment de leurs activités traditionnelles, ce qui entraînera des modifications socioculturelles importantes pour leur nation.
En 2009, on dénombre dans les Maritimes et en Gaspésie environ 20 000 Micmacs, dont près du tiers de la nation micmaque a conservé l’usage de la langue micmaque algonquienne. En Nouvelle-Écosse, octobre est appelé le « mois de l’histoire micmaque »; les Micmacs célèbrent chaque année la Fête du traité le 1er octobre.