Le premier Rochereau-Rocheleau arrive au pays environ quinze ans après la fondation de Ville-Mari. Michel Rochereau-Rocheleau est originaire de Lagord, arrondissement et évêché de La Rochelle en Aunis (Charente-Maritime) France. Un navire hollandais de 250 tonneaux « Les armes d’Amsterdam » quitte La Rochelle vers le 10 avril 1657 en route pour la Nouvelle-France. Il emporte à son bord des animaux de ferme, quantité de vivres pour la colonie ainsi que de plusieurs dizaines d’engagés dont probablement le jeune Michel Rochereau qui se dit âgé de 24 ans. Un mois plus tôt, il a signé un contrat de 3 ans à raison de 80 livres par an, pour aller exercer son métier de forgeron en sol canadien. Habituellement ce genre de contrat garantit également un aller-retour gratuit. La traversée s’avère plus mouvementée que prévue. Dès le départ, le mauvais temps force le navire à faire escale vers la côte irlandaise où des réparations s’imposent et qui durent près de deux mois et demi. Les futurs colons repartent à la fin juin pour finalement arriver devant Québec le 20 août 1657. De 1657 à 1662 c’est le silence sur ses allées et venues.
Michel, né vers 1636, épouse en 1662 Marie Bigot fille de François Bigot et de Marguerite Drapeau. D’après les recherches de l’avocat Alfred Cambray de Cap de la Madeleine, leur contrat de mariage se passe devant le notaire Laurent Cusson en 1662 et manque aux greffes de Trois-Rivières. Cependant, le 15 mai 1662 il passe un contrat chez le notaire Cusson d’une Concession entre le R.P. Jehan et le dit Rochereau. Cette concession consiste en une terre de deux arpents sur quarante de profondeur sise en la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine. Michel fait plusieurs transactions immobilières sur une période de 10 ans. Michel a un frère prénommé Vivien qui demeure au Cap-de-la-Madeleine à côté de Radisson-De Groseilliers durant trois ans. Puis à Sainte-Anne-de-la-Pérade, Vivien est présent, à titre d’oncle, au mariage de son neveu François Rochereau et Marie Anne Baret.
Le couple Rochereau-Bigot a six enfants :
1-François né en 1664, il épouse le ou vers 15-1-1690 contrat notaire Cusson au Cap-de-la-Madeleine, Marie Anne Baret fille de Guillaume et de Louise Charrier. Leur descendance étend leurs feuilles à partir du Cap-de-la-Madeleine, Trois-Rivières, Ste-Anne-de-la-Pérade en passant à Lachenaie, LaPrairie, Chambly, Boucherville, Montréal, St-Hubert, etc. Sévère Rocheleau de la 9e génération du Cap et des Trois-Rivières est un digne rejeton en occupant deux termes à la mairie du Cap et secrétaire trésorier de 1850 à 1863. Son fils Raoul est un bourreau de travail comme on peut le voir à son curriculum vitae : Président A.C.J.C. et de la Société Saint-Jean-Baptiste du Cap et des Trois-Rivières, membre fondateur de la Société d’histoire en 1938 et d’autres organisations. Il est aussi président de l’organisation du tricentenaire, greffier de la Cité en 1931, secrétaire trésorier de la Commission scolaire, maire de 1937 à 1939, juge de paix, président d’élection provincial du comté de Champlain en 1948 et plus. En 1981, il demeure à Shawinigan et une 13e génération continue leur postérité.
Issu des trois premiers rameaux, le clan Rocheleau de Saint-Hubert peut aussi à juste titre se gratifier d’avoir eu un représentant à l’Assemblée législative du Québec de 1886 à 1900 en la personne d’Antoine Rocheleau de la 7e génération (Du comté de Chambly). Aussi, deux de la 9e génération Honoré et Rouville Rocheleau sont copropriétaires du garage « Rocheleau Automobile » situé à l’époque sur la rue Notre-Dame à Montréal-Est avec un des descendants de Vivien Rocheleau Rochereau, en la personne de Charles-Édouard fils de Norbert Rocheleau et d’Adélina Paquin de Montréal-Est autrefois beurrier de Saint-Gabriel de Brandon. Cette lignée de François n’a pas de surnom à ajouter à leur nom de famille. Il décède le 17-12-1741 au Cap-de-la-Madeleine.
2- Marie Madeleine née vers 1666. Le 17-2-1681 elle passe un contrat de mariage devant le notaire Cusson au Cap-de-la-Madeleine avec Antoine Baillargeon fils de Mathurin et de Marie Métayer. Ce mariage n’a pas lieu et le contrat est annulé par la cour. Elle épouse le 22-11-1689 au Cap-de-la-Madeleine Laurent Baret fils de Guillaume et de Louise Charrier (contrat notaire Ameau le 20). Ils ont sept enfants. Elle décède le 11-4-1756 au Cap-de-la-Madeleine.
3- Pierre né et baptisé le 1-2-1675 au Cap-de-la-Madeleine épouse le 21-1-1702 aux Trois-Rivières (contrat notaire Pothier le 29-11-1701). Marie Anne Gélinas fille de Jean Gélinas et de Françoise Charmesnil. Leur progéniture part du Cap-de-la-Madeleine vers Lachenaie, Montréal, Saint-Henri-de-Mascouche, Terrebonne. Ces descendants ajoutent les surnoms de dit Montriseau ou Morisseau-Montriceau. Pierre décède le 17-12-1721 au Cap-de-la-Madeleine.
4- Marguerite baptisée le 24-2-1679 au Cap-de-la-Madeleine épouse le 15-11-1700 (contrat notaire Normandin le 3), Jean-Baptiste Cusson dit Désormiers fils de Jean Cusson, notaire, et de Marie Foubert. Ils ont 12 enfants. Dès 1703 on retrouve ce couple à Saint-François de l’Île Jésus.
5- Michel baptisé le 24-4-1681 au Cap-de-la-Madeleine, épouse le 13-1-1707 au Cap-de-la-Madeleine (contrat notaire Normandin le 9-7-1707), Marie Renée Lefebvre fille de Ange et de Marie Madeleine Cusson. Ce couple a pas moins de sept enfants et leurs descendants vont s’établir du Cap-de-la-Madeleine vers Yamachiche, Pointe-du-Lac, etc. Michel ajout le surnom de Duvivier. Il décède le 20-5-1742 au Cap-de-la-Madeleine.
6- Marie Catherine née le 4-10-1683 et baptisée le 28 suivant.
Sources :
Vivien Rochereau 1666-1716, 8 générations de Sainte-Anne-de-la-Pérade à Longueuil, par Thérèse Rocheleau Baril, 1981.
Texte sur Michel Rochereau et sa descendance. par Thérèse Rocheleau Baril.
Dictionnaire généalogique des familles du Québec, par René Jetté, 1983.
