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Fille de Louis et Romaine-Sophie-Petronille Falcon

Extrait du livre "La Canadienne pendant les troubles de 1837-1838", p.106

Un soir que madame Gagnon était seule avec ses enfants, des hommes armés entrent soudain dans sa maison, l'insultent, la menacent, lui annoncent qu'ils viennent au nom de la reine confisquer tous les biens de son mari,s'emparent en effet de tout, clouent les portes de toutes les chambres de la maison, des granges, bâtiments et dépendances, et donnent trois heures à madame Gagnon pour sortir avec sa famille.

La pauvre femme essaya en vain de toucher ces barbares en leur montrant ses huit enfants pressés autour d'elle, et sa vieille mère âgée de soixante-quinze ans; elle leur demande même en vain la permission d'emporter des vêtements et des provisions. Elle fut obligée de partir, dénuée de tout. Et l'on
vit cette pauvre femme sur le chemin, par une nuit noire et froide, aller de porte en porte, un enfant dans les bras, suivie d'une vieille femme de soixante-quinze ans, sa mère, et de sept enfants, tremblants de peur, grelottants de froid. Les bureaucrates avaient tellement effrayé le voisinage, qu'à plusieurs endroits on ne veut pas recevoir la femme et les enfants de Gagnon. Les fugitifs furent donc obligés de faire une demilieue avant de trouver un refuge. Quelques jours après, Mme Gagnon et sa famille prenaient la route des États-Unis pour faire son triste voyage; elle s'en allait, le cœur serré, mais confiante et certaine qu'on la laisserait passer tranquille. Vain espoir! Elle était à peine partie, qu'une troupe de bureaucrates l'attaquait, pillait les voitures, s'emparait de tout, vêtements et provisions, et la laissait à peine vêtue sur le grand chemin15

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