Back to record of: Pierre Roy

Dans le recensement de 1681, Pierre Roy, âgé de 20 ans résidait le 10 juillet 1681 chez le couple Michel Brisson/Suzanne Lisserasse, l’une des quatre familles de l’Île Jésus. À cette époque la population de cette île comprenait 27 personnes en tout.

Ce Pierre Roy aurait tenté à l’été 1683, autant par la douceur que par les menaces, de séduire Marie-Barbe Théodore dit Masson, épouse d’Antoine-François Dormet dit Lalonde. La belle ayant résisté à ses avances, Pierre Roy aurait provoqué tout un esclandre en la traitant de putain et la menaçant de lui couper le nez et ce, à la porte même de l’église de Lachenaie après la messe dominicale; ce qui on en conviendra, n'était pas la manière la plus discrète de faire connaître ses sentiments. Il ne fallut rien de moins que l’intervention du curé et du seigneur Le Gardeur pour calmer notre homme, qui fut néanmoins incarcéré quelques jours plus tard, suite à une plainte des époux Lalonde.

Loin de se rétracter lorsqu’interrogé par Migeon de Branssat, Roy se vante en outre d’avoir partagé la couche d’une demi-douzaine de résidentes de Lachenaie, de Repentigny et de l’Île Jésus, dont il donne d’ailleurs les noms. Tout un exploit si l’on considère qu’au recensement de 1681, la population féminine d’âge pubile, dans les trois endroits précités, s’élevait à 39 personnes.

Reconnu coupable de scandale public et de propos diffamatoires, Roy est condamné, le 2 août 1683 à se rétracter publiquement à la porte de l’église de Lachenaie, ce qu’il fait, et à payer une amende de dix livres incluant les frais d’entrée et de sortie de prison, ce dont il s’acquitte également fort promptement, puisque le 13 août, le greffier, Claude Maugé, confirme qu’il a payé sa dette à la société et qu’aucune charge n’est retenue contre lui. Il était probablement temps pour lui de se faire oublier, on imagine sans peine l’attitude des hommes des environ à son égard.

Bref, à la lumière des preuves accablantes réunies contre lui et dont l’historien Séguin donne les détails, la culpabilité de Pierre Roy ne fait, semble-t-il, aucun doute.

Avec l’âge Pierre s’était sans doute assagi, puisque sept ans plu tard, en 1690, il courtise et épouse à Montréal, espérons sans “obligation” Françoise Dagenais, fille de Pierre et de Anne Brandon.

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