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À l'époque de la naissance de l'enfant, le 23 février 1814, cette paroisse soutenait le choc de la guerre anglo-américaine. « Un corps d'observation anglais campa, vers le centre de la paroisse, pour surveiller les mouvements du général Dearborn. »
Naquit à la Tortue, paroisse de Saint- Philippe de Montréal, à deux lieues de Laprairie, « la frontière des Anglais et des Iroquois. » Aux temps héroïques de la colonie, M. l'abbé Vignal, prêtre de Saint-Sulpice, y fut égorgé par les sauvages.
Son père, M. Paul-Théophile Pinsoneault avait épousé, le 17 août 1807, Clotilde Raymond, d'une des familles les plus en vue du Canada.
Ses parents demeuraient dans un endroit isolé et champêtre. Son père, agriculteur et agronome, avait acquis de vastes terrains qu'il exploitait ; marchand, il faisait le commerce avec les nombreux voyageurs de la grande route qui conduit à Saint-Jean, et de là, par le lac Champlain, aux États américains. C'était l'unique voie de communication de Québec à New York. En temps de guerre, les soldats américains entraient dans le pays cachés dans les charges de foin. M. Pinsoneault avait aussi une potasserie. Pour cette industrie il employait un nombre considérable d'ouvriers. De plus, il était agent des seigneuries voisines, entre autres de celle de Sanguinet, propriété de son pupille, le jeune Selby, qui épousa une demoiselle Baby.
Mère Ste Clotilde, partie pour le ciel, à 93 ans, en ayant passé 72 dans le cloître, sans en avoir jamais franchi le seuil, elle était un témoin oculaire qu'il faisait bon consulter, avec d'autant plus d'avantage que Dieu lui conserva, jusqu'à sa mort, l'usage de ses facultés intellectuelles.