Biographie Larochelle Theophile
90 ANS
D'HISTOIRE
1889 Théophile
se prépare à se marier, et cherche un nid où s'établir. Il
n'a pas d'instruction. Il songe à devenir cultivateur comme son père. Son frère Narcisse est veuf de sa
première femme Aurélie
Aubin qu'il avait épousée en 1878. Narcisse, veuf et sans enfant, propose à Théophile de lui
échanger les lots qu'il détient à St-Magloire contre son héritage. Il est
bien entendu qu'avec les lots, l'échange comprend les bâtiments, les
animaux, les instruments aratoires, etc. Narcisse avait bâti le grand'maison (actuelle),
une laiterie près de la route, ainsi qu'une petite grange. Théophile
accepte. Le montant de l'héritage ne nous a pas été dévoilé
1890 Le
11 février, probablement à l'occasion des "jours gras", juste avant
le Saint Temps du Carême, Théophile épouse Clara Létourneau, dans l'église
de St-Lazare. Théophile a 25 ans et sa jeune épouse en a 19.
Après la
noce, les nouveaux mariés "montent" sur leurs lots à St-Magloire. Quelqu'un a dit souvent: "Si
j'avais été sur la Montagne ce jour-là, je les aurais empêchés de
passer". Mais c'était en 1890...
À St-Magloire, malgré le manque de confort, le nid ne tarde
pas à se remplir.
1891 Le
15 février, naissance de Maria.
1892 Le
5 septembre, naissance d'Eugène.
1893 Le
15 décembre, naissance de Célanire.
1895 Le
7 octobre, naissance de Polydore.
1897 Le
24 mai, naissance d'Antoinette.
1899 Le
17 avril, naissance de Clairida.
1900 Après
dix ans de ménage, déjà six enfants. On songe à agrandir. La maison est
tout près de la route. On décide donc de la déplacer vers l'ouest pour
construire une cuisine, après avoir démoli la laiterie qui servait de
garde-manger. Ces travaux ont été exécutés entre 1900 et 1905. Au début, la
cuisine n'était habitée que pendant l'été. Durant les autres saisons, elle
servait à
tout, y compris les boucheries d'avant les Fêtes. Elle fut louée au moins deux
printemps aux draveurs de la rivière Noire. Les hommes couchaient sur le plancher du grenier. Edmond Bédard
de Ste-Justine faisait la "cookerie" pendant le temps de la drave
qui durait environ trois semaines. Signalons
aussi que dans la "sucrerie" on avait aménagé un abri
rudimentaire qui comprenait un toit légèrement en pente soutenu par trois
murs. Face à cette "cabane" on alimentait les feux
abondamment pour faire bouillir l'eau d'érable dans un grand chaudron. Ce
chaudron servait aussi à fabriquer le "savon du pays" après les
"sucres", au printemps.
1901 Le
24 novembre, naissance de Ferdinand.
1903 Le
8 novembre, naissance de deux jumaux identiques, Henri et Didace.
Le 21 décembre, naissance de
Gérard.
1907 Le
26 novembre, décès du petit Ferdinand. Ce fut toute une épreuve.
Tous les
ans, l'automne et le printemps, Théophile devait "descendre" à St-Charles pour refaire
les provisions. Avec d'autres
habitants de la paroisse, on ramenait en plus des effets personnels, des
marchandises pour les magasins. Cet automne-là, Clara et Célaïde, sa
belle-soeur, décidèrent d'accompagner Théophile. De St-Charles, Théophile
revint seul avec les provisions. Les deux femmes demeurèrent en promenade
à St-Lazare. Quand Théophile arriva à la maison, le petit Ferdinand
était gravement malade. Il décéda
le lendemain, victime du
"groupe", maladie respiratoire très contagieuse. Le médecin ordonnna l'inhumation immédiate
pour éviter tout danger
de contagion. De plus, c'était le
samedi et il n'était pasquestion d'attendre jusqu'au lundi. Quand Clara revint de sapromenade,
M. le Curé Armand Proulx eut à consoler une maman éplorée, désespérée, qui
voulait même qu'on exhume le corps de l'enfant. La cousine Mélina, fille de Cyrille, avait pris soin de couper
une boucle des cheveux blonds du petit Ferdinand qu'elle aimait tant. Cette
boucle, seul souvenir, fut conservée longtemps dans un cadre monté par
tante Marie-Laure qui avait ajouté les vers suivants:
"Trop
pur pour cette terre, Le
ciel le réclama.
La
douleur fut amère
Aux
parents qu'il laissa".
Cette
année-là aussi, Maria était pensionnaire au couvent de Pont-Rouge où elle
étudiait pour devenir institutrice. 1908 Le
15 octobre. Célanire entra au juvénat des Soeurs de la Charité de St-Louis
à Pont-Rouge. Elle avait 14 ans et 10 mois. Son père dut la
"descendre" en voiture jusqu'à la gare de St-Charles d'où elle
prit le train pour se rendre à Pont-Rouge. À St-Charles, Célanire avait le coeur un peu serré.
Elle eut l'idée de retourner à
la maison avec son père. Elle repoussa vite la tentation en se disant:
"Non, Papa aurait fait ce long voyage pour
rien". Quelques minutes après, le train partit, emportant la jeune
fille, décidée à se faire religieuse.
1909 Le
7 janvier. naissance d'Ida. Le 18
octobre, mariage de Maria avec Joseph Bélanger. Elle a 18 ans et 8 mois et
enseigne depuis septembre seulement au Rang du Lac.
1910 Le
29 septembre, Célanire est transférée au juvénat de Plattsburgh,
N.Y.
1911 Le
19 mars, naissance d'Annette. La petite Annette sera choyée par son parrain
et sa marraine, Joseph et Maria,
qui finiront par la garder et l'élever.
1913 Le
26 mai, Théophile reçoit les Lettres Patentes de ses lots après avoir
déboursé la somme de trente dollars. Il s'agit: a) du lot 24 dans le
"rang Sud-Ouest du chemin Mailloux". 50 acres, b) du lot 24 dans
le "rang Sud-Ouest du chemin Mailloux", 50 acres, c) une partie
d'un arpent de large pris sur le lot 23 où sont situés les bâtiments, d) du
côté est, la moitié du lot 23, e) "la moitié Nord-Est du lot 12 du
4ème rang du cadastre officiel", 50 acres (demi-lot aux
"Pointes" de St-Camille). Donc, deux cents acres de terre, avec
déjà de "bons morceaux de labour". Les "digues de
roche" se multiplient et grossissent chaque année.
Théophile "trime dur". Très tôt le matin, il travaille aux champs
ou à son abattis. Pour déjeûner, un enfant lui porte une pile de crêpes.
Il défriche en montant vers la "sucrerie". Plus haut, c'est
moins dangereux pour les gelées hâtives de l'automne, ce qui rend plus
possible
la culture du sarrasin. Comme
il est plaisant de cultiver "aux Pointes" où pas une
roche
n'arrête la charrue! Dans
la "sucrerie", une belle cabane à sucre a remplacé l'abri
rudimentaire
et très inconfortable du début.
Le 8 juin,
naissance de Clara.
Le 26
juillet, prise d'habit de Célanire: S. St-Henri.
À la
maison. Clara "trime dur" aussi. Plusieurs vêtements sont confectionnés
avec la laine des moutons. Tous les printemps, on
fabrique la provision de "savon du pays" avec le gras animal conservé
congelé depuis les boucheries. Le lin qu'on cultive est récolté, bravé,
cardé et tissé. La "sucrerie" fournit le sucre d'érable pour toute
l'année. On récolte assez de patates pour "croiser"
d'une année à l'autre. Au tout
début, Clara lavait lelinge "au battoir", ensuite elle utilisa
une planche à laver en bois avant d'avoir un moulin à laver. Toute la
famille a été élevée au bon lait de vache "nature".
Tous les
ans, vers l'automne. des commerçants "montaient" dans le haut du comté pour acheter des animaux. Tous les animaux vendus étaient réunis et ensuite on entreprenait de les conduire "par terre" jusqu'au train à St-Charles.
Le train les transportait aux abattoirs de Montréal. À partir de 1913, plus de cortèges d'animaux
vendus, plus besoin non plus de "descendre" à St-Charles pour les provisions car le train
se rend maintenant jusqu'à St-Camille. Quel
progrès!
1914 Construction
d'une belle grange neuve, sous la direction de l'oncle "Toune" Joseph
Létourneau. La grange est assez grande pour hiverner une quinzaine de bêtes à cornes, deux chevaux, quelques porcs, une douzaine de poules.
La bergerie recevra les moutons avant
la tonte. L'étable est situé au centre entre la grande tasserie et la bergerie. Au-dessus de l'étable, le fenil reçoit les instruments aratoires pendant l'hiver de même qu'un amas de paille qui servira de litière aux animaux. Sur le fenil également on aménage le
"port à grain" avant les battages. Deux pieds d'épais de belle avoine servent de congélateur pour les quartiers de viande durant les mois rudes de l'hiver. Enfin un hangar
pour abriter les voitures d'été a été érigé entre la grange et la maison.
Au
printemps de 1914, Polydore a eu les "grandes fièvres".
Sur l'ordre du médecin, la maison fut placardée pendant quelque temps. Le grand malade était tenu isolé dans le grenier de
la cuisine.
Entre 1915
et 1920 une suite incroyable d'événements heureux et malheureux se sont succédés.
1915 Le
9 avril, naissance de Bernadette.
Le 14 juin,
mariage d'Eugène avec Alvine Boutin. Il a 22 ans et 9 mois.
Le 20 août, profession religieuse de S. St-Henri.
1916 Le
22 avril, sépulture d'un enfant mort-né d'Eugène et d'Alvine.
Le 14
avril, funérailles d'Alvine. Eugène et Alvine avaient passé l'hiver au chantier. Alvine faisait la cuisine. Déjà enceinte, elle fut atteinte par la "consomption galopante". Elle n'a
pu survivre à son premier accouchement.
Le 3
juillet, mariage d'Antoinette (19 ans) avec Alphonse Boutin, frère de la défunte Alvine.
1917 Le
16 avril, second mariage d'Eugène. À Armagh, il épouse Bernadette Brochu. Après les
semailles, toute la famille "descend" à St-Lazare pour participer aux festivités organisées à l'occasion des noces
d'or des grands parents Létourneau. Ce fut tout un événement. La plupart traversaient la Montagne pour la première fois. En voitures tirées par des chevaux, on partit tôt le matin avec
des provisions pour la journée. Dans la montagne, le cortège s'arrêta à
l'auge où l'on fit boire les chevaux. Les hommes profitèrent aussi de cette source d'eau fraîche pour réduire le contenu de leur "flas" et prendre une bonne santé. À
St-Lazare. la parenté n'avait rien ménagé pour assurer le succès de la fête. On trouva
de la place pour les petits comme pour les grands et les tables étaient bien garnies. On se rappelle même avoir vu un régime de bananes complet. On parle encore de ce voyage, tant il avait marqué tout le monde.
Le 29 août,
naissance de Paul-Émile Boutin. Théophile et Clara sont grands parents.
Le 22
septembre, mariage de Polydore avec Olivine Brochu d'Armagh, soeur de Bernadette, Polydore a 21 ans et 11 mois.
Le 18
décembre, décès de Théophile, victime d'un cancer (croit-on) à l'estomac. Le
Dr. Desrochers de la Beauce avait diagnostiqué un ulcère à l'estomac deux ans plus tôt. Le manque de médicaments, le travail pénible et sans doute le manque de précautions eurent raison du malade qui s'éteignit avant les Fêtes 1917 à l'âge de 53 ans. Clara
restait seule avec encore à la maison, Clairida, les jumeaux, Gérard, Ida, Clara et Bernadette. Annette demeura définitivement chez Maria après le décès de Théophile.
1918 En
mars, Clara rend visite à sa petite soeur Marie-Laure, S. St-Ferdinand, au couvent de Bienville.
Ida demeure avec les religieuses...
Le 15
juillet, mariage de Clairida avec Jos-Émile Blais de St-Camille. Elle a 19 ans.
Le 27
juillet, naissance de Jos-Aimé chez Eugène-, premier Larochelle de la 91 génération.
Fin aoùt,
décès de Jos-Émile Blais à peine six semaines après la noce. Aux funérailles, deux veuves, la mère et la fille, portent une pleureuse. Cela ne s'était jamais vu.
Le 29 août,
naissance d'Anne-Marie chez Polydore.
A l'automne
la grippe espagnole sévit un peu partout. Sur les recommandations du Dr.
Corriveau, les jumeaux. légèrement atteints, prennent un peu de "Gin". Clara a soin de ses
malades et de ceux qui sont atteints dans le voisinage. C'est Alphonse Boutin qui est le plus durement frappé. Après avoir pris
du mieux, il reprend son ouvrage aux champs mais il est faible et il ne tarde pas à suer. Pour se désaltérer, il commet l'imprudence de boire à même une chaudière d'eau glacée. Sa rechute a failli lui être fatale.
1919 Le
13 mars, naissance de Rose-Hélène chez Antoinette. Les Boutin demeuraient au
coin du rang Ste-Marie. Départ d'Eugène pour les États. Le 25 août,
second mariage de Clairida. Elle a 20 ans et épouse Philippe Métivier, forgeron de Ste-Sabine. Le 3 décembre, naissance de Fernande, chez Polvdore.
1920 Janvier.
À Ste-Sabine, Clairida est atteinte par les "grandes fièvres". Pendant un mois, Clara demeure à son chevet pour
lui prodiguer des soins. C'est pendant ce temps qu'elle fait la connaissance de Joseph Lamontagne, veuf d'Angélina Dorval.
Le 8 juillet, second mariage
de Clara avec Joseph Lamontagne. Au village, les gens des noces eurent un
"léger" contretemps: la dispense de publication des trois bans n'étant pas arrivée, on dut attendre que Mgr. téléphone à M. le Curé pour permettre le mariage qui eut lieu assez
tard dans l'après-midi (après l'Angélus du soir, peut-être). Le magasin
d'Adélard Larochelle (aujourd'hui Yvon Bélanger) servit de salle d'attente où on grignota des biscuits. À la maison, grand'maman Létourneau qui gardait les petites, avait préparé le
dîner. C'est le postillon qui l'a prévenue de ce qui se passait. Après la noce, Joseph continua à s'occuper de sa ferme à Ste-Sabine pendant
quelques temps. Ensuite, amenant son jeune fils Damas, il vint demeurer définitivement chez Clara.
Voici l'extrait
du régistre des mariages de St-Magloire qui certifie le mariage de Joseph
Lamontagne et de Clara Létourneau:
Le huit
juillet mil neuf cent vingt, vu la dispense de publication de trois bans
accordée par Son Eminence le Cardinal Bégin, en date du jour présent, à
Joseph Lamontagne, veuf majeur d'Angélina Dorval, de Ste-Sabine. d'une part, et à Clara Létourneau, veuve majeure de Théophile Larochelle, de cette paroisse, d'autre part, ne s'étant
découvert aucun empêchement, nous, curé, soussigné, avons requis et reçu leur mutuel
consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Léon Lamontagne, frère de l'époux et de Cyrille Larochelle, beau-frère de l'épouse qui, ainsi que l'époux, ont déclaré ne savoir signer. L'épouse a signé avec nous, ainsi que quelques parents et amis, lecture faite.
Clara
Létourneau Joseph
Lamontagne (fils)
Rosario
Lamontagne
Hénédine
Létourneau
Onil
Larochelle
Zéphirin
Chabot
W. Roy,
ptre.
1921 Tous
les ans, après les Fêtes, grand père Létourneau écrivait à ses enfants éloignés
pour leur exprimer ses voeux à l'occasion de la nouvelle année. Il terminait son
message par la Bénédiction du jour de l'An. Voici le texte intégral de la
lettre que Clara reçut en janvier 1921:
Honfleur 7
janvier 1921
Bien cher
enfant,
À
l'occasion de la nouvelle année je vien vous souhaiter une bonne et sainte
année que le bon Dieu vous accorde tous ce que vous désirez dans toute vos entreprise il sont tous venue au
jour de l'an à par de Alphonsine tu a peut être su quel a été opéré voilà trois semaine elle va mieux elle ne sort pas encore toute famille se joints à moi pour vous
souhaiter une bonne et sainte anné aurevoir que le bon Dieu te bénisse au
nom du Père et du fils et du saint esprit aurevoir priez pour moi.
Ferdinand
Létourneau, père
Honfleur
Ida possède
et conserve précieusement plusieurs de ces lettres.Celles qu'il adressait à sa fille religieuse, Marie-Laure, se terminaient par la bénédiction écrite en latin et sans
faute: "Benedicat vos omnipotens Deus, Pater et Filius et
Spiritus Sanctus, Amen".
1922 Départ
de Gérard (17 ans) pour les États.
1925 Le
8 juillet, mariage de Didace (21 ans et 8 mois) avec Alice Lamontagne,
petite-nièce de grand'mère Larochelle (Olive Lamontagne).
1926 Le
5 juillet, mariage d'Henri (22 ans et 8 mois) avec Alexina Audet de
St-Camille. Le mariage a lieu dans la chapelle du couvent parce que
l'église vient de brûler. Les nouveaux mariés vont demeurer à la maison avec
Joseph et Clara de même que Ida, Clara et Bernadette.
1927 Départ
de Philippe et Clairida pour les États avec Lucieri (6 ans). Henri et
Alexina ont failli immigrer aux États aussi un mois après la naissance
d'Orési.
1928 Incendie
de la cabane à sucre. Henri en bâtit une autre et profite d'une aubaine
pour se procurer un nouvel équipement.
1929 Pépére
et Mémére Lamontagne déménagent chez François Létourneau (voisin). Pépére
s'organise un atelier dans la cuisine d'été. Il fabrique des tables, des
coffres, des manches de hache, etc. Tout ce qu'il fait est solide comme
lui.
1931 Le
12 août, mariage d'Annette (20 ans) avec Camille Bélanger, frère de
"parrain".
1932 Le
12 juillet, mariage double: Ida avec Georges Guillemette et Clara avec
Philippe Marceau.
1934 Le
10 juillet, mariage de Bernadette (19 ans et 4 mois) avec Albert
Carrier.
Voilà,
toute la nichée s'était envolée. Chacun élevait à son tour sa propre
famille pour constituer la 9e génération.
Tous les
quatre ans, maintenant, depuis un nouveau règlement de la Communauté,
Célanire (S. St-Henri) vient passer quatre jours dans sa famille. Évidemment, elle fait le tour de la parenté; elle est toujours accompagnée d'une autre
religieuse. Avec le temps, les religieuses s'organisent pour
"s'accompagner" entre parentes. Ainsi Célanire accompagne tante Marie-Laure et vice-versa. De même S. Élisabeth et S. Anne-Marie Larochelle. Les gens des États aussi
s'organisent pour venir en même temps. Ce retour "aux sources* fait du
bien à tout le monde et donne lieu à de grands rassemblements de famille malgré
le temps des foins.
1937 De
retour des États, Philippe et Clairida demeurent quelque temps chez Pépére
et Mémére Lamontagne.
1939 Pépére
et Mémére déménagent au village, chez Philippe et Clairida.
Le 21 mai,
décès d'Alice, femme de Didace. Elle est âgée de 37 ans
et 10 mois et laisse cinq jeunes enfants.
1941 Le
6 février, décès d'Alexina, femme d'Henri. Elle est âgée de 36 ans et
laisse neuf enfants. Après
les funérailles, Ida et Georges amènent le bébé, Wilfrid âgé de 8 jours;
Berthe et Henri Boutin amènent Louisette (2 ans) et Sylviane (4 ans). Malgré ses
70 ans et souffrant d'asthme depuis déjà quelques années,
grand'mère Clara, n'écoutant que son coeur, entreprend de remplacer la
maman disparue. Au bout de trois semaines, pour alléger le besogne, Clairida
amène Yvette (6 ans). Pépére Lamontagne
réinstalle son atelier où il ne fabrique plus que de solides manches de
hache en érable.
1942 Le
24 juin, décès de Maria âgée de 51 ans.
Durant
l'été, Henri effectue de grandes réparations. La maison est soulevée pour
reposer sur un beau solage neuf en ciment. La cave est creusée et pavée en
ciment. Une fournaise faite avec des barils de métal soudés, entourée de
briques fournira désormais assez de chaleur durant les rudes mois d'hiver.
Le bois pour le poêle et la fournaise est bien cordé dans la cave de la
cuisine. Quelle commodité! Et quel confort! Polydore n'a pas du tout
confiance à ce "système"
de chauffage assez inusité. La grande
galerie est refaite au complet. Enfin tout l'extérieur de
la maison est revêtu de bardeaux teints en vert et la couverture en
bardeaux d'asphalte. Tous ces travaux sont exécutés sous la direction d'Édouard
Fournier.
1943 Janvier.
Une merveille entre dans la maison: l'électricité! Durant l'été, Pépére et
Méniére prennent un beau mois de congé bien mérité pour aller se promener
aux États. C'est Thérèse Audet (aujourd'hui Mme. Paul-Émile Larochelle)
qui garde.
1944 Le
21 octobre, second mariage d'Henri. Il épouse Angéline Aubin de St-Lazare. Après les noces, Pépére et Mémére
vont demeurer avec Annette et Camille au village St-Camille. Nos vénérables
vieillards goûteront enfin un repos complet et si bien mérité.
1945 Pépére
et Mémére retournent demeurer chez Philippe et Clairida au village St-Magloire.
1946 Le
13 février, naissance d'André Larochelle.
André, fils de Paul-Henrl et petit-fils de Polydore, est le
premier-né Larochelle de la dixième génération.
1947 Démolition
de le vieille grange et construction d'une nouvelle avec
un plancher d'étable tout en ciment. M. Joseph Marceau dirige les travaux. Une pompe à eau électrique, avec
réservoir, installée dans la cave de la maison, distribue l'eau à la maison
et à l'étable.
Le 23
juillet, décès d'Eugène quelques heures après son retour de vacances au
Québec. Il était âgé de 54 ans et
10 mois.
1948 Le
3 juillet, mariage d'Orési avec Berthe Garant (institutrice du rang). Orési et Berthe devi ennent propriétaires
de la ferme. Une troisième génération y grandira.
1950 En
mai, Henri achète la maison d'Alphonse Baillargeon (aujourd'hui
celle de Paul-Émile Boutin). Pépére et Mémére Lamontagne déménagent chez
Henri.
Mémére aime
beaucoup jouer au Charlemagne.
Pépére aime
beaucoup raconter ses souvenirs de chantiers.
1952 Le
28 mars, décès de Didace, âgé de 48 ans. Polydore et Annette s'occuperont de sa succession.
1954 Le
20 novembre, mariage de Gérard (le vieux Gé.) avec Yvonne Guèvremont aux États.
1957 Sur
la fin de l'été et durant l'automne, un gros bélier mécanique ouvre un
chemin au "Nordet" pour se rendre directement aux "Pointes
de la maison" pour exempter de faire le grand détouir par la route des
Pointes. Sur le bord de la rivière, Orési et son beau-frère
Léonard Brochu construisent un chalet.
1958 Le
6 février, décès de Pépére Lamontagne. Le vénérable vieillard s'éteint
comme un vieux chêne. Les funérailles ont lieu à St-Magloire et
l'inhumation à Ste-Sabine. Il état âgé de 96 ans et 3 mois.
Au
printemps. Henri vend sa maison à Georges (fils de Polydore). Henri et Angéline déménagent
à Coaticook. Grand'mère déménage
chez Philippe et Clairida.
Le 27 août,
décès de Grand'Mère Larochelle-Lamontagne. Après quelques semaines d'affaiblissement général, la vénérable aïeule s'éteint à l'âge de 87 ans et 7 mois. Les funérailles ont lieu le samedi précédant la
fête du travail. Après les funérailles, toute la famille d'Henri se réunit au chalet d'Orési. On a beaucoup de choses à se dire et à se rappeler. Mémére avait été pour la famille une vraie maman, intéressée à tout et à chacun. Cette réunion
de famille a répandu un baume chaleureux et bienfaisant dont chacun avait grand besoin.
Rappelons
que tante Célanire apprit la nouvelle du décès de sa mère, sur le bateau qui la ramenait d'un voyage d'un mois en Europe. Aux funérailles, parmi la foule de parents et d'amis venus de partout, il faut mentionner la tante Olivine
Létourneau- Beaudoin, ainsi que les oncles "Toune", Joseph et Eugène. Tante Olivine célébrait
le jour même, son 89e anniversaire de naissance.
À
l'automne, la construction du chalet à Robert est terminée sous la direction de M. Georges Garant, son beau-père.
1959 Le
25 avril, ordination sacerdotale du Révérend Père Alphonse Larochelle, fils
d'Eugène. La cérémonie a lieu à Fall River, Mass. chez les Pères de la
Salette. Plusieurs oncles et tantes du Québec
assistent à l'ordination et à la première messe du nouveau Père, avec sa
famille immédiate.
1963 Le
19 mars, Orési vend la ferme ancestrale à son voisin M. Léonard Lamontagne
(arrière-petit-neveu de grand'mère Larochelle, 0live Lamontagiie). Orési
réserve au "Nordet" la partie de terrain où sont situés les chalets
au bord de la rivière, de même que le chemin qui y conduit.
Le 24 juin,
décès d'Olivine, femme de Polydore, âgée de 67 ans et
8 mois. Les funérailles et l'inhumation ont lieu à St-Magloire.
1965 Juillet:
jubilé d'or de vie religieuse de S. St-Henri. La fête commence par une
messe solennelle célébrée dans l'église de St-Magloire. Ensuite, à l'hôtel Laverdière
(aujourd'hui magasin de Didace Roy). un souper suivi d'une soirée familiale.
Parmi les personnes présentes. on remarque tante Marie-Laure de
même
que SS. Anne-Marie et Élisabeth Larochelle (filles de Polydore).
1966 Juillet:
noces d'or d'Alphonse et d'Antoinette Boutin. Toute la parenté
se réunit d'abord à l'église de St-Magloire pour la messe ensuite à l'hôtel
Nadeau de St-Camille pour le souper et la soirée.
1967 Le
17 mars, décès de Polydore à Coaticook à l'âge de 71 ans et 5 mois. Les
funérailles et l'inhumation eurent lieu à St-Magloire. Le 14
septembre, décès d'Albert Carrier, époux de Bernadette. Il
était âgé de 56 ans. Les funérailles et l'inhumation eurent lieu à St-Magloire.
1968 Le
17 février, décès de Clairida à Lévis. Elle était âgée de 68 ans et 10
mois. Les funérailles eurent lieu
à Lévis et l'inhumation à St-Magloire.
1969 Le
18 août, décès de Philippe Métivier à Lévis, veuf de Clairida. Il
était âgé de 71 ans. Les funérailles eurent lieu à Lévis et l'inhumation à St-Magloire.
1971 Le
30 avril, naissance d'Éric Larochelle. Éric, fils d'Yvon, petit-fils de Paul-Henri, arrière-petit-fils
de Polydore, est le premier-né Larochelle de la onzième génération.
1972 Le
15 janvier, décès de "parrain" Joseph Bélanger, veuf de Maria, à
St-Camille où ont lieu les funérailles et l'inhumation. Il
était âgé de 87 ans et 4 mois et demeurait chez Camille et Annette.
1974 Le
9 janvier, décès de Camille Bélanger, époux d'Annette, à l'âge de 69 ans et
5 mois. Les funérailles et l'inhumation eurent lieu à St-Camille.
1975 Août:
jubilé de diamant de S. St-Henri. Une messe solennelle eut lieu dans
l'église de St-Magloire. Tante Marie-Laure, S. St-Ferdinand,
accompagne la vénérable jubilaire. Après la messe, le souper fut servi à
l'hôtel Nadeau à St-Camille et la soirée
familiale eut lieu à la salle paroissiale de St-Camille.
1976 Le
4 juillet, noces de diamant d'Alphonse et Antoinette Boutin. Messe
solennelle à St-Magloire, souper et soirée à "La Sapinière" d'Armagh. 1977 Le
4 août, décès de Bernadette Brochu, veuve d'Eugène. Elle était âgée de 88 ans.
Le
14 octobre, second mariage d'Annette. Elle épouse Armand Gagnon, veuf d'Annette
Tanguay et père de Céline.
1978 Le
16 juillet, jubilé d'argent de S. Ste-Françoise Cabrini. Louisette Marceau, fille de Clara. Messe solennelle, diner et belle réunion de toute la
famille Marceau à Honfleur. Les oncles et tantes ont été invités.
1979 Le
19 avril, décès de S. St-Henri au couvent de Bienville où elle était
retraitée depuis sept ans. De sa famille immédiate, seul Gérard n'a pu
assister aux funérailles. Tante Célanire était âgée de 85 ans et 4 mois.
Elle aurait célébré en aoùt 1979 le 64e anniversaire de sa profession religieuse.
En guise d'hommages à notre chère et regrettée disparue, nous reproduisons
ici le texte de l'homélie prononcée à ses funérailles par le célébrant et aumônier
du Couvent.
HOMÉLIE
Le Seigneur
a rappelé à Lui, notre chère Soeur Saint-Henri durant la semaine de Pâques, semaine durant laquelle l'Eglise célèbre la victoire du Christ sur la mort, gage de notre propre
résurrection. Pour le Christ sa mort n'était donc pas un terme, une fin,
mais le retour vers son Pire, sa glorification par son Père pour avoir
accompli avec amour sa mission. Aussi, durant toute sa vie, a-t-il aspiré
à cette "Heure" et pouvait-il dire quelques heures avant es mort
"l'heure est venue, pour le Fils de l'homme, d'être glorifié". Jn.
12, 23.
Comme le
Christ, notre Soeur Saint-Henri a essayé d'accomplir avec beaucoup d'amour sa
mission d'éducatrice. Durant plus de 50 ans, elle a donné à ses nombreux élèves
le meilleur d'elle-même, ouvrant leur intelligence à la connaissance et leur
coeur à l'amour de Dieu et du prochain. Ses anciennes gardaient d'elle un
souvenir reconnaissant; elles le lui témoignaient par de très fréquentes
lettres souvent accompagnées d'offrandes substantielles qu'elle s'empressait de
faire parvenir aux missionnaires.
Aimer fut
toujours sa façon de servir. Vivre
pour le Christ, c'était vivre pour ceux et celles que le Christ lui confiait chaque
jour, qui vivaient avec elle et qui cherchaient par elle à recevoir du
Christ force, courage et foi.
L'amour de
Dieu fut le principe directeur de sa vie, de son action et de sa mort. Elle possédait
une réelle compétence en matière d'éducation, mais elle n'en faisait jamais
montre. Elle restait
néanmoins toujours prête à aider avec simplicité et humilité quiconque
faisait appel à ses connaissances. Elle fut une âme de paix.
Elle a
certes longuement médité et surtout vécu la parole de l'Évangile:
"Si le grain de blé tombé en terre ne
meurt pas, il
reste seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup
de
fruit:".;
"Si quelqu'un veut me servir qu'il me
suive".
Toute sa
vie, elle s'est efforcée de servir le Christ, en le suivant avec amour et
joie, en s'efforçant, comme Jean-Baptiste, de disparaitre pour que le Christ
grandisse.
A quoi une
vie semblable à la sienne a-t-elle servi?
Seule la foi nous en donne la réponse, car comme nous le dit l'Epitre
aux Romains: "Aucun ne vit pour soi-même, comme aucun ne meurt pour
soi- même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons,
nous mourons pour le Seigneur. Donc dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur".
La vie
comme la mort de celle qui repose devant nous, prend tout son sens et toute sa valeur dans l'amour de Dieu
et le service de son prochain.
Comme elle
et avec la grâce de Dieu, préparons-nous, par nos simples actions quotidiennes à donner un sens chrétien et à notre vie et à notre mort.
Recueillons-nous
un instant, prions les uns pour les autres en union avec notre soeur
Saint-Henri, qui de là-Haut, participe dans la joie et le bonheur, à notre célébration eucharistique
d'ici- bas.
Père
Georges-André Chauret, c.j.m.
Nous
conservons comme relique précieuse les deux petits carnets où elle avait
inscrit tous les descendants de ses parents. Nous avons repris ce travail pour le corriger, le compléter et le publier afin que chacun puisse conserver ce souvenir de celle qui a été le "paratonnerre" de toute sa famille.
Le 27
octobre, 35e anniversaire de mariage d'Henri et d'Angéline. La fête eut
lieu au Club des Vingts à Beaumont. Tous les enfants (9) étaient présents de même que 26 petits- enfants. Étaient présents également, Alphonse et Antoinette Boutin, Georges et Ida Guillemette,
Armand et Annette Gagnon, Clara et Bernadette, Philippe Marceau était
retenu à la maison par une mauvaise grippe. C'est Henri et son épouse qui accompagnaient Clara.
1980 Le
11 février, 90e anniversaire de mariage de Théophile et de Clara
Larochelle. La fête a lieu le 12 juillet 1980.
Le
8 juillet, 60ème anniversaire de mariage de Joseph Lamontagne et
de Clara Létourneau-Larochelle. Aussi. 90e anniversaire de naissance de S.
St-Ferdinand.
Le 12
juillet:
48e
anniversaire de mariage de Georges et Ida Guillemette.
48e
annniversaire de mariage de Philippe et Clara Marceau.
28e anniversaire
de mariage de Conrad et Yvette (fille d'Henri) Marceau.
22e
anniversaire de mariage de Gilles (fils de Polydore) et Madeleine
Larochelle.
11e
anniversaire de naissance de Julie Lavallée, fille de Marguerite (Didace)
et de Raymond Lavallée.
Voici les
grandes lignes du programme des fêtes du 90e anniversaire de mariage de
Théophile et de Clara, le 12 juillet 1980: 9.00 Pique-nique
aux "Pointes Larochelle"
16.00 Messe
solennelle dans l'église de St-Magloire
18.00
Souper - soirée et réveillon dans la salle de l'école de St-Camille. Hommages
aux heureux et vénérables survivants de Théophile, Clara
et Joseph Lamontagne.
Soeur de
Clara: Marie-Laure. S. St-Ferdinand 90 ans S.C.S.L.
Enfants de
Théophile et de Clara: Antoinette 83
ans et 1 mois
Henri 76
ans et 8 mois
Gérard 74
ans et 6 mois
Ida 71
ans et 6 mois
Annette 69
ans et 4 mois
Clara 67
ans et 1 mois
Bernadette 65
ans et 3 mois
Enfants de
Joseph et d'Angélina Lamontagne:
Damas Alberta Joséphine Marie
Que chacun
ajoute ses souvenirs personnels datés en utilisant les pages blanches suivantes.
Robert
Larochelle
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