Biographie Morency Robert



Biographie Morency Robert

Robert était le fils cadet d'Ovide Baucher-Morency et Diana Marquis, Jeanne d'Arc, la fille d'Hermenias Morency et Marie Vézina. Cousins au cinquième degré, ils se sont mariés le 27 septembre 1943 et ont eu six enfants. A l'occasion du 75e anniversaire de naissance de Jeanne d'Arc, nous avons recueilli ses propos, pour vous raconter brièvement leur histoire.

 

Très jeune, Robert s'est découvert un sens pour les affaires. Son père lui a donné un lopin de terre sur le Chemin Royal pour construire ce qu'on appelait à l'époque un restaurant (parce qu'on y vendait boissons gazeuses, crème glacée et chocolat). Cela mêlait certains touristes américains qui cherchaient un endroit pour prendre un repas. De plus, Robert vendait différents produits de consommation courante.  Il faisait du porte-à-porte pour prendre les commandes et ensuite, pour livrer la marchandise. Dans ces années, la vente d'un sac de cinq livres de sucre était considérée comme une grosse commande.

Nos moyens de transport modernes et rapides étant encore très rares à la même époque, c'est en «barlot» que Robert effectuait ces livraisons. Pour les messes du dimanche, on se transportait en berlines et en carrioles pour le temps des Fêtes. L'été, on se servait d'un «lorry» tiré par une jument répondant au nom de Puce. L'hiver, les gens de l'Î1e traversaient de l'autre coté de la rive par le pont de glace qui se rendait souvent jusqu'a Sainte-Anne-de-Beaupré. Les insulaires se rendaient d'ailleurs souvent à la messe à Sainte-Anne-de-Beaupré par le pont de glace. L'été, c'était par chaloupe à voile.

Afin d'approvisionner son magasin général, Robert faisait l'achat de la marchandise en se rendant à Québec par bateau. Il revenait avec différents produits, dont la crème glacée transportée dans de la glace artificielle qui était vendue aux garçons du canton. Sur la fin du baril, il montait sur sa bicyclette et allait payer la traite à Jeanne d'Arc.

Mais Robert ne faisait pas que travailler, il profitait de ses moments de loisirs pour faire de la motocyclette. Un jour, il a fait un accident. Les «remmancheurs» étant très en vogue, c'est chez Alphonse Drouin, «remmancheur», que son frère Alphonse l'a amener se faire soigner. Il en a gardé des séquelles toute sa vie: sa jambe gauche gardant une légère inclinaison vers l'extérieur, le faisant boiter.

Après leur mariage, Jeanne d'Arc et Robert ont continué de tenir le magasin. Ils ont vraiment commencé au bas de l'échelle. Tranquillement, le restaurant a fait place à une maison et le magasin général se trouvait à l'endroit du salon de la maison actuelle. De gros contenants pour le sucre, la cassonade, la mélasse et le savon en paillettes (flocons de savon) ont été installés. Ces denrées étaient vendues à la livre. À cette époque les boissons gazeuses ne coûtaient que 7¢ et un cornet de crème glacée se vendait 10¢.

Les commandes se prenaient toujours de porte-en-porte. En décembre, Robert transportait une petite valise grise contenant de petits pots de verre de bonbons assortis (paragons, satinettes, chocolats pignons, chocolats frisés, petits poissons rouges, bonbons français). Les clients faisaient leurs choix et leurs provisions pour les festivités du temps des Fêtes. Lorsque Jeanne d'Arc n'était pas occupée à répondre aux clients du magasin, elle faisait beaucoup de couture pour habiller les enfants, «du neuf avec du vieux», dit-elle, un ensemble de baptême avec sa robe de mariée et même des vêtements pour les poupées de Bibiane, leur fille aînée.

Pendant toutes ces années, Robert et Jeanne d'Arc ont fait plusieurs rencontres, les unes plus intéressantes que les autres. L'hiver, les tempêtes de neige immobilisaient les habitants, parfois jusqu' à cinq jours. Plusieurs personnes se sont trouvées coincées et immobilisées à l’Île d' Orléans. Faisant preuve d'une grande hospitalité, Robert et Jeanne d'Arc ont hébergé entre autres les ex-ministres Marcel Masse et Jean Cournoyer ..

Qui sait ? Ce sont peut-être ces visiteurs imprévus qui ont fait germer l'idée de construire les premiers chalets, en 1949. Cela coûtait 125,00 $ pour y rester de juin à septembre. Plusieurs chasseurs de Québec y ont aussi trouve gîte et pitance. Un jour, un anglophone suggéra à Jeanne d'Arc de mettre du vinaigre dans une recette de gibier. Pas tellement bilingue, elle comprit vanille. Mais, peu de temps après, elle a suivi un cours d'anglais par la radio avec la maîtresse de la petite école, Jesseline Leblanc, venue de la Gaspésie.

Robert et Jeanne d'Arc ont eu six enfants : Bibiane, Hilaire, Jude, Martine, Julie et Suzanne. Une nouvelle naissance coïncidait souvent avec l'occasion d'un nouvel agrandissement (1951, 1957, 1961) En plus des articles d'épicerie, des vêtements de travail et des produits de quincaillerie s'ajoutèrent au commerce. Jeanne d'Arc devait maintenant voir en partie aux affaires du magasin, en plus d'être une mère à temps plein. En 1975, Jude se maria à Francine Deblois. Après 32 ans de commerce, Robert et Jeanne d'Arc ont pris leur retraite et ont laissé le magasin au nouveau jeune couple. Ils se  sont construits une maison en face, toujours sur la terre ancestrale. Jude et Francine ont continué l'oeuvre commencée innovant continuellement suivant les marchés d'aujourd'hui. Le restaurant du début de 1934 porte aujourd'hui le nom de Magasin général Morency.

Auteures : Bibiane Morency-Desjardins et Josée Desjardins 
(fille et petite-fille de Robert et Jeanne d'Arc)
         

dans Le Bauché dit Morency Bulletin de l'Association des familles Morency vol. 6 no 2 juin 1996                                       

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