Biographie Durocher Joseph-Rene
- HISTOIRE :- Sur les traces de son père :- Joseph Durocher, père de Jean-Baptiste, a d abord été marchand-tailleur à Montréal au faubourg St-Joseph ( près des Récollets) et à la Place Royale, première place de marché sous le régime français.-
Il faut savoir que les artisans-boutiquiers cherchaient tous alors à faire du commerce diversifié (3.) Les historiens ont remarqué que les tailleurs étaient probablement les artisans les mieux placés pour débiter des marchandises dans leur boutique, puisque le textile et les articles de couture représentaient plus de 50% de la valeur des stocks de magasins.- Joseph a également été engagé pour la traite des fourrures à l'occasion ( voir une obligation du 25.08.1739, Simonnet).-
Dans les dernières années de sa carrière, alors que son fils Jean-Baptiste était dans l'adolescence, Joseph Durocher s'est adonné à un autre commerce lucratif de l'époque, celui du blé.- Il a sans doute commencé par accepter, comme tous les marchands et artisans le faisaient, des paiements occasionnels en minots de blé contre ses livraisons de tissus et d habits aux agriculteurs des environs de Ville-Marie.- Puis, comme nous l apprend Solange DeBlois dans sa thèse de maîtrise, Joseph commercera à Terrebonne. Il « ..achète en mai 1747 l emplacement de Pierre Papin qui comprend une meule de pierre doté d un magasin et d un grenier, une écurie et deux hangars dont l un contient un bluteau introduit par ce dernier ».-
A cette époque, Durocher n est pas encore fermier du moulin de l Ile jésus qu il ne louera qu en octobre 1748 ( bail annulé en 1749 suite à la vente du domaine par à Charles Réaume le Séminaire de Québec ).-
C est donc au moulin de Terrebonne que, dans l intervalle il fait moudre le blé qu il « achète dans la région et même peut-être au delà. Il en retire de grosses farines qu il blute dans son hangar avant de les mettre en quarts et de les expédier dans les magasins du roi et à ses fournisseurs, d importants marchands de Montréal et de Québec », nous dit Louise Dechêne. »(4).- L historienne nous le montre aussi comme fournisseur du roi pour le Fort Frontenac, une aventure qui l amena à s endetter auprès des marchands de Québec.- La carrière de négociant-farinier du paternel tournera court ; en fév. 1750, il vend son installation de Terrebonne à Germain Lepage, puis il disparaît.-
En se basant sur le Dictionnaire Biographique du Canada (5 ), nous avons compris qu il a été victime des difficultés ayant suivi la première prise de Louisbourg, alors qu à Québec l importateur Havy et ses associés, pressés par leur fournisseur Dugard & Cie de Rouen, réduisirent drastiquement leurs opérations de gros , et rappelèrent leurs créances. Joseph avait de bons revenus mais aussi de fortes dettes, et il fut apparemment aux prises avec un grave manque de liquidités, comme en témoigne la vente de ses meubles en mars 1751 (Danré de Blanzy).-
Le 8 janvier 1752, le notaire Saillant de Collégien, de Québec, enregistre une « délibération contenant procuration entre François Havy et faisant pour Jean Lefebvre, négociant de la ville de Québec, tant en leurs noms de créanciers de Joseph Durocher, de Montréal, absent de cette colonie, que comme syndic des autres créanciers dudit Durocher ». Suit une longue liste de créanciers, des marchands de Québec.
Texte provenant de Muguette Marsan, participante de Généalogie du Québec
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