Biographie Casgrain Henri-Edmond
http://biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=7277 CASGRAIN, HENRI-EDMOND, chirurgien-dentiste, inventeur, premier automobiliste au Québec, né le 5 août 1846 à L’Islet, Bas-Canada, fils du notaire Olivier-Eugène Casgrain, seigneur de L’Islet, et de Hortense Dionne, fille du seigneur et conseiller législatif Amable Dionne* ; le 16 octobre 1879, il épousa à Montmagny, Québec, Emma Gaudreau*, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 30 octobre 1914 à Québec. Cousin de l’abbé Henri-Raymond Casgrain* et de Mgr Henri Têtu, Henri-Edmond Casgrain vécut ses années d’enfance au manoir de L’Islet. Il fit ses études classiques au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière de 1857 à 1864 et ses études de médecine à l’université Laval à Québec de 1866 à 1868. Il se rendit ensuite au Pennsylvania College of Dental Surgery, à Philadelphie, afin d’y acquérir les rudiments de sa profession de dentiste, qu’il pratiqua à Québec. À compter de 1898, il exerça à son bureau de la rue Saint-Jean avec sa femme Emma Gaudreau. Cette dernière, née le 2 juin 1861 à Montmagny, avait étudié au couvent des ursulines de Québec, puis s’était familiarisée avec sa future profession auprès de son mari, de 15 ans son aîné. En 1898, elle fut la première femme au Canada à être admise à la profession de dentiste, qu’elle exerça à Québec jusqu’en 1920. À l’instar de son voisin de la rue Saint-Jean, l’horloger et bijoutier Cyrille Duquet*, Casgrain se distingua par plusieurs inventions et sa réputation d’inventeur dépassa les frontières du pays. C’est ainsi que le 30 mars 1895 la revue Scientific American de New York présenta au public américain une invention du dentiste de Québec : un ingénieux appareil peu encombrant permettant la fusion de l’aluminium et d’autres métaux. Casgrain venait de faire breveter cet appareil dont il se servait lui-même depuis trois ans pour la dentisterie. La même année, il vendit à une puissante maison de Buffalo, la Buffalo Dental Manufacturing Company, un procédé de fabrication des dentiers. En 1896, il recevait un brevet d’invention pour une lampe à gaz acétylène dont on annonçait la mise en marché prochaine. Il avait aussi inventé une « machine à faire les cigarettes ». Mgr Têtu notait : « Son bureau de dentiste donne au reste une idée de son génie inventif, et les visiteurs sont émerveillés de tous les instruments et de toutes les améliorations qu’ils y voient. » Dans son ouvrage sur les familles Casgrain, Baby et Perrault, Philippe-Baby Casgrain soulignera : « J’ai remarqué que, tant en France qu’au Canada, il existe dans la famille des Casgrain une aptitude spéciale pour les arts mécaniques et les inventions. » Doué, selon un journaliste, « d’une force herculéenne », Casgrain pratiquait plusieurs sports. D’abord adepte du cyclisme, il succomba à l’attrait de l’automobilisme à l’occasion d’un voyage aux États-Unis. En mai 1897, il recevait son automobile de France, une voiture fabriquée par la maison Léon Bollée, « la première voiture du genre au Canada », au dire de la Semaine commerciale, qui ajoutait : « [elle] excite à un haut degré la curiosité publique ». Cette voiture, mue par un moteur à gazoline, possédait trois vitesses : 5 milles, 9 milles et 18 milles à l’heure. Quand Casgrain mit à l’essai cette dernière vitesse sur le chemin Sainte-Foy, en banlieue de Québec, son passager Ulric Barthe* constata que « l’effet était vertigineux ». Habile mécanicien, Casgrain modifia considérablement sa voiture Bollée. En 1867, un horloger de Stanstead, Henry Seth Taylor, avait fabriqué la première voiture automobile à prendre la route au Québec et au Canada, et elle était mue à la vapeur. Au printemps de 1897, à Sherbrooke, George Foote Foss circula lui aussi avec une voiture automobile qu’il avait conçue. Les automobiles de Taylor et de Foss étaient avant tout des voitures expérimentales et ne servirent pas pour la ballade. C’est pourquoi les journaux et les contemporains du docteur Casgrain virent en lui, en 1897, le premier véritable automobiliste au Québec. Un an après, en 1898, deux Montréalais acquirent à leur tour leur première automobile. Casgrain joua longtemps un rôle actif dans le Collège des chirurgiens-dentistes de la province de Québec, reconnu en 1904 et dont il fut vice-président. Figure bien connue et estimée des gens de Québec, il siégea au conseil de ville de 1900 à 1904, à titre d’échevin du quartier du Palais. Membre de la Congrégation des hommes de la haute ville, il assistait chaque dimanche à l’office à la chapelle de la rue d’Auteuil dirigée par les jésuites. Musicien, comme plusieurs membres de sa famille, il possédait un superbe « pianista [piano mécanique] », « le seul, disait-on, de cette valeur à Québec ». Jusqu’aux toutes dernières semaines de sa vie, Henri-Edmond Casgrain pratiqua sa profession et fut plusieurs années le doyen des dentistes de la vieille capitale. Il décéda à sa résidence de la rue Saint-Jean le 30 octobre 1914, à l’âge de 68 ans. Ses funérailles eurent lieu le 3 novembre à la basilique de Québec et il fut inhumé au cimetière Notre-Dame de Belmont, où sa veuve lui fit ériger en 1915 un imposant mausolée. Les journaux soulignèrent l’ingéniosité du dentiste Casgrain et rappelèrent, ce qui était peut-être à ses yeux son plus grand titre d’honneur, qu’il avait été le premier automobiliste québécois. Jean-Marie Lebel H.-E. Casgrain est l’auteur d’un opuscule intitulé l’Aluminium dans l’art dentaire, nouvelle méthode rendant son emploi nécessaire et facile au moyen de l’appareil à pression automatique (Québec, 1896).
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