Biographie Hileret Francois
FILS DE LA VIEILLE FRANCE
FRANÇOIS HILERET
(HILARIS / HILAIRE / HILAIRET / HILERET / LIRET / LIRETTE / LYRETTE)
RÉDIGÉ PAR ROGER LYRETTE
1. LA PROVINCE D'ORIGINE
François est originaire de la vieille province du Poitou. Le Poitou (en poitevin Poetou) était une province française comprenant les actuels départements de la Vendée, Deux-Sèvres et de la Vienne, dont la capitale était Poitiers. Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l'ancien golfe du Poitou, sur la côte occidentale de la France, juste au nord de LaRochelle.
Les Poitevins forment une partie importante des colons venus en Nouvelle-France (Québec / Acadie). La province a été un fidèle soutien aux protestants durant les guerres de religion et par conséquent elle a été durement touchée par les sièges des villes de Niort et de Poitiers. On y dénombrait environ 90,000 protestants vers 1630. On peut donc facilement imaginer le contexte sociale difficile qui existait au moment du mariage de ses parents en 1637 à St-Pompain, localité située entre Niort et Fontenay-le-Comte.
Ajoutons également que les immigrants du temps de Talon, viennent en majorité des contrées qui évoluent autour de l'Île-de-France et du vieux Poitou, en somme des parties les plus latines de la France. La région du centre-ouest de la France, formée par les anciennes provinces du Poitou, l'Aunis, le Saintonge et de l'Angoumois est au premier rang de l'apport des différentes provinces françaises au peuplement de la Nouvelle-France, soit environ 27.3% des colons français au XVIIe siècle. Le regroupement de ces provinces s'appelle maintenant la Vendée.
Il est plus que probable que François, né à St-Pompain soit parti de Fontenay-le-Comte en passant, par Marans situé à 25 km plus au sud, comme plusieurs autres émigrants pour s'engager à LaRochelle. Dans son roman historique "Et vogue la galère..." Josée Mongeau décrit cette localité comme suit: "Le bourg de Marans était situé aux confins de la province d'Aunis, à quelque six ou sept lieues au nord-est de LaRochelle. Au centre du village coulait la Sèvre, qui prenait sa source au-delà de Niort, parcourait ensuite les marais poitevins et se jetait dans la baie de l'Aiguillon à Charron. Route principale pour le transport des marchandises, la Sèvre était au coeur du développement de la région. Tout au long de son parcours, la Sèvre alimentait des milliers de canaux, conches, rigoles et fossés qui couraient autour d'une multitude de parcelles cultivables. Ces canaux créaient ainsi un réseau de minuscules voies navigables."
François Hileret fait partie des 414 vendéens répertoriés, engagés pour la Nouvelle-France au XVIIe siècle et première moitié du XVIIIe siècle. Il est a noter que sur les 414 vendéens répertoriés, 55 étaient de Fontenay-le-Comte, capitale du bas Poitou. Localité importante qui à l'époque à cause de sa situation à la jonction du Poitou et de l'Aunis, était un gros pourvoyeur de l'émigration par LaRochelle.
Wikipédia
Vendéens au Canada aux 17e et 18e siécle / Léon Auger
Histoire du Canada français / Lionel Groulx
Archives de Québec / Becquet
Et vogue la galère... / Josée Mongeau
2. LA TRAVERSÉE
La première richesse de la Nouvelle-France dans ce nouveau monde, a été les morues des hauts-fonds, ou bancs de Terre-Neuve. En effet, la France a envoyé plus de deux cent cinquante navires de pêche pour ramener un million de prises chaque année, entre 1660 et 1670. Puis une fois établis sur la terre ferme, les Français s'étaient tournés vers la fourrure. De plus un voyage à multiple objectifs assure une meilleure rentabilité aux investisseurs. Pour un navire de pêche par exemple, transporter des émigrants de LaRochelle à Québec et revenir avec un chargement de morues, est très avantageux.
En 1661, le roi a promis d'envoyer au Canada 300 colons chaque année durant dix ans. Au début, le recrutement et le transport se font par les soins d'officiers royaux, mais ceux-ci ne donnent guère satisfaction. En 1664, le ministre Colbert confie le recrutement plutôt à une société de marchants de Rouen. À chaque homme de travail ou engagé, est affecté 95 livres: 60 pour son passage et 35 à titre d'avance pour se procurer des hardes et pour se nourrir en attendant l'embarquement. Cette avance sera remboursée à Québec par l'employeur, qui lui-même pourra la réclamer de son engagé sur son salaire. On donnait rendez-vous aux futurs colons à LaRochelle.
Deux navires sont nolisés par la Compagnie de Rouen, responsable du recrutement des colons. Ils y a le "Saint-Jean-Baptiste", bateau jaugeant 300 tonneaux, équipé de 24 pièces de canons. Comme les navires ont le droit de transporter 50 passagers par 100 tonneaux, il pourra transporter 150 colons, mais il n'en transporte qu'une centaine. Il arrivera en Nouvelle-France en 1666. L'autre navire est le "Noir d'Amsterdam" dit le "Noir de Hollande". Il jauge que 100 tonneaux et transporte 60 passagers. Il transporte aissi 10 barriques d'eau-de-vie, 400 haches et 6 brebis. Le "Noir de Hollande, bateau de 75 pieds de long avec deux grands mâts, quitte LaRochelle le 24 mars 1664 et arrive à Québec le 25 mai 1664. Soixante passagers y prennent place dont 9 meurent en mer. On compte aussi neuf matelots et un aumônier. Le commandant se nomme Pierre Fillye de Brest, qui commandera aussi le "Saint-Jean-Baptiste en 1666. Le bateau doit débarquer ces passagers à Québec, mais vient aussi pour la pêche sur la côte canadienne. On peut retrouver dans les archives de la Charente-Maritime (France), Amirauté de LaRochelle, No B5665-110 pour l'année 1664, les noms des passagers (engagés) du navire.
Jean Cris, Nerpon,Nantois |
Antoine Tapin, Poiré en Vélire |
Antoine Pajau, Rufec, Poittou |
Joachim Brunet, LaRochelle |
André Goutron, LaRochelle |
Matelin Corniveau, Fontenay |
Mathelin Cardin, Poittou |
Jean Bertran, Aubenas |
Jean Baudet, Blanchet, Poittou |
Jacques Duboys, Nieul, Poittou |
Pierre Blet, Che Boutonne |
Jean Plaignol, Aubenas |
Marc Butain, Paris |
Simon Guilleret, Bloys |
François Boa, Villefaignan |
Mathurin Moreau, Chandenier |
Jean Roy, Lagny |
Jean Robert, Lagny |
Pierre Groulet |
François Marchand |
Jacques Gerny, Aiguillon |
Pierre Audigé |
Toussaint Baudry, Lagny |
Zeanne Bénard, Paris |
Pierre Houdan, Lisieux |
Jean Baillie, Isle de Ré |
René Peltier, Marans |
Pierre Parot, Isle de Ré |
Jacques Beaudoin |
Nicolas Geoffroy, Isle de Ré |
Simon Derne, LaRochelle |
Nicolas Boue, Poiré, Vélire |
François Bastard, Jaume, Poittou |
Jean Fretté, Gué, Vélire |
Jean Bouesmé, Poittiers |
Pierre Fournier, Aigre, Poittou |
Pierre Caillau, Gué, Vélire |
Louis de LaHaie, Loudon |
René Jouchon, Poittiers |
Jean Fourment, Picardie |
Mathias Campagnat, LaRochelle |
Pierre Campagna, LaRochelle |
Antoine Auton, Angoumois |
Jean Pollicain, Loumaist, Bret |
Charles Combault, St-Jean, Angély |
Nicolas Fournier, Marans |
Pierre Riveau, Ruelle, Angoumois |
Jacques Maignard, LaRochelle |
FRANÇOIS HILLERET, Marans |
|
Donc en 1664, à bord du navire le "Noir de Hollande" parti pour la pêche, voyagent cinquante et un passagers (engagés) dont presque la moitié fera souche en Nouvelle-France. Parmi les passagers se trouve entre autres, deux personnes que je considère particulièrement importantes soient; Mademoiselle Jeanne Mance et évidemment notre premier ancêtre en Nouvelle-France; FRANÇOIS HILERET. En effet, toujours selon les documents de l'Amirauté de LaRochelle, le rôle d'équipage et la liste des passagers du navire le "Noir de Hollande" partis pour Québec et la pêche en 1664, nous pouvons retracer le nom de François Hilleret de Marans. Il a signé son contrat comme "engagé" avec La Cie de Rouen le 18 février 1664. Celui-ci fait partie de la grande aventure d'un noyau de Français et de Françaises, bravant l'inconnu et traversant les mers dans des conditions trés difficiles, pour former en Amérique, la grande famille des millions de francophones qui y vivent aujourd'hui.
VOYAGE NUMÉRO 461
NAVIRE Le Noir de Hollande
TONNAGE 100 tonneaux
ARMEMENT Huit pièces de canon
CAPITAINE Pierre Fillye
ARMATEUR La Cie de Rouen
PROVENANCE LaRochelle / départ 24 mars 1664
DESTINATION Pêche et Québec / arrivé le 25 mai 1664 / repart le 22 juin 1664
RETOUR Dieppe
Dans le roman "Marie Laflamme / Nouvelle France / tome 2" de Chrystine Brouillet, il est question aux pages 299, 300, 301 et 306 de l'arrivée du Noir-d'Hollande le 25 mai 1664 à Québec:
"Ils se réjouissaient autant que les colons de la distraction causée par l'arrivée du vaisseau le Noir-d'Hollande. Parti de Dieppe, ce bateau transportait cinquante homme, une femme, six brebis, quarante haches et dix barriques d'eau-de-vie. Jeanne Mance et sieur André, de Montréal, étaient à son bord."
"Dépitée, elle s'approcha de la rade pour scruter le Noir-d'Hollande; il était aussi massif que l'Alouette mais sa quille était plus longue et la surface de sa voilure plus importante. Il devait être aisé à manoeuvrer."
" Elle éprouvait un sentiment de sûreté teinté de mélancolie en regardant le vaisseau; le Noir-d'Hollande n'amenait pas seulement de nouveaux colons et quelques animaux, il apportait l'odeur de Dieppe, un mélange d'iode, de bois mouillé et de calfat, il ressuscitait l'image du port, le va-et-vient des regrattiers, des marins, des avitailleurs, des inspecteurs, les journées de chargement des canons, les nuits d'ivresse et d'embauche forcée, les claquements de sabots des marchandes de poisson: merlan, tout le temps, morue des Terres-Neuves, cris des mouettes qui harcelaient les pêcheurs et les rires des femmes qui aguichaient les matelots. Marie secoua cette nostalgie qui menaçait de lui gâcher sa journée et rejoignit les nouveaux arrivants; ils étaient en bien meilleure forme qu'elle ne s'y attendait car le trajet de mer s'était effectué plus rapidement que prévu."
"L'arrivé du navire lui avait apporté d'horribles nouvelles, mais elle avait résolu une partie de ses ennuis: on allait loger Jeanne Mance chez les Boissy pendant toute la durée de son séjour. Et d'après ce qu'elle avait confié à Eléonore de Grandmaison, elle n'avait pas l'intention de repartir pour Ville-Marie tant qu'elle n'aurait pas obtenu justice auprès du Conseil souverain. Elle se plaignait du commis Pierre Fillye, embauché par les marchands de Rouen pour diriger l'expédition du Noir-d'Hollande. Il avait exigé soisante livres en argent de France pour chaque tonneau de marchandises transporté. Conditions que Mlle Mance avait été forcée d'accepter puisque aucun autre navire ne partait pour Québec."
Histoire du Canada-Français / Lionel Groulx
Association famille Campagna / www.campagna.org
Marie Laflamme, Nouvelle-France / Chrystine Brouillet
La Maison Auclair-L'Heureux / Robert L'Heureux
Paléographe Guy Perron / www.geocities.com
3. L'ENVIRONNEMENT HISTORIQUE
Pour bien définir l’environnement historique de notre ancêtre à son arrivé en Nouvelle France, je me suis référé principalement à l’histoire du Canada Français du Chanoine Groulx.
L’histoire du Canada Français se divise en deux époques :
1. L’époque coloniale
2. L’époque de l’indépendance.
L’époque coloniale se divise également en deux périodes :
1. La période du régime français.
2. La période du régime britanique.
La période du régime français de divise en quatre groupes de faits ou périodes :
1. La naissance laborieuse de la colonie (1534-1660).
2. La période de l’essor (1660-1672).
3. La période du cheminement (1672-1754).
4. La chute de la colonie (1754-1760).
Notre ancêtre François Hileret Liret débarqua à Québec en 1664, a l’époque coloniale, sous le régime français, durant la période de l’essor. La période de l’essor, œuvre d’une France restaurée enfin dans la paix et l’ordre politique. La France qui domine maintenant sa situation géographique en Europe peut se donner librement aux entreprises coloniales. L’œuvre s’accomplit par la rencontre de trois grands hommes : le jeune Roi Louis XIV, le ministre Colbert et un intendant de génie en Jean Talon.
Pour la Nouvelle France, c’est la période féconde par excellence. Elle recouvre la paix contre l'Iroquois, elle reçoit les institutions politiques, juridiques et sociales, qui resteront les siennes jusqu'à la fin du régime. Des immigrations massives lui viennent, les seules qu’elle ait jamais reçues et qui formeront le noyau de population d’où est sortie, en définitive, le peuple Canadien Français. C’est encore la période où le colon français prend pied définitivement dans la vallée du Saint-Laurent. Dotée d’une économie organique, la colonie deviendra décidément viable. Cette période est encore celle d’une audacieuse exploration. La Nouvelle France acquiert l’ampleur territoriale d’un empire. Rattaché par le nord et par le sud à l’artère fluviale du Saint-Laurent, elle se prolonge par la charnière des grands lacs, vers le nord-ouest et le sud-ouest. Empire si vaste que son ambitieuse étendue va susciter de grands problèmes, d’autant plus que la colonie qui c’est donné pour axe le Saint-Laurent, a trop fondée son économie sur la fourrure. La période de l’essor, c’est enfin la grande période de l’évangélisation, non point celle des martyrs, mais celle peut être qui fera voir à l’œuvre quelques-uns des plus beaux types de missionnaires, types d’explorateurs, parmi les plus hardis des organisateurs de l’empire. La période de l’essor ne dure malheureusement que douze ans.
C’est durant cette période que l’intendant Jean Talon favorisera l’agriculture en fondant les fermes modèles de Bourg Royal, de Chalesbourg de l’Auvergne et de quelques autres villages de moindre importance, tous peuplés de colons français. C’est dans ce contexte que notre ancêtre François Hileret- Liret, c’est inscrit dans l’histoire du Québec, a son arrivé en Nouvelle France.
Histoire du Canada-Français / Lionel Groulx
NOUVELLE-FRANCE
GOUVERNEURS ET INTENDANTS
PÉRIODE DE LA NAISSANCE LABORIEUSE DE LA COLONIE
1. Champlain 1608-1636
2. De Montmagny 1636-1648
3. D’Ailleboust 1648-1651
4. De Lauzon 1651-1656
5. D’Argenson 1657-1661
6. D’Ayaugour 1661-1663
PÉRIODE DE L'ESSOR
7. De Mésy 1663-1665…………………….Talon
8. De Courcelles 1665-1672……………….Talon
PÉRIODE DU CHEMINEMENT
9. De Frontenac 1672-1682………………...Duchesneau
10. De LaBarre 1682-1685…………………. De Meules
11. De Denonvilles 1685-1689………………De Meules
12. De Frontenac 1689-1698………………...De Champigny
13. De Callière 1698-1703…………………...De Champigny
14. De Vaudreuil 1703-1725…………………De Beauharnais
15. De Beauharnais 1726-1746………………Hocquart
16. De La Galissionnière 1747-1749………...Bigot
17. De La Joncquière 1749-1752…………….Bigot
18. De Duquesne 1752-1755…………………Bigot
PÉRIODE DE LA CHUTE DE LA COLONIE
19. De Vaudreuil-Cavagnal 1755-1760………Bigot
4. NOS PREMIERS ANCÊTRES NÉS AU PAYS
Jean Jaquette Michel Renée Jean Jeanne
HILAIRET BOURDELLE TESSIER GARON LEDOUX HIOUT
Fontenay-le-Comte Sainte-Hermine Esnandes
Poitou / France Poitou / France Aunis / France
Marc Jaquette
TESSIER LEDOUX
Arrivé / Nouvelle-France 1665 Arrivée / Nouvelle-France 1668
Charlesbourg Charlesbourg
François Marie-Anne
HILERET-LIRET TESSIER
Né / St-Pompain (France) 07-06-1638 Née / Charlesbourg 04-04-1672
Arrivé / Nouvelle-France 1664 Nouvelle- France
Charlesbourg
Henri
HILERET - LIRET
Né / Charlesbourg 22-06- 1698
Marié / Jeanne Forsan dit Léveillé / Charlesbourg 11-01-1723
Décédé / Chalesbourg 14-10-1749
Les parents de François, notre premier ancêtre paternel en Nouvelle France se sont mariés à St-Pompain le 28 janvier 1637 et habitaient la paroisse de Notre-Dame de Fontenay-le-Comte dans la vieille province du Poitou en France lors du départ de celui-ci pour la Nouvelle France. Il semble que François né le 07-06-1638 à St-Pompain, soit partie de Fontenay-le-Comte, pour se rendre à LaRochelle en passant par Marans pour signer comme « engagé » le 18-02-1664. Il s’embarque par la suite sur le navire le « Noir de Hollande » le 24-03-1664 et arriver à Québec le 25-05-1664 à l'âge de 26 ans. Il se maria deux fois. Premièrement à 31 ans avec une fille du roi, Catherine Desmarais le 20-10-1669. De cette union il eut aucune descendance. Après le décès de sa première épouse le 22-02-1695 il se marie une seconde fois à l’âge de 57 ans avec Marie-Anne Tessier le 25-04-1695. Il est à noter que Marie-Anne a seulement 23 ans. Trois garçons sont nés de cette union soient : François, Henri et Augustin. Il a habité au début le village de St-Claude et par la suite celui de la Petite Auvergne à Chalesbourg, où il est décédé entre 1703 et 1706. . Ma famille directe a comme premiers ancêtres nés au pays; la deuxième épouse de François Hileret-Liret, MARIE-ANNE TESSIER, son deuxième fils HENRI HILERET-LIRET ainsi que son épouse JEANNE FORSAN.
5. SA CONDITION SOCIALE
L’immigrant devait avoir des qualités physiques excellentes car ne passe pas la mer qui veut. Trop pauvre, munie de trop faibles moyens d’hospitalisation, la colonie n’aurait que faire de débiles ou d’infirmes que, du reste elle n’attire pas et qu’il faut renvoyer impitoyablement. Administrateurs recruteurs reçoivent l’ordre de choisir les hommes entre 16 et 40 ans, les filles, en âge de se marier, filles fortes, et précise-t-on, sans « difformité naturelle » ni « extérieur repoussant », propres aux tâches du pays. Bref l’immigrant idéal devait être seul, ni trop riche, ni trop pauvre, capable de manier sans contrainte la hache et la charrue.
Il est plus que certain que notre ancêtre François Hileret Liret, fait partie des gens honnêtes et de conditions modestes, qui ont tenté l’aventure pour le nouveau monde. Celui-ci a probablement fait le choix entre une France déchirée par les guerres et les grandes famines et une Nouvelle-France difficile à apprivoiser, mais pleine d’espoir. Il s’est engagé le 18 février 1664 et c'est embarqué le 24 mars 1664 à LaRochelle et débarqué à Québec le 25 mai 1664 à l’âge de 26 ans. Il fait partie de ceux que l’on appelle les « engagés ». Je n’est pas encore retracé cependant par qui, notre ancêtre aurait été engagé initialement lors de son arrivé à Québec.
Selon l’historien, le chanoine Groulx, « l’engagé » ou « le trente-six-mois », répond à la demande de main-d’œuvre agricole, demande qui restera de constante actualité dans la colonie. Il répond aussi à la nécessité d’un noviciat du défrichement et de la mise en culture en pays neuf. Il semble, au surplus, qu’on ne pouvait imaginer système d’émigration plus ingénieux pour faire l’affaire de tout le monde, et en premier lieu du trésor royal peu enclin à beaucoup débourser. Voici, en effet, comment il fonctionne : "Obligation aux armateurs de France de transporter au Canada tel nombre d’engagés, selon le tonnage de fret de leurs vaisseaux. Ces armateurs assurés de trouver facilement à Québec, preneur et donc remboursement de leur frais de transport pour une cargaison humaine, toujours disputée par les propriétaires de ferme. À leur tour, ces propriétaires assurés de se rembourser de leurs propres frais par les trente-six-mois de service de l’engagé, même s’ils lui doivent verser un modeste salaire. Après trois ans, l’engagé pouvait songé à posséder son propre lopin de terre et s’établir."
C’est le cheminement que notre ancêtre a suivi, comme tant d’autres de ses compatriotes, avant de devenir propriétaire terrien (habitant) en ce pays neuf. Toujours dans l'histoire du canada français de Groulx, on mentionne que: "Le qualicatif habitant ne doit pas prendre un sens péjorartif, puisqu'il signifie dans le contexte, cultivateur résidant sur une terre lui appartenant, par opposition au gens de métier ou artisans. En France, il n'aurait jamais pu devenir propriétaire d'une terre. C'est pourquoi il insiste a repousser, pour lui, pour sa classe, la désignation paysan. Habitant! sorte de titre nobilaire dont il s'entiche et avec tant de fierté qu'il n'en veut souffrir d'autre."
Ces quelques citations du roman historique de Josée Mongeau; "Et vogue la galère..." en pages 19, 28 et 253, expliquent très bien la motivation de nos ancêtres de vouloir partir pour le nouveau monde. Ils n'avaient rien à perdre.
"- Y paraît qu'ils recrutent des familles entières maintenant. Ça veut dire que ça devient possible. Quitter cette terre qui ne nous appartient pas, qui ne nous appartiendra jamais. Tu te rends compte, après trois ans d'engagement ils te donnent une concession. Une terre à toi, que tu défriches pour toi, que tu laboures pour toi. C'est ça la liberté! Avoir du bien qui t'appartient en propre pas devoir rien à personne!"
"- À Québec il n'y a pas d'esclave, ni paysan. Quand tu as tes trente-six mois, tu deviens habitant."
" Mais pour ces nouveaux colons, c'était précieux. Ils étaient maintenant habitants, avec tout ce que ça avait de prestige."
Histoire du Canada français / Lionel Groulx
Et vogue la galère... / Josée Mongeau
Engagé (Teuleron, LaRochelle) / Fichier Origine
6. UN PIONNIER DE CHARLESBOURG
En 2007, un Mémorial dédié aux familles pionnières qui se sont établies à Charlesbourg entre 1660 et 1722 a été dévoilé à côté de la bibliothèque de Charlesbourg. Pour l'occasion, 87 ballons ont été libérés de l'attraction terrestre et se sont envolés vers les cieux. Ceux-ci contenaient tous le nom d'un des 87 chefs de familles, propriétaires terriens, établis dans la paroisse Saint-Charles-Borromée de Charlesbourg avant 1722, date de fixation des limites de la paroisse. Ce Mémorial représente un témoignage concret de la reconnaissance des citoyens de Charlesbourg pour la contribution des premiers pionniers. Gravé dans la pierre nous retrouvons le nom de notre ancêtre François Hileret parmi les 87 familles honorées.
De 1608 à 1660 plus de 1200 nouveaux colons viennent s’établir dans la colonie française d’Amérique du nord. Il en aura 2500 pour la période allant de 1660 à 1680, dont notre ancêtre en 1664, et enfin 1092 pour la période de 1680 à 1700. La majorité des vendéens se sont installés autour de trois points importants soit : Québec, Montréal et Trois-Rivières.
Notre ancêtre François Hileret-Liret, c’est plus précisément installé à Charlesbourg. Charlesbourg est alors divisé en villages soit : la Petite-Auvergne, Saint-Claude, le Bourg-Royal, Saint-Joseph, Saint-Bernard, le petit Saint-Antoine autrefois Saint-Romain. Nous pouvons retracer notre ancêtre lors de son premier mariage en 1669, il habitait alors le village de Saint-Claude. Lors de son deuxième mariage en 1695, il habitait le village de la Petite-Auvergne. En 1703 lors du décès de son fils François, il habitait toujours le village de la Petite-Auvergne. Notre ancêtre est donc un des premiers habitants et pionniers de Charlesbourg. Il a côtoyé le grand intendant Jean Talon et contribué directement à l’essor du pays.
Il s’établit sur une terre de la Petite-Auvergne. Le 12 juillet 1676, il achète de Guillaume Julien un bœuf de quatre ans et un veau d’un an, moyennant 70 livres. Il doit 50 livres à ce même Guillaume Julien, le 29 novembre 1677 et promet pour le dédommager, de lui garder une vaches pendant tout l’hiver. Son nom ne figure pas au recensement de 1681, bien qu’il habite à la Petite-Auvergne.
Il est choisi comme expert par Clément Guérin pour évaluer les dommages causés à six minots de seigle, ce dont il rend compte devant le bailli de Notre-Dame-des-Anges, le jeudi 6 novembre 1687. Appelé de nouveau au bailliage de Notre-Dame-des-Anges, le 29 avril 1694, on lui demande de déclarer combien Marie Halay a laissé de blé chez lui. Il se dit incapable de l’affirmer car il ne l’a pas compté chaque fois. Le 14 novembre 1697, Pierre Renaud le choisit comme arbitre pour évaluer du travail fait sur la terre de François Dubois.
Il achète le 10 mars 1700, la terre d’Henry Chaillé au village Saint-Romain au prix de 800 livres et vend le même jour à Claude Dubreuil, au prix de 1400 livres, son habitation de la Petite-Auvergne. Il lui en donne quittance finale le 23 décembre suivant. Henri Chaillé, à son tour, lui donne quittance de 700 livres, le 24 janvier 1701.
On ignore la date précise de son décès. Il vit toujours le 3 novembre 1703 lors de la sépulture de son fils François. Il décède au cours de l’année 1705.
Charlesbourg se souvient / Canoë INFOS / Journal de Québec
Histoire du Canada Français / Lionel Groulx
Archives du Québec / Becquet
Archives du Québec / Coton
Dictionnaire biographique / Michel Langlois
7. SON PREMIER MARIAGE AVEC UNE FILLE DU ROI
François Hileret Liret « habitant » du village de Saint-Claude à Charlesbourg, sous le patronyme écrit «*Lairet », c’est marié à Québec en première noce le 20 octobre 1669 devant le notaire Becquet avec une fille du Roy du nom de Catherine Desmarets (Desmarais). L’acte de mariage se trouve aux archives de Québec, mariage numéro 552. Aucune descendance est issue de cette union.
Catherine Desmarets arriva en Nouvelle-France en 1669. Elle est née à Saint-Nicolas-des-Champs de Paris, Île-de-France. Elle est la fille de Mathieu Desmarets et Marguerite Florimonne (Le notaire Becquet dans son contrat lui donne le nom de Perdrix ). Elle arriva en Nouvelle-France avec des biens estimés à 200 livres et évidemment en plus, un don de 50 livres du roi de France. Sa sépulture eu lieu à Charlesbourg le 22 février 1695.
Il est a noter que le contrat de mariage par devant le notaire Romain Becquet le 22 septembre 1669 fut signé en présence de Marie Barbe de Boulogne, veuve du gouverneur d’Ailleboust et également de Anne Gasnier, veuve de l’arpenteur Jean Bourbon. Cette dernière prenait souvent charge des filles dont le Roi destinait la main à des colons. D’ailleurs, la signature du contrat eu lieu dans sa maison même de la basse ville de Québec. Étaient également présents : Denis Joseph Ruette d’Auteuil, Jean Baptiste Gosset et Jacques LeMoyne. Les conjoints ont déclarés ne pas savoir écrire.
La cérémonie religieuse du 20 octobre 1669 a été célébrée par Pierre de Caumont, prêtre du séminaire de Québec en présence de Paul Vachon, Pierre Marcou et Robert LeFebvre.
Archives du Québec / Becquet
Dictionnaire biographique / Michel Langlois
* Lairet: Faire une liaison avec Hilaire et Hilairet
8. SON DEUXIÈME MARIAGE AVEC UNE FILLE DU PAYS
François Hileret-Liret alors du village de la Petite-Auvergne à Charlesbourg, sous le patronyme écrit «*Hylleret », c’est marié à Chalesbourg en deuxième noce le 25 avril 1695 à Marie-Anne Tessier.
Cette dernière est née en Nouvelle-France et issue de la première génération des Tessier. Lors de son mariage, elle avait un enfant naturel de Thomas Gillet. Elle donnera trois fils à François Hileret-Liret et devenue veuve, elle se remariera le 27-01-1710 à François Rivault (Riveau).
Le mariage de François et Marie-Anne fut célébré par le Père Doucet, prêtre du séminaire de Québec et Curé de la paroisse de Charlesbourg. Étaient présents le notaire Barthélémy Coton, Antoine Bourg ami de l’époux, Marc Tessier père de la fille et Henry Chaillier beau-frère de la fille. Seulement Doucet et Coton ont signés, les autres ont déclarés ne pas savoir signer.
Les trois garçons de François Hileret Liret et Marie Anne Tessier sont tous nés mariés et inhumés à Charlesbourg. (François, Henri et Augustin). François est né le 22-03-1696 et décédé le 02-11-1703. Augustin est né le 30-08-1700 et a épousé Madeleine Déry en 1725. La maison d’Augustin existe toujours à Charlesbourg, elle fait partie du patrimoine.
Marc Tessier engagé de LaRochelle le 02-04-1665, est né en 1641 et décédé le 22-03-1709 à l’Hôtel-Dieu de Québec. Marié à Jaquette Ledoux (LaDouce) le 26 novembre 1668, ils eurent 6 enfants, un garçon et cinq filles dont Marie-Anne Tessier notre ancêtre. Il c’est ensuite marié une deuxième fois le 3 octobre1691 à Charlesbourg avec Marie Cartigny (Cartignier) veuve de Jacques Cayer et une troisième fois toujours à Charlesbourg le 5 novembre1708 avec Anne Lainé du diocèse de Chartres et veuve de René Bisson. Aucune descendance de ces deux dernières unions.
Archives du Québec / Coton
Dictionnaire biographique / Michel Langlois
*Hylleret: Faire une liaison avec Hileret et Liret
-------------------------------------------
ROGER LYRETTE
|