Biographie Morency Vezina



Biographie Morency Vezina

DE LA NOUVELLE-FRANCE À LA NOUVELLE-ANGLETERRE
Par Donald Morency de Washington, D.C.

C'est vraiment merveilleux mais en même temps, mystérieux où mieux bizarre, de devoir entreprendre de vous décrire notre vécu en tant que famille Morency devenue franco-américaine il y a au delà de 100 ans, en l'occurrence, de situer pour vous, le cheminement de ma  branche de la famille Morency.

Auparavant, un grand merci est dû à Michel (La vieille branche à Morency)non seulement parce qu'il a répondu à mon email (courrier électronique) lorsque j'ai visité son impressionnant site Internet Morency, mais aussi parce qu'il m'a mis en contact avec l'association.  Également, je suis redevable à Marcel qui m'a encouragé et aidé très généreusement dans mes recherches généalogiques et il m'a procuré l'opportunité de pratiquer mon français au cours de nos nombreux échanges email.

Revenant à l'histoire de notre famille, il y aurait tellement de choses à raconter, que je crains de devoir ne pas lui rendre pleine justice en essayant de rester dans la brièveté.

Je suis Morency de la dixième génération.  Mon ascendance commence avec mon père Ernest, et se poursuit avec mon grand-père, Joseph alias Vézina né sur la terre paternelle à Trois-Pistoles, que son père Basile abandonne en 1889, pour émigrer aux États avec sa nombreuse famille.  Ce dernier était fils de Cyriac, à Basile, à Augustin, le pionnier à Rivière-Trois-Pistoles, puis à Basile, à Joseph-Marie, et à Guillaume de Sainte-Famille.

Contrairement à mes ancêtres traditionnellement travailleurs terriens, qui passèrent de Montmorency à Sainte-Famille et à Trois-Pistoles, mes arrière-grands-parents Basile et Marie-Eulalie Michaud choisirent d'émigrer et de chercher l'aventure industrielle en Nouvelle Angleterre, espérant y trouver une vie pleine d`opportunités.  Ils se sont établis avec une bonne dizaine de leurs enfants dans la ville de Salem, Massachusetts, quelque temps entre le dernier baptême enregistré à Trois-Pistoles en novembre 1888 et la premier à Salem en novembre 1890.  Je n'ai jamais su exactement quel travail Basile y avait trouvé, c'est là qu'il devait mourir en 1925.

L'un de ces enfants, Joseph-Vézina fut mon grand-père.  Il était né à Trois-Pistoles en 1881 et lui aussi avait laissé la terre natale pour s'établir dans la ville de Salem.  Il devint citoyen des États Unis en 1902.  En 1903, il y épousait Augustine Thibault, veuve d`Edouard Audet et gérante d'une maison d'affaires où ils se sont rencontrés

J'ai très bien connu mon grand-père et je me souviens d'une manière vivante ses visites chez nous. Il était toujours propre, se tenait fier, et avait un tempérament heureux et amical. Avec sa pipe, il avait un air très distingué.

Vézina exerça plusieurs métiers, il fut tour à tour à l'emploi du chemin de fer (Boston & Maine),, conducteur de tramway, directeur des travaux publiques, agent de police, dans la ville de Salem. Il mourut en 1962. 

Les cinq enfants de Vézina et Augustine tous nés à Salem furent:  George (1904-1956), Armand (1906-1962), Philippe (1907-1979), Ernest, mon père, (1910-1966), et Joseph (1912-1991).

Il est opportun de mentionner ici, qu'on est très reconnaissant envers mon oncle Joseph pour avoir fait des recherches si poussées pour établir la généalogie de notre branche. Sans ses efforts, je ne suis pas sûr que je serais en mesure ici, de présenter

tous ces renseignements. De plus, il faut rendre hommage à mon cousin germain Dave, son fils, qui assure la conservation du patrimoine familial documenté non seulement d'extraits des documents originaux mais aussi de nombreuses photos, dont quelques-unes sont reproduites dans cet article.

Tout en continuant avec les renseignements familiaux, je pense me faire le porte parole de mes nombreux cousins et cousines, en affirmant que nous nous considérons comme assimilés à part entière dans la classe moyenne socio-économique américaine.  D'origines modestes, nos familles étaient animées du désir d'exceller et nos parents ont fait les choix et les sacrifices nécessaires pour nous orienter vers les études supérieures qu'ils considéraient non seulement importantes, mais bien la seule manière de réussir à faire sa place dans les standards hautement scolarisés des civilisations d'aujourd'hui.  Ils ont su nous inculquer la détermination de mener au bout nos choix de carrières.  Préparés avec ces idées, pour la plupart, nous nous sommes appliqués sérieusement à essayer de faire quelque chose de nous mêmes.

Je retourne alors à la famille.  Mon oncle, Joseph avait un poste de direction dans l'industrie du cuir à Peabody, Massachusetts.  Son fils, Dave diplômé du U.S. Naval Academy, fut affecté à titre d'officier d'équipage de sous-marins.  Titulaire d'une maîtrise ès lettres de l'Université de Cincinnati, il est en ce moment, professeur de mathématiques à l'Université de Vermont.  Sa fille, Sylvia, est titulaire d’une maîtrise ès lettres de l'Université Harvard et fut directrice d'une école privée au Connecticut avant de prendre sa retraite.

Mon oncle, Philippe fit carrière très active dans les milieux administratifs de Salem et de l'Etat du Massachusetts, il avait de plus le sens des affaires, ayant lancé deux entreprises.  On lui doit beaucoup de réalisations pour améliorer la qualité de vie dans la ville. Il fut même décoré par la France pour son apport au fait français dans l'enseignement dans son milieu, en le faisant Chevalier des Palmes Académiques, un honneur français prestigieux à recevoir pour un citoyen Américain.  À sa mort, en gage de reconnaissance pour ses nombreuses réalisations, la ville de Salem lui a rendu hommage, en construisant une maison de retraite privée à laquelle on a donné son nom.  Sa fille Rachelle, diplômée du Colby College, a par la suite été chercher une maîtrise ès lettres en psychologie. Elle est l'épouse d'un médecin californien et poursuit sa vie là-bas.

Mon oncle, George, fut contrôleur pour une usine de cuir à Ayer, Massachusetts. Il n'avait pas d'enfant.

Mon oncle, Armand, était charpentier. Son fils, Paul, est ingénieur en électronique.

Mon père, Ernest était un artisan qui fabriquait de la ferronnerie spécialisée pour le chauffage, la ventilation et la climatisation.  Ma mère avait fait preuve d'initiative avant d'épouser mon père en fondant un salon de coiffure à Salem, lequel elle opéra avec beaucoup de succès pendant plusieurs années.

Nous les quatre enfants allions à l'école paroissiale de l'église St-Joseph à Salem pour nos études élémentaires et secondaires. Les soeurs de l'Assomption étaient nos enseignantes. Les cours se donnaient en français le matin et en anglais l'après-midi. On commençait l'école chaque matin en chantant O Canada en français, suivi par The Star Spangled Banner en anglais.

Mes deux soeurs, Joan et Dorothée, ont épousées des professionnels et ont choisies d'élever leurs enfants au lieu de travailler.  Mon frère, Conrad, diplômé du U.S. Naval Academy, a servi comme officier naval pendant quatre ans dans le service actif, après quoi il a continué dans les réserves pour y atteindre le grade de Capitaine. Par la suite, il fut directeur d'ingénierie avec la compagnie de téléphone, NYNEX à New York.

Pour ce qui est de moi, en qualité de diplômé en philosophie du St-John's College et en économie du Boston College, j'ai servi activement trois ans dans le U.S. Navy, après quoi j'ai continué dans les réserves pour y atteindre le grade de Capitaine et trois affectations de commandement.

J'ai occupé des postes cadres dans l'industrie aérospatiale à San Diego et par la suite, ai fait partie du conseil d'administration pour une compagnie robotique à Boston.  Depuis plusieurs années, à travers mes autres occupations, je suis devenu consultant en affaires politiques ici à Washington. 

J'ai travaillé à la campagne électorale du Président George Bush en 1988, et après sa victoire, je fut nommé Deputy Assistant Secretary of the Navy for the Reserve Forces.  Durant la Guerre du Golfe, j'ai planifié l'utilisation des forces réservistes.  Dans le passé, j'ai aussi occupé divers postes exécutifs dans plusieurs service and social clubs.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur notre intégration dans la communauté américaine et à propos de notre branche de la grande famille des Morency.  Je dois bien hélas limiter mon intervention dans ce bulletin de liaison, à ces quelques grandes étapes de notre quotidien.  J'espère que ce portrait de famille franco-américaine que nous sommes, vous aura quelque peu convaincu que nous gardons dans notre coeur, l'attachement profond à nos origines ancestrales et que nous gardons fièrement notre identité québécoise.

Paru dans Le Bauché dit Morency Bulletin de l'Association des familles Morency vol. 7 no 2 juin 1997

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