Biographie Marier Marie
Le texte suivant a été écrit par M. Ernest Marier, neveu de Marie Marier. Il fait partie d'un recueil de souvenirs qu'il a rédigé en 1983. Ce recueil de souvenir est une source inestimable de renseignements, malgré qu'il comporte certaines petites erreurs de noms et de dates. (Le texte a été recopié tel quel, à part quelques corrections de fautes de frappe et un peu de mise en page pour faciliter sa lecture.)
Cliquez ici pour voir l'introduction et le reste du recueil de souvenirs.
MARIE MARIER et ARTHUR GRISE
Née en 1863, à Grantham, Marie, que la famille a toujours appelée Merry, était de petite taille, très vigoureuse, l'avenir le montrera. Elle était jumelle avec Clara. Tout en aidant ses parents, elle alla travailler ailleurs à l'occasion. Antoine Grisé, qui avait une grosse famille, vint acheter une terre dans le 5ième rang, no. de cadastre 324, à un mille de la famille Marier. Son fils, Arthur, né en 1863, fit connaissance avec Merry, et se maria en l887. Il était un grand garçon blond. Ils restèrent un an avec la famille Grisé, ce qui leur a permis d'acheter une terre dans le troisième rang de Grantham, à demi défrichée, une maison et une grange. Dans le cours de l'année, avec l'aide de sa famille, Arthur a réparé la maison et l'étable, et, en 1338, sa femme et lui s'y installèrent. Ils avaient quelques animaux. En 1900, une partie de terrain se détacha de Grantham pour former la paroisse de St-Majorique, de sorte que la famille Arthur s'est trouvée dans la nouvelle paroisse. Une école était bâtie sur le coin de sa terre, ce qui l'a favorisé. Mon oncle, adroit en menuiserie et très vaillant, a finit de défricher et refaire les bâtisses, au point qu'en 1907, il avait une belle ferme qu'il a vendue pour se rapprocher de Drummondville. Il acheta la terre de son beau-frère, Joseph Marier, au 4ième rang, no. de cadastre 275-76, 80 acres.
Ce couple avait déjà 11 enfants: Evelina, Philippe, Eugène, Edmond, Ernest, Clara, Alexandre, Amable, Marie-Anne, Lucille, Maurice. Voilà la preuve que Merry était vigoureuse et qu'elle était très bonne cuisinière. La parenté était bien reçue chez ce couple : tous les deux étaient bien gais. On garde un bon souvenir.
Evelina, née en 1887, fit son cours à l'école de rang, pour ensuite aider sa mère. Fille qui aimait à chanter, alors qu'elle était bien douée, entra au noviciat des Soeurs de la Charité, à Nicolet. Elle a rempli toute sorte de fonction, spécialement la reliure de volumes. Elle parut très heureuse dans cette maison, avant qu'une courte maladie ne l'emporte en 1936. Etant allé aux funérailles, je fus grandement surpris de voir l'humilité dans cette maison. Tous les parents gardent un souvenir excellent de cette personne.
Philippe, né en 1889, fit des études à l'école. Bien développé au physique, il alla travailler à l'âge de 15 ans, dans une manufacture de portes et chassis; on n'avait pas besoin de carte, et le patron savait que Philippe ferait ce qu'on lui demanderait. Vers 1910, il partait pour Central-Falls où il a travaillé de son métier jusqu'en 1965. En 1915, il avait épousé Anna Marier, fille bien ricanneuse, qui travaillait aux usine de coton. De leur union est née une fille du nom de Jeannette qui après avoir reçu une belle instruction, est entrée chez les Soeurs Missionnaires. Elle est allée 25 ans en mission aux Indes. Revenue pour cause de santé, elle n'est jamais retournée. Aujourd'hui, en 1933, elle est à l'hôpital, convalescente.
Anna Marier étant décédée en 1947, Philippe se remaria en 1950 avec Marie-Louise Lemieux. Il passa de belles années avec elle. En 1970, il a été hospitalisé, et il y est resté jusqu'à son décès, en 1976. Je suis allé avec son frère et ses soeurs de Drummondville à ses funérailles. On était six en machine. La Providence m'a permis de conduire bien des parents au cimetière viendront-ils au mien ?
Eugène, né en 1890, est décédé en 1891.
Edmond, né en 1892, est devenu grand garçon, près de six pieds. Beau blond. Il a travaillé chez différents cultivateurs avant d'apprendre le métier de barbier et ouvrira une boutique à Drummondville. Son aimabilité lui a donné une belle clientèle, il a fait de bonnes affaires. Vers 1940, ayant vendu sa boutique à son frère Alexandre, il est allé acheter une belle terre à l'Avenir: grosse érablière, gros troupeaux d'animaux. Il a aimé ce travail. Il avait plusieurs enfants, car il s'était marié, en 1918, à une belle grosse fille de campagne du nom de Albina Gagné: Léon, André, Arthur, Thérèse, Angeline, Florence; et Albina qui est décédée assez subitement. C'est alors qu'Edmond décida de prendre sa retraite. Il vendit sa terre à Léon, l'aîné, qui paraissait aimer la culture.
Léon se maria à Marie-Claire Simonneau, institutrice de la paroisse.
Edmond resta avec son garçon, lui aidant à la mesure de sa santé. Léon, de talent, a su se faire connaître. Il est devenu maire de l'Avenir pour plusieurs années. Aujourd'hui, à sa retraite, il bricole des belles chaises.
Edmond est décédé en mars 1959, à l'Avenir.
André est devenu mécanicien en charge de la production chez Gosselin. Aujourd'hui à sa retraite, il bricole pour ses enfants. Arthur, mécanicien pour le Canadien Pacifique à Montréal, a bien réussi. Il est resté célibataire. Les trois filles sont bien mariées, elle ont plusieurs descendants. Une d'elles est décédée il y a deux ans.
Ernest Grisé, né en 1894, a travaillé chez Gosselin, apprenti mécanicien, il trouva le travail dur, il est allé apprendre le métier de barbier pour travailler à St-Hyacinthe, aux Etats-Unis. Célibataire très joyeux, il est décédé subitement en 1931.
Clara, née en 1895, travailla à la maison pour aider sa mère qui avait une grosse famille ; comme les autres de la famille, elle aime à rire, et, célibataire, elle aime taquinner les hommes, mais pas pour S'en embarrasser. Vers 1930, ma tante exigeait des soins, jusqu'à son décès en 193l. Ensuite, ce sera mon oncle Arthur, pendant deux ans, qui exigera de ses deux filles une attention continue, pour décéder en 1933. Mon oncle, ayant laissé sa terre au dernier garçon, les deux filles restèrent avec lui jusqu'à son mariage en 1938.
En 1938, Clara et Lucille achetèrent une maison en ville, de quatre logements, Lucille travaillera en dehors, et Clara gardera des pensionnaires : Tanne Anna et autres y passeront de belles années. En 1958, Lucille est atteinte de cancer, et Clara sera obligée de l'aider, mais Clara, de bonne santé, était très courageuse pour les malades. Elle résistera jusqu'en 1960, année où Lucille décèdera. Une cousine, Parmelie Grisé qui était pensionnaire, restera avec Clara, et le soleil reviendra. Elles passeront d'heureux jours. Une courte maladie emportera Clara en 1982. Comme je me plaisais avec ces cousines ! Nous avons sorti souvent ensemble en auto. Clara a laissé un bon souvenir.
Alexandre, né en 1397, a travaillé avec son père jusqu'à l'âge de 18 ans, pour ensuite apprendre lui aussi le métier de barbier. Il a pratiqué aux Etats-Unis, puis est revenu plus tard travailler avec son frère Edmond. En 1930, il épousa Emilia Lupien, belle grande fille, modiste de chapeau, toujours bien coiffée, de famille à l'aise de Wickham. Ils ont élevé Suzanne, Jean-Paul et Roch.
Suzanne est décédée quelques années après s'être marié, laissant deux enfants.
Jean-Paul a travaillé le métier d'électricien à Drummondville et plus tard à Montréal où il vit actuellement.
Roch fit ses études universitaires et, il est entré chez les Pères Servittes à Montréal. Il a fait du ministère plusieurs années au Canada, et, depuis une dizaine d'années, il est en France. Il nous apparut aimer sa vocation. On lui souhaite bien du succès.
Amable, né en 1899, de petite taille, mais bien résistant, a travaillé aux manufactures avant d'apprendre plus tard le métier de menuisier. Il a bâti jusqu'à sa retraite, vers 1968, tout en continuant de bricoler malgré ses jambes qui l'ont fait souffrir. En 1926, il s'est marié à Jeannette Leroux, brunette et vaillante. Ils ont élevé: Georgette, Jacqueline et Micheline. Celles-ci, toutes les trois mariées, ont plusieurs descendants. Ces familles vivent à Montréal depuis au moins 25 ans. Sa femme décédée vers 1978-79. Amable a fini ses jours dans un foyer, en chaise roulante. En 1981, c'est encore un couple que j'ai conduit au cimetière.
Marie-Anne, née en 1900, travailla à la maison jusqu'à 18 ans, avant d'entrer au noviciat des Soeurs de la Charité à Nicolet, rejoindre Evélina. Vers 1948, elle a été malade, assez gravement pour être hospitalisée à l'extérieur environ deux ans. Revenue à la santé, elle reprit son travail de dévouement à la Communauté. Elle est venue se promener chez-nous. On aimait la rencontrer : joyeuse et heureuse dans sa vocation. Mais le Seigneur a ses vues ; il venait la chercher en 1959. Bon nombre de parents assistaient à ses funérailles. Chaque fois que je vais à Nicolet, je me rends voir ce beau cimetière sur le terrain de la Métairie, qui était voisin du cimetière des Pères Montfortains.
Lucille, née en 1903, assez grande, fille très gaie, aimait bien taquiner. Elle a travaillé aux manufactures de Drummondville et, en 1938, avec sa soeur Clara, acheta une maison, en ville. Lucille, ingénieuse dans tous les métiers, entretenait et faisait les réparations, avec goût, de la maison. Clara gardait des pensionnaires et Lucille mettait une note de gaieté dans la vie de ces gens pour les rendre ’heureux. En 1958, atteinte d'une maladie grave, elle garda un grand courage, ne se plaignit jamais, sauf les deux derniers mois de sa vie qu'elle passa sans boire ni manger. Lucille décéda, célibataire, en 1960, laissant un très bon souvenir.
Maurice, né en 1905, demeurant avec ses parents, cultiva la terre. Après le décès de sa mère, son père lui céda la propriété, et Maurice en garçon de talent fit augmenter les revenus en achetant de nouvelles machines et d'autres animaux. Ses soeurs restèrent avec lui jusqu'à son mariage, en 1938, avec Odilla Fréchette, institutrice de St-Majorique: fille elle-même d'une famille de cultivateur. Bien vaillante, elle a su l'aider. N'ayant pas d'enfant, ils ont adopté un petit garçon. Après avoir rempli les formalités de la loi, il a porté le nom de Grisé : petit brun, aux yeux vifs et brillants. Ce beau garçon a été un exemple en travail et en soumission; il a fait plaisir à ses parents. Il se maria avec une fille de famille distinguée. Il travaillait dans un garage, entre ses travaux de ferme. Un jour, alors qu'il conduisait une remorque, une pièce se brisa, et le jeune homme fut tué instantanément, laissant deux enfants. Grande peine pour ses parents, sa famille, ainsi que pour un grand nombre d'amis. Quelques années après, Maurice vendit sa belle propriété pour s'en aller demeurer en ville.
Un souvenir de ces familles:
Arthur Grisé et Merry Marier,
Edmond Marier et Laudina Fontaine
Amédée Marier et Mathilda Gagnon
Probablement à cause de leurs âges respectifs, ils furent plus intimes et se sont bien visités ; j'ai de bons souvenirs de ces belles réunions.
Des 90 cousins, en 1983, nous sommes cinq qui pouvons avoir le plaisir de se rappeler ces rencontres.
Ernest Marier de Drummondville 88 ans
Maurice Grisé de Drummondville 78 ans
Marie-Blanche Marier des Etats-Unis 84 ans
Georgianna Marier de Montréal 81 ans
Yvonne Marier de Rivière-du-Loup 79 ans.
Par Ernest Marier
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