Biographie Jean-Baptiste Marier
Le texte suivant a été écrit par M. Ernest Marier, neveu de Jean-Baptiste Marier. Il fait partie d'un recueil de souvenirs qu'il a rédigé en 1983. Ce recueil de souvenir est une source inestimable de renseignements, malgré qu'il comporte certaines petites erreurs de noms et de dates. (Le texte a été recopié tel quel, à part quelques corrections de fautes de frappe et un peu de mise en page pour faciliter sa lecture.)
Cliquez ici pour voir l'introduction et le reste du recueil de souvenirs.
JEAN-BAPTISTE MARIER et MARY-JEANNE WATKINS
Jean-Baptiste, né en 1845, décéda en 1912.
Mary-Jeanne, née en 1852, décéda en 1915.
Ils se sont mariés en 1872.
Jean-Baptiste, après avoir aidé au grand-père à finir de défricher sa terre, entreprenait la sienne, complètement boisée, au 4ième rang: no de cadastre 277. Il avait la renommée d'un homme fort. Mon père nous a raconté que le voisin du grand-père, M. Paul, avait le titre du roi du rang. Il se permettait d'envoyer ses animaux dans le bon pâturage des voisins et, les voisins qui en avaient peur enduraient. Un jour, Père Paul envoya ses animaux chez le grand-père Marier. Baptiste en eut connaissance et courut renvoyer les animaux chez eux, puis s'est rendu chez le Père Paul l'avertir que s'il envoyait encore ses animaux, ils en porteraient des marques personnelles. Les animaux ne sont jamais revenus.
Baptiste a commencé à défricher vers 1865. Il avait quarante arpents à faire à pied pour se rendre à sa terre à travers les bois. Tante Anna raconta qu'un jour il rencontra un ours, et, comme il avait sa hache – ce qui le rassura- il continua son chemin et l'ours le sien. Alors qu'il ne "connaissait pas faire de la terre neuve", suivant l'expression des colons de 1865 à 1890, il défricha et laboura ses 60 acres seul, car on dit que Jean-Baptiste "était trop capable pour échanger du temps avec les voisins". En 1907, il vendait sa terre "bien bâtie et bien égouttée".
A 27 ans, il décidait de prendre pour femme une belle Watkins. Famille bien connue mais protestante; cependant il se maria à l'Eglise Catholique de Drummondville. Cet homme, fort, avait confiance en l'avenir et il eut raison. Tante Anna raconta que Baptiste disait son chapelet tous les soirs, or un soir Tante Mary-Jeanne lui dit qu'elle pouvait répondre au chapelet. Elle a donc continué à se renseigner sur la religion catholique, et en juillet 1875 elle recevait le baptême, le lendemain, la sainte communion. Grande joie pour la Famille Marier. Cette femme avait reçu une belle formation de sa famille qui avait une grande foi en Dieu. Tante Mary-Jeanne eut la réputation d'être souriante, toujours prête à rendre service. Son expression familière était "Mail-Mail : Baptiste a dit ça, il n'y a pas à discuter". Je me souviens bien d'eux: ils étaient mon parrain et ma marraine, mais je n'ai pas hérité de leur talent, car mon oncle n'a jamais fait marquer un sou dans les magasins ou ailleurs, alors que moi j'ai toujours vécu dans les billets ou hypothèques. De leur mariage naquirent dix enfants : Walter, John, Arthur, Majorique, Emma, Marie-Louise, Roselyne, Elisabeth, Georgienna, Annie.
Walter, né en 1873, étudia pour être Agent de station de chemin de fer. En 1900, il se fit engager pour ouvrir la station de St-Léonard. Il garda le même emploi pendant 45 ans, mais changea de femme trois fois:
Il se maria pour une première fois en 1895, avec Joséphine Foucault; ils ont élevé trois enfants: Wilfrid, Bruno, Lucile. Joséphine décéda en 1907. Wilfrid depuis 1983, vit à Nicolet.
Sa deuxième femme fut Emilia Foucault; ils n'eurent pas d'enfants. Emilia décéda.
Et sa troisième femme, du nom d'Eva Béliveau lui donna deux enfants : Alfred et Lucile. Lucile qui vit à Boucherville, est marié et a des enfants.
Walter est décédé en 1954, laissant un bon souvenir de travail honnête comme d'une grande pratique religieuse.
John, né en 1874, épousa en 1903 une belle grande femme du nom de Blanche l'orin. De leur union sont nés cinq enfants : tous décédés aujourd'hui. Dans les premières années de son mariage, il acheta un petit magasin de tabac et faisait aussi la livrai– son de marchandises venant des chemins de fer Intercolonial et Canadien Pacific. Homme gai, il savait se faire des amis (es). Le père ne s'étant pas occupé beaucoup de ses enfants, ceux-ci se sont débrouillés seuls. John a travaillé à plusieurs endroits. Plus tard, il acheta un magasin de meubles et s'est fait une grande clientèle. Dans les dix dernières années de sa vie, il avait le plus gros magasin de Drummondville. Sa femme décéda plusieurs années avant lui. Il a terminé ses jours avec sa fille Germaine qui était célibataire. John est décédé en 1955, laissant un bon souvenir aux amis(es).
Arthur, né en 1876, étudia lui aussi le télégraphe pour devenir Agent de station. Il a travaillé pour l'Intercolonial sa vie durant. En 1903, il épousait Amanda Foucault. De leur union naquirent deux enfants: Lilianne, décédé, et Edmé qui vit encore, en 1983, près de Québec. Elle est célibataire. Arthur maria en deuxième noces Gracia Noël ; ils eurent deux enfants. Arthur est décédé à Charny en 1929. Je l'ai moins connu, mais je me souviens qu'il était beau garçon.
Majorique, né en 1878, a aussi étudié le télégraphe. Il a été Agent de station, mais pour le Canadien Pacific; il a travaillé à plusieurs endroits. Il a marié en 1901 Rosée Blanchette, de la Paroisse. Couple sans enfants, Majorique est décédé à Boston E.U. en 1947, sa femme, en 1958.
Emma, née en 1881, fit son cours au Couvent, avant de faire la classe quelques années. Elle a marié Joseph Tremblay en 1901. De leur union naquirent deux enfants, qui sont décédés. Joseph Tremblay est mort, et Emma se remaria à Wilfrid Belleau. De leur mariage cinq filles sont nées : Germaine, Simone, Yrène, Cécile, Jeanne. J'en ai rencontré quelques-unes au funéraille d'Annie. Elles paraissaient garder un bon souvenir de la Famille Marier. Emma décéda quelques années après son mari, à Montréal, en 1950.
Marie-Louise, née en 1883, fit son cours au Couvent de Drummond– ville, puis entra chez les Soeurs de la Présentation de Marie à St-Hyacinthe. Elle est venue chez nous au troisième centenaire, puis par la suite encore avec ma soeur Marie-Blanche. Ma femme a correspondu avec elle ; j'ai la dernière lettre reçue vers les années 1969–70. Elle a été supérieure de différents couvents. De tous les Marier connus, c'est elle qui a vécu la plus vieille : 91 ans 7 mois. Ayant vécu aux Etats-Unis, elle y décéda en 1975, à Methuen Mass.
Roselyne, née en 1886, fit son cours, avant d'entrer au Couvent. Elle a fait la classe et devint Supérieure locale et même Conseillère Provinciale, en partie aux Etats-Unis. Elle est revenue à St-Hyacinthe où Jacqueline, fille d'Amédé Junior, l'a connue. Ma mère disait qu'elle était très jolie et très gaie.
Elisabeth, née en 1888, comme les autres fit son cours d'études et entra au Couvent, mais n'a fait que trois ans. Elle resta avec sa mère qui était veuve. Elle s'occupa tant de différents mouvements féminins que des jeunes. Après une courte maladie, elle s'envola au Ciel trouver son père. Les parents ont fait beaucoup d'éloges d'Elisabeth.
Georgienna, née en 1891, a suivi le chemin de ses autres soeur: elle entra au Noviciat et y resta. La Providence favorisa cette famille si dévouée à l'instruction et à la formation de jeunes. Georgienna décéda Supérieure d'un couvent à Caribou, dans l'Etat du Maine, le 28 septembre 1952.
Annie, née en 1894 a travaillé dans différents bureaux, après son cours. Ma soeur Corine lui présenta un garçon de Montréal qui venait souvent chez nous, Joseph Durocher, typographe au Journal la Patrie. Un an plus tard, en 1920, ils se marièrent. Annie, infirme dès son jeune âge d'un pied, ne paraissait pas s'en faire. Son visage toujours souriant, elle était très aimable avec les gens, au point de ne pas savoir dire non. Joseph, bon musicien, a formé avec ses six enfants un orchestre qui a fait plaisir à bien du monde.
Ils étaient invités partout. Au printemps 1983, on télédiffusa une reprise de leur orchestre; tous très joyeux. Voici les noms des enfants : Jean, Lucile, Fabiola, Guy, Jacqueline, Raymond. Joseph est décédé déjà depuis plusieurs années. Annie est décédée en 1982 : je suis allé aux funérailles. Les enfants ont été très aimables pour le grand nombre de parents réunis pour la circonstance. Guy, célibataire, est toujours resté avec sa mère qui l'aimait bien.
Par Ernest Marier
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