Biographie Godin Joseph
GODIN, dit Bellefontaine, dit Beauséjour, JOSEPH, officier de
milice, marchand et interprète, né en 1697 dans la paroisse de
Sainte-Anne-du-Pays-Bas (Fredericton, Nouveau-Brunswick), fils de Gabriel
Godin, dit Chatillon et dit Bellefontaine, et de Marie-Angélique Robert Jasne
(Robertjeanne) ; il épousa en 1725 Marie-Anne Bergeron ; décédé après
1774, probablement à Cherbourg, France.
Lorsque
Joseph Robinau* de Villebon, gouverneur de l’Acadie, construisit le fort
Saint-Joseph (connu sous le nom de fort Nashwaak ; maintenant Fredericton)
en 1692, il amena dans la région un certain nombre de colons acadiens et canadiens,
parmi lesquels Gabriel Godin, dit Chatillon, officier de marine, et sa
femme. Robinau nomma Godin lieutenant en second au fort et lui accorda un
terrain de trois lieues en bordure de la rivière Saint-Jean. Cette terre fut à
l’origine du nom de Bellefontaine. Godin aménagea sa propriété et la prit comme
base pour faire un commerce considérable avec les autres colonies françaises
ainsi qu’avec les Abénaquis. les Malécites et les Micmacs. Il maîtrisa si bien
les langues des Indiens que Robinau le nomma interprète du roi.
Joseph
Godin travailla étroitement avec son père : il hérita de ses biens et de
son prestige. Il fut. lui aussi, un colon notable de sa paroisse ; on
prétendit plus tard que « les sauvages comme les françois ne faisoient
[rien ? ] sans le consulter et se soumettoient docilement a toutes ses
[décisions] ». Le gouverneur Beauharnois* lui accorda la commission
d’interprète du roi et. en 1736. Godin et son beau-frère, Michel Bergeron
d’Amboise, se rendirent à titre de délégués des Acadiens de Saint-Jean auprès
du Conseil d’Annapolis Royal. Ils furent emprisonnés par le gouverneur Lawrence
Armstrong* pour ne pas s’être présentés immédiatement devant le conseil, mais
ils furent bientôt relâchés et renvoyés chez eux avec l’ordre d’inviter les
Indiens de Saint-Jean au poste britannique.
En
1749, Charles Deschamps de
Boishébert organisa une milice avec les Acadiens de la rivière Saint-Jean et,
le 10 avril, Godin en fut nommé commandant. Pendant la guerre de Sept Ans.
Godin donna son appui aux Indiens et les encouragea à résister aux
Britanniques ; il prit même la tête de plusieurs de leurs partis de
guerre. Lorsque les rangers, du
détachement commandé par Moses Hazen*, saccagèrent Sainte-Anne-du-Pays-Bas en
février 1759, ils tuèrent la fille de Godin ainsi que trois de ses
petits-enfants parce que celui-ci avait refusé de jurer fidélité au roi
d’Angleterre et que « c’etoit lui qui par ses discours et par ses
largesses, avoit fomenté et toujours entretenu les sauvages en haine et en
guerre contre les Anglois ». Les rangers
emprisonnèrent Godin et, après que sa famille l’eut rejoint, l’amenèrent à
Annapolis Royal. De là, on le conduisit à Boston, à Halifax et en
Angleterre ; plus tard on l’envoya à Cherbourg. En 1767, il y vivait et
faisait partie d’un groupe d’Acadiens qui demandèrent des pensions viagères. Il
obtint une pension de 300ª pour ses pertes et ses services. En 1774, on proposa
de le placer, ainsi que sa femme, dans une maison religieuse où l’on pourrait
s’occuper d’eux. Rappelant les services qu’il avait rendus au roi, et qui,
prétendait-il, lui avaient coûté 60 000ª. Godin demanda qu’il leur fût
plutôt permis de demeurer à Cherbourg avec une pension.
George MacBeath
AD, Calvados (Cæn), C 1 020, mémoire de Joseph Bellefontaine, dit
Beauséjour, 15 janv. 1774.— Placide Gaudet, Acadian genealogy and notes, APC Report, 1905, II, iiie partie :140, 241.— N.S. Archives, III.— [Joseph Robinau de Villebon], Acadia at the end of
the seventeenth century : letters,
journals, and memoirs of Joseph
Robineau de Villebon [...],
J. C. Webster, édit. (Saint-Jean, N.-B., 1934), 99, 149, 154.— L. M. B. Maxwell,
An outline of the history
of central New Brunswick to the time of
confederation (Sackville, N.-B.,
1937).— Raymond, River St. John.
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