Biography Groulx Leon
Abandonné à cinq ans par son père, tombé dans l'extrême pauvreté, l'enfant fut donné, par acte notarié, à un cultivateur, célibataire du Détroit: Titi (Antoine) Campeau. Parti à 18 ans pour les chantiers de la Pembroke ou de la Mattawan, il ne reparaissait qu'au mois de juillet, pour les travaux de la terre.
De sa paie de chantier, il s'était acheté une terre. En 1872, à l'age de 34 ans, il épouse Philomène Pilon, 22 ans avec qui il a 4 enfants: Angélina, Albert, Julien, Lionel Groulx.
Pour payer sa terre des Chenaux, il avait renoncé aux chantiers, mais il gardait l'habitude d'aller travailler dans le New-Jersey, à la cuisson de la pierre à peinture. Le travail était dur, exténuant. Il y prit la fièvre tremblante. Il lui fallut se contenter d'aller, sur l'Outaouais, au devant des “cages” qu'il reconduisait jusqu'à Québec. Léon Groulx sera même absent à la naissance de son deuxième enfant, Albert. Le registre paroissial le désigne sous l'étiquette de "voyageur".
Les “cageux” étaient des flotteurs, ouvriers qui confectionnaient ou conduisaient des trains de bois. Ces intrépides voyageurs vivaient pendant plusieurs semaines sur ces immenses cages formées de plusieurs milliers de billots de bois, qu’ils convoyaient à partir du haut de la rivière des Outaouais jusqu’à Québec. Vers 1830, 2 000 hommes travaillaient à la préparation des cages et plus de 7 000 pour les conduire jusqu’à Québec. En 1845, plus de 2 000 cages arrivent à Québec. La dernière cage à emprunter la rivière des Prairies le fit en 1908. C’était la fin de l’époque des cageux.
Le couple des Chenaux n'allait connaitre, à tout bien compter, que deux ans de vie en commun. Léon mourut après six ans de mariage, en 1878, à l'age de 41 ans. Une épidémie de vérole emporta en quelques jours, cet homme d'une santé ébranlée. Sa femme passa deux jours et deux nuits, seule avec son mari sur les planches, et avec quatre enfants, tous atteints de la vérole, dont le bébé, Lionel, agé de six semaines. Deux villageois charitables vinrent, à l'insu de leurs femmes, ensevelir le mort.
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