Biographie Lafleur Cordelia

À la douce mémoire de Madame J. M. Rochon

Nous l'avions connue si belle, si bonne et si heureuse; nous avons vu la mort la frôler de son aile; nous l'avons vue mourir...

Quand tout lui souriait ici-bas, qu'elle était encore rayonnante de jeunesse et que l'avenir semblait lui promettre de longs et beaux jours, le Maître l'a rappelée à Lui.

À cet âge où le cœur s'épanouit avec tant de bonheur aux saines affections de la famille, elle a dû tout sacrifier et se résigner à mourir. Comment n'eut-elle pas tenu à la vie qui lui était faite si bonne? Elle y tenait et elle espéra jusqu'à la fin, mais hélas! Ni les prières de sa famille, ni le dévouement, ni les soins de son époux, ni même la tendresse de ses trois petits enfants ne purent la retenir. Il manquait sans doute un lys dans les jardins éternels et les anges sont descendus cueillir cette âme que les souffles malsains de la terre n'avaient jamais effleurée. Car c'était une femme parfaite, une femme pieuse, charitable et bonne à tous; il n'y avait en elle que de la douceur, et ceux qui l'ont vue jusqu'à la fin savent que le sourire n'a jamais quitté ses lèvres.

Nous garderons pieusement le souvenir précieux de ses vertus. Aux heures pénibles, nous irons prier sur sa tombe et nous sentirons le courage renaître en nous sous la douce protection de la chère âme envolée. Pleurons-la, mais que nos larmes ne soient pas toutes de deuil et de tristesse; regardons le Ciel, terme de toutes les souffrances, rendez-vous de ceux qui se seront aimés ici-bas.

UNE AMIE