Biographie Leclerc Jean-Paul



Biographie Leclerc Jean-Paul

 

Jean-Paul Leclerc

Naissance : 1923-06-16 à Montréal, Québec, Canada
Décès : 2003-11-14

Biographie(s)

Réalisateur retraité de Radio-Canada, Jean-Paul Leclerc est né à Montréal le 16 juin 1923. Vers l'âge de 18 ans, il joue dans quelques spectacles montés dans le sous-sol chez un ami. Il rêve de devenir comédien. Il répond bientôt à une annonce parue dans un journal qui offre à des jeunes comme lui de faire partie du M .R. T. français et théâtre expérimental à C. K. A. C. Il y côtoie entre autres Denise Pelletier, Michel Noël, Jean-Maurice Bailly, Denis Drouin. Il sera donc comédien professionnel sous le nom de Guy Dugas, la mode de l'époque étant d'avoir un pseudonyme.

Il suit des cours de diction et de phonétique chez Mme Jean-Louis Audet, cours d'art dramatique chez Mme Sita Riddez. Plus tard, art dramatique et mise en scène chez François Rozet.

Il débute au théâtre au M. R. T. français, à la Comédie de Montréal et France Film : L'Aiglon avec Sita Riddez, Cyrano de Bergerac avec Victor Francen, La Dame aux Camélias, Madame Sans-Gêne. En 1944, il fonde sa troupe : Les Jeunes Comédiens. Il produit et met en scène deux spectacles de Variétés et la pièce de Claude-André Puget : Les Jours Heureux, dans laquelle il interprète le rôle de Michel.

Plus tard, il fait des tournées en Province avec l'Atelier Théâtral et la troupe de Pierre Daignault, puis quelques rôles au théâtre Arcade. Pour Québec Production, il est du film Le Père Chopin et joue le rôle du gérant de l'orchestre dans le film La Forteresse et dans la version anglaise Whispering City.

À la radio, on a pu l'entendre dans Les voix du Pays, rôles épisodiques dans plusieurs radio-romans. Pendant huit ans, il interprète l'Innocent dans Yvan l'Intrépide.

À la télévision, il est du Café des Artistes, il est le concierge de Rolande et Robert, puis plusieurs rôles épisodiques dans le Kiosque à Musique, C'est La Vie.

En 1954, il est engagé comme assistant à la production à la télévision de Radio-Canada aux émissions dramatiques. En deux ans, il a à son actif plus de trente Téléthéâtre et Théâtre Populaire, tous en direct. Continuités : Les Plouffe, Le Survenant, Nérée Tousignant, Les 4 fers en l'air.

En 1959 il est nommé réalisateur : commerciaux pour Coca-cola, Matinée, Rothmans, Belvédere. Émissions d'été : Billet de Faveur animé par Paul Dupuis. Puis un an au Téléjournal français et un an à T.V. News. Puis il passe à la Section Jeunesse : Jeunesse Oblige, avec Geneviève Bujold et Guy Boucher. Ulysse et Oscar, avec André Cailloux, plus de 60 émissions. Et enfin, Bobino, plus de 1000 émissions, dont il fait passer la cote d'écoute de 400,000 à 700,000 jeunes téléspectateurs.

Et le voilà à la section Variétés, avec des Quiz, des Talk Show : Ce soir, Jean-Pierre, une centaine d'émissions. Appelez-moi Lise, avec 215 émissions d'une heure, Les Coqueluches, 114 émissions d'une heure dont 3 Coqueluches du Mois : Raymond Lévesque, Jacques Normand, Paolo Noël, plus une émission à Winnipeg et une autre à Chicoutimi. Puis il prend une année sabbatique, afin de voir ce qui se fait ailleurs. Il visite des studios de télé à l'extérieur de Montréal, participe à des séminaires et devient réalisateur-conseil. À son retour il réalise Propulsion C. T. F., un concours pour jeunes chanteurs et musiciens, en collaboration avec la France, la Belgique et le Luxembourg. À la suite de cette émission, il est délégué par la Société Radio-Canada comme juge aux finales de Paris et Montréal. Ensuite c'est La Course autour du Monde, pour jeunes cinéastes amateurs, en collaboration avec la France, la Suisse et le Luxembourg.

En 1982, il réalise l'émission spéciale pour le 30ème anniversaire de la télévision de Radio-Canada : Trente ans après... les mini séries, animée par Henri Bergeron. Puis, retour à la section Dramatique, avec Les Girouettes, de Jean Daigle. Il réalise par intérim : Poivre et Sel, de Gilles Richer, Terre Humaine, de Mia Riddez, La Bonne Aventure, de Lise Payette, La Vie Promise, de Marcel Dubé, Monsieur le Ministre, de Solange Chaput-Rolland. Et enfin en 1985-86, il réalise la dernière saison de La Bonne Aventure, de Lise Payette.

Jean-Paul prend sa retraite le 1er janvier 1986. Deux mois plus tôt, on lui rend hommage, à lui et à quatre autres réalisateurs : René Verne, Paul Blouin, Geneviève Houle et Louis Bédard. Cinq pionniers qui quittent d'un coup Radio-Canada! Une belle fête : échange de souvenirs, de cadeaux, musique, chansons. Sur une musique de Cyrille Beaulieu et paroles de Louis Georges Carrier, Albert Millaire vient chanter :

Branchez les projecteurs
Ouvrez grand le rideau
Voici les enchanteurs
Ceux qui ont fait cadeau
De leurs belles années
Pour faire rire et pleurer
Tous ces gens par milliers etc etc...


En 1945, Jean-Paul épouse Carmen Judd, comédienne qu'il a rencontrée au Théâtre Expérimental. On a fêté récemment leur 58ème anniversaire de mariage. Le couple a trois enfants : Michèle, André et François, et trois petits- enfants : Manon, Benoit et Paule.

 

Curriculum Vitae

Réalisation

 Biographie écrite par Michèle Leclerc

 

 

Claude Jasmin, écrivain

Jean-Paul Leclerc est mort

Un inconnu ? Pas pour tout le monde. Ce modeste artisan-réalisateur (« Grand remou » de Mia Riddez), vient de mourir. Comme tous les valeureux Jean-Paul Kingslay d’ici, l’aspirant-acteur, tout jeune, voulait répandre l’art du théâtre durant la guerre de 39-45. Je revois ce fils du vétérinaire de Sainte-Cécile épinglant lui-même ses affichettes sur tous les poteaux de téléphone du quartier Villeray, aux vitrines des magasins. Sa photo avec le traditionnel foulard au cou, pour « faire artiste », qu’il signait « Guy Dugas ». Selon la mode du pseudonyme dans le temps. Ça proclamait : « Venez nombreux voir « La fiancée du commando », à la salle St-Alphone rue Saint-Gérard. 50 sous ! ».

Le jeune Mario Verdon, d’autres flamboyants inconnus, se joignaient à Leclerc-Dugas et rêvaient d’une carrière. En lavant la vaisselle, à quinze ans, je les entendais rêver, bohémiens moqués, buvant café sur café, au petit caboulot de mon père rue Saint-Denis. Sa mort récente m’a fait me souvenir d’un maigre temps où un Gaétan La Brèche (papa de Marc), la belle Denise Dubreuil et tant d’autres, faisaient partie du mince peloton « des espérants ». C’était avant les écoles professionnelles d’art dramatique, les théâtres subventionnés répandus, c’était le temps des petites noirceurs québécoises. Jean-Paul Leclerc finit par biffer ce Dugas, devenait réaliste et s’engagea comme régisseur de plateau d’abord aux dramatiques de la SRC. Paix à son âme de pionnier.

2003-11-28

 

 

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