Biographie Lemieux Gabriel
Le 17 août 1647, Gabriel Lemieux est témoin au contrat de mariage de son cousin Pierre Lemieux (fils de Pierre Lemieux & Marie Luguen) & Marie Benard (fille de Denis Bénard & Marie Michelet) https://www.nosorigines.qc.ca/GenealogieQuebec.aspx?genealogie=Lemieux_Pierre&pid=5896
Le 11 août 1658, devant le notaire Audouart, dans son contrat de mariage avec Marguerite Leboeuf, Gabriel Lemieux est identifié comme le fils de Louis Lemieux et de Marie Luguan... la mère du pionnier Pierre Lemieux!
On a longtemps cru que Gabriel Lemieux était le demi-frère de l’ancêtre Pierre Lemieux, né d’une même mère (Marie Luguen) et de Louis Lemieux, le cousin de Pierre Lemieux, père de Gabriel. Mais les recherches évoquées ci-dessus ont mis en lumière une toute autre vérité, comme il apparaît dans l’acte suivant tiré du registre de St-Étienne la Grande Église à Rouen : « Le mercredi dixième d’avril 1630 fut baptisé le fils de Anne le Cornu, en la présence de Jean le Cornu, cartier, son père, la dicte Anne ayant eu habitation charnelle souls promesse de mariage, par parolles verballes avec Thomas LeMieux, de présent décédé l’enfant nommé Gabriel par Anne le Cornu vefve de deffunt Jean le Parent, tante de la dicte Anne, mère dudict baptisé et par Guillaume Baniguot, père de la femme en seconde nopces dudict Jean le Cornu parrain. »
Ce Thomas Lemieux était le frère de Pierre Lemieux, époux de Marie Luguen. Emporté par la peste (ainsi que son père d’ailleurs) en 1629, il n’a pu respecter sa promesse de marier Anne Le Cornu. Le petit Gabriel était donc un enfant illégitime, né hors mariage. Il a vraisemblablement été recueilli par sa tante Marie Luguen, d’où les informations apparaissant à son contrat de mariage.
Gabriel Lemieux arrive à Québec en 1643 (ou 1647?) avec son demi-frère Pierre, né en 1616, (fils de Pierre Lemieux et Marie Luguen de St-Michel de Rouen). Quand Marie Luguen est devenue veuve de Pierre Lemieux, elle a épousé son frère Louis Lemieux, dont elle eut un fils Gabriel. Tous le Lemieux d’Amérique, estimés à 20 000, descendent de ces deux demi-frères: Pierre et Gabriel.
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Gabriel Lemieux était un homme entreprenant. En 1655, il reçoit du seigneur Jean de Lauzon, une terre de 3 arpents donnant sur le fleuve par 40 arpents de profondeur à Pointe Lévis, dans sa seigneurie de Lauzon. Tonnelier de son métier, il fabriquait des barils pour transporter des fourrures en France; il faisait en outre le commerce du vin. Ses affaires étaient prospères, et malgré quelques petites difficultés qu’il avait eues avec le Conseil souverain de la Nouvelle-France pour avoir vendu son vin à un tarif plus élevé que celui fixé par la loi, il pouvait s’estimer heureux, la fortune lui souriait.
En 1666, il décida d’aller faire affaires en France, et il s’embarqua avec de nombreuses marchandises de grande valeur. Débarqué à la Rochelle, mais y trouvant le marché peu favorable, il reprit un bateau devant le conduire à Rouen, sa ville natale, où il espérait faire de meilleures affaires. Hélas! il était à peine en mer que son bateau fut pris par un navire anglais et la cargaison confisquée. Les relations qui existaient à ce moment entre la France et l’Angleterre n’étaient pas des plus amicales. Gabriel Lemieux fut fait prisonnier, puis finalement renvoyé en France, mais après avoir été complètement dépouillé de ses biens. C’est la ruine et le désespoir; il dut même emprunter de l’argent pour pouvoir retourner à Québec.
Il eut alors à subir l’assaut de ses créanciers qui lui réclamaient le paiement immédiat de ses dettes, sous peine de faire vendre ses meubles et de le jeter à la rue avec sa femme et ses enfants. Vers 1667, il fut accusé de tenir une maison de débauche. Heureusement, il était épaulé par son épouse, Marquerite Leboeuf, femme énergique et d’initiative. Prenant l’affaire en main, elle fit appel au Conseil souverain, lui demandant un délai de trois ans pour faire les remboursements exigés. Livres par livres, Gabriel Lemieux parvint à rencontrer ses obligations. En 1682, soit seize ans après le début de ses malheurs, il était libre de toute dette et il pouvait même faire l’acquisition d’une deuxième terre, voisine de celle qu’il possédait déjà dans la seigneurie de Lauzon.
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