Biographie Cuillerier Rene



Biographie Cuillerier Rene

Cuillerier dit Léveillé, René

 (1639-1712) CUILLERIER, RENÉ, engagé de l'Hôtel-Dieu de Montréal, colon, né probablement à Veron, diocèse d'Angers, vers 1639, fils de Julien Cuillerier et de Julienne Faifeu, décédé à Montréal vers 1712.

René Cuillerier arrive en Nouvelle-France le 7 septembre 1659. Il signe un engagement avec soeur Judith Moreau de Brésoles, supérieure de l'Hôtel-Dieu de Montréal, devant le notaire A. Demontreau à La Rochelle, le 8 juin 1659.

Par cet acte, il devient serviteur de l'hôpital de Ville-Marie à un salaire annuel de 75ª. Dès l'automne, il est à Montréal et, le 25 octobre 1661, avec quelques colons secondés de membres de la garnison et dirigés par l'abbé Guillaume Vignal, il se rend à l'île à la Pierre, dans le Saint-Laurent, pour y extraire des matériaux destinés à l'achèvement de la contruction du premier séminaire de Montréal.

Mal lui en prit, car les Iroquois, qui rôdaient dans les environs, attaquent les travailleurs, en tuent quelques-uns, en blessent d'autres et capturent Vignal, Claude de Brigeac, Cuillerier et Jacques Dufresne. Cuillerier et Brigeac sont emmenés en captivité chez les Onneiouts. Ils reçoivent la bastonnade et Cuillerier a les ongles arrachés. Les Indiens décident alors de brûler les deux Français. Brigeac est supplicié le premier, mais Cuillerier est sauvé par une Indienne qui demanda à l'adopter « afin de lui tenir la place de son frère ». Durant sa captivité qui dure 19 mois, il rencontre d'autres compagnons d'infortune : Michel Messier, dit Saint-Michel, et Urbain Tessier, dit Lavigne.

Au printemps de 1663, Cuillerier profite d'une partie de chasse avec les Onneiouts, auxquels s'étaient joints des Agniers et quelques Français captifs, pour s'enfuir vers la Nouvelle-Hollande. Il se rend au fort Orange, d'où il passe à Boston pour atteindre finalement Québec. De retour à Montréal à la fin de l'été, il reprend son service chez les Hospitalières de l'Hôtel-Dieu.

Le 20 mai 1665, il s'établit sur l'île de Montréal, ayant obtenu des Sulpiciens une concession de 45 arpents. Cette terre fera partie du fief de Verdun, concédé en 1671. Il participe à la fondation de Lachine et en devient le premier marguillier en 1675. L'année suivante, sa maison fortifiée prend le nom de fort Cuillerier. Au recensement de 1681, il a 32 arpents en valeur et il possède six fusils, un pistolet et six bêtes à cornes.

Malade depuis un certain temps, Cuillerier fait son testament le 22 mars 1712 devant le curé Louis-Michel de Vilermaula de Lachine. Ses dernières volontés sont déposées dans le greffe de Jean-Baptiste Adhémar le 26 janvier 1716. Même si la date de sa mort nous est inconnue, un acte notarié du 27 janvier 1718, passé devant le notaire Adhémar et déposé dans le greffe de Michel Lepallieur, nous signale que la dame Lucault est « demeuré veufve dud Sieur son époux depuis plus de Cinq ans ».

René Cuillerier a épousé, le 13 avril 1665, dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Montréal, Marie Lucault, fille de Léonard Barbeau, dit Lucault, et de Barbe Poisson. De ce mariage sont nés 16 enfants, dont 7 sont baptisés à Montréal et les autres à Lachine.

(Perrault, Claude, "Dictionnaire biographique du Canada", vol. 2)

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