Biographie Thouin Athala
Contrat de mariage entre Sr Honoré Thifault et Melle Marie Athala Thouin, le 1er octobre 1879.
Note : Lucille Thifault, de Montréal, nous a transmis ce document touchant son ancêtre, qui illustre
bien les coutumes du Québec rural d’il y a 125 ans. Nous avons dû en amputer la moitié.
L’original fait un peu longuet, car les notaires d’alors étaient payés au mot et, en étirant le temps,
si on était proche de l’heure du souper, ils avaient des chances de se faire inviter! (Nous avons
respecté l’orthographe, même celle des noms propres, qui varie parfois d’un paragraphe à l’autre).
Devant Maître Joseph Marion, notaire public pour la Province de Québec, Canada, résidant dans
la paroisse de St-Paul-L’Ermite, District de Joliette, soussigné,
Furent présents Sieur Honoré Thifault, cultivateur, de la paroisse de Repentigny, garçon majeur
issu du mariage d’entre Sieur Michel Thifault et Dame Adélaïde Meunier, stipulant pour lui –
d’une part,
Et Demoiselle Marie Athala Thouin, fille majeure et visant de ses droits, de la paroisse de Repentigny,
issue du mariage d’entre Sieur Louis Thouin et Dame Luce Honorée Quintal, stipulant pour
elle – d’autre part,
Lesquelles parties en présence de leurs parents pour ce assemblés, savoir, de la part du futur
époux : du dit Sieur son père et de la dite Dame, sa mère, et de la part de la future épouse des
dits Sr et Dame, ses père et mère, des Sieurs Vital et Eugène Thouin, ses frères, ont volontairement
fait ensemble les conventions de mariage suivantes, savoir :
Il y aura communauté de biens entre les futurs époux dans tout ce qu’ils feront ensemble durant
le futur mariage.
Il n’y aura aucun douaire, la future épouse y renonçant expressément par ces présentes, tant
pour elle que pour les enfants qui pourraient naître du futur mariage.
Et en faveur de ce mariage, le dit Sieur Michel Thifeault, cultivateur, de la paroisse de Repentigny,
et la dite Dame Adélaïde Meunier, son épouse qu’il autorise spécialement pour l’effet des
présentes, donnent au dit futur époux acceptant pour tous droits et toutes prétentions dans les
successions futures de ses dits père et mère, ce qui suit, savoir :
1. Une terre située en la dite paroisse de Repentigny, contenant trois arpents de front sur
vingt-cinq arpents de profondeur, tenant devant à la rivière de L’Assomption, derrière à
Louis et Jean-Marie Grenier, d’un côté à Napoléon Thifault et de l’autre côté à Denis
Picard, bâtie de maison, grange, étable, écurie, laiterie, remise et autres dépendances;
2. La moitié indivise d’un terrain en bois debout, situé en la paroisse de St-Paul L’Ermite,
contenant en totalité un arpent et un quart de front sur environ treize arpents de profondeur,
tenant devant à Joseph Ménard Longpré, derrière à JB Archambault, d’un côté à Frs Longpré,
et de l’autre côté à Moïse Lebeau ou ses représentants.
3. Deux chevaux, trois vaches, six mères moutonnes, deux cochons, vingt-quatre poules, tous
les ustensiles d’agriculture, voitures et harnais qu’ont actuellement les donateurs;
4. Tous les meubles meublants, articles et effets de ménage que possèdent actuellement les
donateurs dans la maison qu’ils occupent, faisant réserve des meubles pouvant appartenir
à leurs deux filles Hermine et Laura Thifault, lesquels meubles le donataire déclare bien
connaître.
Tel que le tout se poursuit de toutes parts bien connu du donataire, avec réserve par les donateurs
pour eux de jouir, leur vie durant, 1 De la moitié Sud de la dite maison, avec la moitié de la cave et du grenier d’icelle maison.
2 De jouir dans la laiterie et dans toutes les bâtisses construites sur la dite terre, d’un appartement
convenable pour y mettre leurs articles de rente ci-après énumérés;
3 De jouir du jardin potager qu’il y a sur la dite terre, entre la rivière de L’Assomption et le chemin
public, lequel jardin sera clôturé, labouré, hersé, sillonné et fûmé par le donataire à la
demande des donateurs.
4 Du droit de se servir du four et de puiser de l’eau aux puits, à leur besoin.
5 Du droit pour eux dits donateurs et leurs filles restant avec eux, d’aller et venir dans toutes
les dites bâtisses et sur les dites terres, sans être gênés par le donataire, mais sans causer
de dommages.
6 Du droit de jouir à leur profit pendant deux années à compter des présentes, de tous les
biens tant meubles qu’immeubles ci-dessus donnés.
7 Du droit de jouir leur vie durante, de tous les effets et articles de ménage et meubles meublant
spécifiés au 4ème paragraphe, moins un lit garni, un buffet, une table, six chaises, six
couteaux, six fourchettes, six assiettes, six cuillères, six tasses avec soucoupes, un sucrier,
un beurrier, un chaudron, une sauce-panne, un canard, une poële à frire, six terrines, un
couloir, une chaudière et une tinette.
Pour le donataire jouir et disposer en propriété, de tout ce que dessus donné, en vertu des présentes,
aux réserves ci-haut.
Cette donation est ainsi faite à la charge des contributions foncières à dater de la St-Michel mil
huit cent quatre vingt deux ; de plus elle est faite à la charge de payer, fournir et faire valoir,
chaque année, pour et au profit des donateurs, leur vie durante, la rente annuelle et pension
viagère ci après énumérée et détaillée, savoir : dix minots de blé à La Toussaint, un cochon
gras pesant pas moins de deux cents livres, la graisse des tripes et le dérail [ ?] appartiendront
aux donateurs, deux poulets gras, ces deux articles à Noël, douze douzaines d’oeufs à demande,
six minots de patates en automne, encavées par le donataire, quinze minots d’avoine,
un minot de pois, une livre de thé, dix livres de riz, vingt livres de savon du pays, une paire de
mitaines en cuir, deux paires de souliers de boeuf, deux gallons d’huile à lampe, quatre livres
de chandelle, un sac de sel et cinq piastres en argent, payables et livrables à la St-Michel, deux
cents bottes de foin, soit dans le temps des foins, vingt livres de tabac du pays à la Toussaint,
quand le donateur ne pourra plus en cultiver lui-même, et six cordes de bois mêlé, bois sain,
rendu à la porte des donateurs le printemps précédent, et là scié, fendu, cordé dans la remise à
bois et rentré dans la maison des donateurs à demande.
Le donataire sera de plus tenu de fournir aux donateurs le premier de Mai de chaque année,
une vache laitière à choix sur le troupeau, laquelle vache sera paccagée et hyvernée par le donataire,
et remise à ce dernier lorsqu’elle ne donnera plus de lait ; et si pendant ce temps il lui
arrivait quelqu’accident qui priverait les donateurs de ses revenus, le donataire sera tenu de
leur en fournir une autre encore à choix sur le troupeau.
Item, de paccager avec ses propres chevaux, un cheval appartenant aux donateurs et de le loger
dans l’écurie dans le temps de l’hyvernement.
Item, de Loger les chevaux et ceux qui feront visite aux donateurs, et de nourrir les ditschevaux
dans le temps des visites, et en été, de les mettre à l’herbe.
Item, d’atteler et dételer à demande le cheval des donateurs, et de le soigner avec le grain des
donateurs lorsque ce dernier ne pourra le faire, et de conduire le dit cheval, lorsque les donateurs
ne pourront le faire, lequel cheval sera attelé avec les harnais du donataire, et mis sur les
voitures avec robes et oreillers de voitures, voitures et harnais seront au choix des donateurs.
Item, de fournir l’eau dont les donateurs pourront avoir besoin.
Item, d’aller chercher et ramener le prêtre et le médecin au besoin, et de payer ce dernier.
Item de faire inhumer chaque donateur à son décès, dans le cimetière de sa paroisse, avec
service de seconde classe, le corps présent, un service anniversaire de même valeur, une
grande messe de requiem six mois après son décès, et douze basses messes de requiem dites
dans l’année du décès. (…)
Extrait du journal de famille ''Le Timonier'', Vol. 20 No 3, Septembre 2004, P. 11 à 13 / Y. Thiffault.
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