Biographie Boucher Corinne

Corinne Boucher est l'aînée des enfants de Philémon Boucher et de Florida Moreau. Elle naît le 19 novembre 1911 dans la maison des Bois-Francs à Saint-Apollinaire. Elle y passe une bonne partie de son enfance puisque la famille déménagera au village alors qu'elle aura neuf ans. Ce temps est consacré aux jeux, à l'école, aux travaux domestiques et à ceux de la ferme. Elle manque parfois l'école par obligation d'aider aux travaux de la ferme ce qui la dérange parce qu'elle aime beaucoup apprendre. Elle a été une belle jeune fille sûrement très populiare puisqu'elle a 5 ou 6 "chums" avant la décision finale de se marier.

À 23 ans, elle se marie avec Ulric Chaîné. Ils passèrent leur première année de vie conjugale chez les parents de Corinne. Puis, ils achetèrent la ferme familiale des Bois-Francs dont la maison est inoccupée depuis plusieurs années. C'était vraiment "partir de rien", avec une maison à restaurer, une étable à refaire dans une grange nouvellement reconstruite. Ils ont braucoup de courage, de détermination et de persévérance. Corinne manifeste rapidement des qualités de leadership et de bonne gestion. Elle trime dur aux travaux de la ferme et réussit à augmenter ses petits revenus en allant au marché Saint-Roch de Québec vendre ses poules, son beurre, ainsi que les bas et mitaines qu'elle tricote avec la laine de ses moutons. Malgré ses nombreuses occupations, beaucoup de gens profitent de son accueil et de son hospitalité: l'oncle Gaudias Fortier, la cousine Rose et les maîtresses de l'école du rang pour ne nommer que ceux-là. Durant ces douze années passées aux Bois-Francs, Corinne et Ulric ont leur quatre premiers enfants: Sylvio, Thérèse, Huguette et Brigitte.

En 1947, ils déménagent au village sur une ferme située au 133 rue Principale, dans la maison voisine de celle du Docteur Lamontagne, proximité qui aura ses conséquences plus tard, puisque deux filles Chaîné y trouveront mari. C'est dans cette maison que naît Céline, la cadette de la famille. Jusqu'en 1962 environ, on exploite la ferme (culture maraîchère, vaches laitières, porcs, poules). Corinne travaille sur la ferme et s'occupe de l'éducation de ses enfants. Elle se préoccupe beaucoup qu'ils aient "de l'instruction". Elle ne perd pas ses bonnes habitudes d'accueil et d'ouverture aux autres. Une ancienne voisine des Bois-Francs s'installe dans la maison et y exploite un salon de coiffure. Plus tard, elle accueille à quelques reprises une famille pauvre (mère et enfants) et un des enfants à plus long terme. L'ancienne servante du curé y fait un temps de convalescence. Finalement, après avoir récupré d'un accident vasculaire cérébral, elle accueille trois jeunes enfants d'une même famille comme foyer nourricier: Sylvie, Nicole et Alain. Ils y resteront jusqu'au début de leur vie adulte.

De 1963 à 1974, les 5 enfants se marient et quittent la maison tout à tour. Mais ayant acheté la maison voisine et ouvert une rue (la rue Chaîné) pour permettre le lotissement de la ferme, Corinne et Ulric peuvent ainsi garder trois de leurs enfants à proximité d'eux. C'est durant cette période qu'Ulric devient sacristain. Corinne vit une deuxième expérience de maladie, un cancer, qu'elle combat et dont elle guérira. Elle vit une grande épreuve en 1979, la mort subite d'Ulric. Les forces qu'on lui connaît lui servent encore une fois à surmonter cette perte importante. Elle reste seule après 1983, alors qu'Alain quitte pour se marier.

Au cours des années suivantes, elle affronte d'autres problèmes de santé, quelques chirurgies et une grande difficulté à marcher. Elle vit ces situations avec beaucoup de courage, aidée par la très grande foi qui l'anime et par une vie de prières intense. Ses enfants lui apportent aide et support, selon leur proximité géographique, leur disponibilité et leurs limites. Elle n'accepte pas facilement d'aide extérieure aux siens. Durant ses dernières années, malgré une autonomie fragile (comme préparer ses repas en se soutenant sur sa "marchette"), puis en perte progressive, elle refuse de quitter sa maison pendant longtemps, ce qui cause à ses proches beaucoup d'insécurité et d'inquiétudes. Ces dernières années sont aussi le temps d'une épreuve difficile: la maladie évolutive de sa fille Brigitte, qui vient vivre ses dernières semaines chez sa mère, avant d'être admise à la Maison Michel-Sarrazin où elle meurt fin janvier 1998. Ce n'est que durant les dernières semaines de sa vie que Corinne consent à quitter sa maison pour aller vivre au Foyer Bonne-Entente de Saint-Apollinaire. Et elle décède en août 1998.

On se souvient d'elle comme une femme accueillante, généresue pour les autres et économe pour elle. À cause de son côté économe sans doute, elle avait beaucoup d'habileté à négocier des prix auprès des commerçants. Elle était courageuse, volontaire et de bonne gestion. Ayant un bon esprit critique, elle n'hésitait pas, entre autre, à porter des jugements sur l'Église, malgré son attachement et sa foi. C'était avec authenticité et conviction qu'elle parlait de sa foi et de ses valeurs et qu'elle les défendait.

• Sylvio est né le 9 janvier 1938. Il est le fils aîné de Corinne et d'Ulric. Après avoir commencé ses études à l'école du rang, il poursuit au couvent du village, puis après une année de pensionnat à l'École Lamennais de Saint-Croix, il termine à l'école des garçons à Saint-Apollinaire qui était située dans la salle paroissiale sur la rue de l'Église (rue Industrielle et Bureau de Poste).                                                                                            De 1954 à 1966, il occupe plusieurs emplois en visitant la province: R. Laflamme et Frères à Saint-Apollinaire, St-Brigid's Home à Québec, Baie-Comeau, Sept-Iles et Montréal.                                                           Sylvio se marie le 14 août 1965 à Saint-Antoine-de-Tilly avec Louise Dubois. Il se stabilise en travaillant à l'UPA, au service des producteurs de lait pendant 20 ans. Puis ses douze dernières années de carrière seront consacrées à la vente d'automobiles à Laurier, puis à Sainte-Croix. Retraité depuis 1998, il vend sa maison de Saint-Apollinaire trois ans plus tard et déménage à Sainte-Foy.                                                                 Sylvio a eu de nombreux engagements sociaux et communautaires. Chevalier de Colomb depuis 39 ans, il occupe de nombreuses fonctions: chevalier, député de district, fidèle navigateur au 4ème degré, membre fondateur du Conseil de Saint-Apollinaire, officier conférant. Durant toutes ces années, il a promu les principes de son association, soit l'unité, la charité, la fraternité et le patriotisme. Il a été conseiller et maire de Francoeur, puis maire de la grande municipalité fusionnée de Saint-Apollinaire. Il a présidé l'organisation des Fêtes du 125e en 1982. Parmi les divers autres engagements, notons le conseil de pastorale paroissiale, le conseil de pastoral régional de Lotbinière-Bois-Francs, marguiller et président de la corporation du Foyer Bonne-Entente de Saint-Apollinaire. Ayant développé de bonnes habitudes de bénévolat durant sa carrière, il continue, maintenant retraité, en oeuvrant régulièrement à Héma-Québec (cliniques de sang) et, à l'occasion, à Moisson-Québec.                                                                                                                                                        En 1979, Sylvio et Louise ont adopté un enfant prénommé Richard, né le 18 mars 1972. Opérateur, il s'est marié à Saint-Étienne-de-Lauzon le 4 juillet 1998 avec Nadine Girard, fille de Daniel et de Suzanne Bradet, technicienne au service social. Ils ont deux enfants: Magalie née le 3 mars 2000 et Zachary né le 21 décembre 2003.
• Thérèse est née le 2 octobre 1939. De l'âge de 8 mois à 10 ans, elle passe son enfance chez tante Lucienne et oncle Delphis. Elle fréquente l'école du village. À 10 ans, elle retourne vivre chez ses parents, installés au village depuis deux ans. En 1953, elle décide de faire son inscription à l'Institut familial de Black Lake où elle étudie pendant 4 ans et obtient son diplôme en 1957. Les religieuses l'ayant jugée bonne candidate, elles lui offrent un poste d'enseignante  d'économie familiale à l'École primaire et secondaire Saint-Louis de France de Black Lake. C'est un défi puisque de tels cours n'existaient pas encore et qu'il fallait crééer le programme. Elle occupe ce poste d'enseignante pendant 6 ans, tout en participant aux activités parascolaires (cours de danse de folklore) et en rendant divers services (préparation de banquets pour les directeurs de la commission scolaire, confections de rideaux pour l'école, etc.).                                                                                                     Elle quitte son poste d'enseignante en 1963 pour se marier le 29 juin de cette même année à Claude Lamontagne, médecin et venir vivre à Québec. Ils ont trois enfants:                                                          France née le 5 avril 1964. Formation en Sciences et Technologie des aliments, elle s'est mariée le 26 septembre 1992 avec François Delepierre, fils de Paul et de Marie-Thérèse Fouache, ingénieur civil. Ils ont 2 enfants: Léa née le 9 juin 1994 et Mathias né le 27 mars 1997. Ils vivent à Lyon (France).                     François né le 13 avril 1966. Mécanicien-automobile, il s'est marié à Sillery le 26 juillet 1997 avec Brigitte Godin, fille de Gilbert et de Rose Picard, serveuse. Ils vivent à Sainte-Foy.                                             Vincent né le 19 mars 1972. Artiste 3D en informatique, il vit à Boucherville avec sa conjointe Nancy Marcoux, fille de Donald et de Francine Carbonneau, enseignante au primaire.                                                        Depuis son mariage, en plus d'être épouse et mère à temps plein, Thérèse exerce souvent la fonction de rassembleur, profitant de diverses occasions (Noël, anniversaires, carnaval) pour réunir la famille et les amis. À partir de 1974, elle a des engagements en pastorale, elle anime des messes pour enfants du primaire et organise une garderie du dimanche avec activités d'éveil religieux. Elle reçoit une formation spirituelle avec son mari à Villa Manrèse de Québec de 1978 à 1982. Puis, ils deviennent accompagnateurs et, pendant 10 ans, co-animent des groupes de couples dans les exercices spirituels de Saint-Ignace. Thérèse retrouvera bientôt un mari à temps plein, puisqu'il prendra sa retraite dans quelques mois.
• Huguette est née le 28 mars 1942. Elle fréquente l'école primaire du village avant de poursuivre ses études durant quatre ans à Black Lake. Par la suite, elle entreprend une formation d'infirmière à l'Hôpital du St-Sacrement à Québec. Enfin, elle complète sa scolarité par une année de spéicalité en psychiatrie à l'Hôpital Robert-Giffard.                                                                                                                                          Puis, elle débute sa carrière à titre d'enseignante à l'école des Infirmières de ce même hôpital. Le 4 juin 1966, elle a épousé René Lamontagne, médecin. Durant plusieurs années, Huguette choisit de demeurer à la maison pour pourvoir à l'éducation de ses fils. Elle suit de façon soutenue des cours dans différentes disciplines. Elle fait une formation en gérontologie. Par la suite, elle oeuvre à titre de bénévole pendant trois ans à la Maison Michel Sarrazin. Elle est également impliquée dans plusieurs activités de bénévolat pour le compte de la Société d'Arthrite et de l'Association Canadienne du cancer dont elle assure la présidence de la Journée de la Jonquille en 1984.                                                                                                                                                       En 1987, Huguette retourne aux études pour une formation d'actualisation en sciences infirmières. Elle travaille à l'Hôpital Robert-Giffard pendant dix ans. Maintenant, elle est retraitée. Sa nouvelle passion consiste à s'occuper de ses quatre petits-enfants. Huguette et René ont 2 fils:                                                                              Jean né le 4 juillet 1967. Médecin-orthopédiste, il s'est marié le 10 juin 2000 à l'Île d'Orléans à Véronique Beauregard, fille de Daniel et de Lise Patoine, ingénieure. Ils vivent à Québec et ils ont deux enfants: Christophe, né le 29 septembre 2000 et Alexis né le 3 avril  2002.                                                           Martin né le 22 février 1969. Médecin-physiatre, il habite dans la région de Montréal avec sa conjointe Marie-Ève Asselin, fille d'Ulric et de Diane Savoie, pharmacienne. Ils ont deux enfants: Édouard né le 17 mars 2002 et Hubert né le 6 octobre 2003.
• Brigitte est née le 14 août 1944. Elle fait ses études à Saint-Apollinaire de la 1ère à la 11e année avec une brève intermission (quelques semaines) comme pensionnaire à Black Lake où étaient déjà ses deux grandes soeurs. Par la suite, elle a fait son cours en pédagogie à l'École Normale de Saint-Damien, où elle a obtenu le brevet "B" d'enseignement scolaire en 1964.                                                                                                 Par la suite, elle enseigne à la classe de 2ème année du primaire pendant deux ans, tout en poursuivant des cours à l'Université laval dans la spécialisation de l'enseignement à la maternelle. En 1966, elle est la première à occuper le poste d'enseignante au pré-scolaire de l'École Paul VI, poste qu'elle occupe à temps plein jusqu'en 1986, et à demi-temps de 1992 à 1994. Durant les six ans où elle laisse ses fonctions d'enseignante à la maternelle, elle occupe une fonction bénévole importante comme responsable des cours de formation spirituelle et psychologique à la Maison Jésus-Ouvrier de Québec. Dans ces différentes fonctions, on reconnaît sa disponibilité, sa grande capacité d'écoute, son sens de l'organisation et de l'innovation et une foi très grande. Elle s'est mariée le 30 juin 1974 à André Sylvain, fils d'Adjutor et d'Adrienne Grondin, comptable au Gouvernement du Québec et originaire de Saint-Patrice-de-Beaurivage. À partir de 1983, ils ont hébergé, éduqué, puis adopté une fille, nommée Marie-Line née le 22 novembre 1983.                                         Brigitte est décédée le 30 janvier 1998, des suites d'une longue maladie, après 4 ans de dur combat, aidée par la foi et le courage qu'on lui connaissait déjà, et supportée de façon indéfectible par son mari André, sa fille Marie-Line et tous ses proches.
• Céline est née  le 22 juin 1949, dans la maison du village, dans l'effervescence du temps des fraises. Petite dernière, cadette de la famille, elle a dû avoir certaines attentions durant son enfance de la part de son frère et de ses soeurs. Après avoir fréquenté l'école du Couvent des Soeurs, à 15 ans, elle entre au pensionnat à Loretteville à l'Institut Saint-Louis de France. Un an plus tard, ayant décidé de devenir coiffeuse, elle commence sa formation à l'École de coiffure Paul Lemieux de Québec. Durant les années suivantes, elle travaille comme coiffeuse au Salon Chez Carlin et quelques autres.                                                                 En juin 1969, elle se marie à Jean-Paul Rousseau de Saint-Nicolas, fils d'Arthur et de Marie-Blanche Dubois, la veille de son 20e anniversaire de naissance. Ils habitent Sainte-Foy pendant deux ans. En octobre 1970, naît une fille qu'ils nomment Sonia. Puis, ils se font construire une maison à Saint-Apollinaire, dans la rue Chaîné, dans laquelle ils aménagent en 1971. Céline y ouvre un salon de coiffure qu'elle nomme Salon Sonia, du nom de sa fille. Elle recrute rapidement une bonne clientèle qui l'apprécie et qui lui est fidèle pendant de très nombreuses années, puisqu'elle opérera ce salon jusqu'en avril 2003.                                                                                Sa fille Sonia, née le 15 octobre 1970, est diplômée en relations industrielles. Son conjoint est Jean-François Doré, fils de Normand et de Nicole Bourget, directeur industriel. Ils habitent Saint-Nicolas.

Benoît Côté

Livret historique des familles Boucher Saint-Apollinaire  pp.45 à 48 incl.