Biographie Boucher Gaudias
"Rendez grâce au Seigneur: Il est bon! Éternel est son amour". C'est la prière de reconnaissance que nous adressons au Seigneur pour nous avoir donné ce couple merveilleux qui a mis au monde 16 enfants dont 12 vivent auprès du Père pour une éternité de bonheur. Et dans sa grande bonté, le Seigneur leur a donné 3 prêtres Rédemptoristes et une Religieuse de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
Que dire de papa Gaudias et de maman Gratia que nous avons tellement aimés et appréciés? Nous croyons qu'Antonio, de son vivant, a trouvé les mots justes et appropriés pour les décrire. "Papa, disait-il, était un homme fort, travailleur et acharné, d'humeur joviale, et doué d'une mémoire phénoménale; il ne manquait pas d'égayer les veillées en famille avec son riche répertoire de chansons et d'histoires captivantes... Ce qui m'a le plus impressionné chez lui, c'est son esprit de foi, sa confiance inébranlable en Dieu, face aux situations les plus alarmantes..." Et en parlant de maman, Antonio écrivait ceci: "Maman, de santé fragile, mais douée d'une énergie à toute épreuve, était l'âme de la maison. Âme musicale, âme chantante, âme priante, toujours accordée à la volonté de Dieu dans la joie comme dans l'épreuve..."
Ces deux être exceptionnels, avec des qualités exceptionnelles, ont su développer chez leurs enfants un esprit de famille intense. Que d'évènements et de souvenirs mémorables nous pourrions évoquer ici...! Nous pensons entre autre à la prière en famille, chaque soir après souper. Et toutes ces veillées "du bon vieux temps" que nous avons vécues à la maison du "Bois-Joli" où violon, accordéon, guitare et "musique à bouche" s'harmonisaient dans un rythme endiablé... Ces nombreuses chansons à répondre où chacun faisait "chorus", comme on disait dans le temps, Sans(sic) oublier, bien sûr, les petites danses "carrées" et les "steppettes" exécutées au son d'une musique enjouée. Et comment oublier tous ces bons tours que l'on se jouait mutuellement? Oui, nous avions vraiment la joie et le goût de vivre.
Cependant, comme dans toute famille, le travail quotidien faisait aussi partie de la vie ordinaire. Chez, nous, chacun avait des tâches précises à accomplir pour le bien-être de tous. Ainsi tous les hivers, papa Gaudias partait dans les chantiers, avec les plus âgés des garçons, pour bûcher du bois de pulpe, de la "pitoune" comme on disait. Ils en abattaient et sciaient des cordes et des cordes que l'on charoyait et vendait par la suite pour subvenir aux besoins fiananciers de notre grande famille. Deux grandes soeurs, Imelda et Rose-Alma, agissaient comme enseignantes dans les écoles primaires. Les autres, à la maison, s'occupaient de l'entretien de la ferme et des travaux ménagers quotidiens. Et au printemps, c'était les semences, le jardin à cultiver et à entretenir, les récoltes de foin, d'avoine et de maïs, etc... Chacun faisait sa part et nous étions heureux! Avec les produits de la ferme, maman Gratia, aidée des grandes filles, nous cuisinait des repas succulents que l'on dévorait autour d'une grande table familiale. Personne ne pourrait dire le nombre de pâtés, de tartes, de beignes, de gâteaux, de galettes, et de bien d'autres petits plats que nous avons dégustés avec joie... Bref, tout était bon et apprécié! On peut ajouter au crédit de maman Gratia qu'elle était une habile couturière pour confectinner des habits pour les plus jeunes.
Maintenant, nous ne pouvons passer sous silence certains événements que nous avons vécus dans notre famille. Notons d'abord la bénédiction de la croix, au Bois-Joli, le 14 juillet 1935, lors du départ d'Antonio pour le Vietnam. Ce fut une journée remplie d'émotions où l'on a mieux compris que la croix faisait partie de nos vies et nous conduisait, comme Jésus, à la gloire de la Résurrection. Et par la suite, le Seigneur a consinué de nous gâter: Le neuf janvier 1944, Rose-Alma prononçait ses voeux chez les Soeurs Notre-Dame du Perpétuel-Secours à Saint-Damien. Elle fête donc ses 60 ans de vie religieuse en cette année 2004. Et le premier juin 1947, c'était au tour de Rosaire d'être prêtre Rédemptoriste à Aylmer. Quelques années plus tard, qui ne se souvient pas de ces grandes fêtes organisées durant trois années consécutives? L'année 1953 marquait le 20ième anniversaire de mariage de papa et maman; et heureuse coïncidence, Maurice et Gertrude se mariaient le même jour. Quelle fête inoubliable! Et ce n'est pas tout... Le 20 juin 1954, Laurent devient aussi prêtre Rédemptoriste et ainsi en arrive à son 50ième anniversaire de sacerdoce le 20 juin. Le dimanche suivant, il vient célébrer sa première messe en l'église de Saint-Apollinaire. Après la messe, un grand banquet à la Salle paroissiale où l'on fraternise en dégustant un excellent repas. Et ça continue encore: après 20 ans d'absence, Antonio revient du Vietnam en 1955 pour prendre quelques mois de repos au Canada. Imagniez alors la joie d'accueillir et de fêter celui qui nous avait tellement manqué!
Mais voilà qu'après toutes ces fêtes, un dur coup nous attendait. On sait que papa et maman vivaient alors chez Maurice et Gertrude qui en prenaient un soin personnel et très attentionné. Chaque fois qu'on leur rendait visite à la maison, nous percevions chez maman un état de santé inquiétant: son coeur faiblissait de plus en plus. Dès septembre 1955, avant qu'Antonio ne retourne au Vietnam, elle lui avait dit: "Antonio, je ne te reverrai plus sur cette terre." Mais avec tous les bons soins reçus et les médicaments appropriés, elle a prolongé sa vie jusqu'au 15 novembre 1957. Ce départ nous a fait mal, très mal; mais nous savions qu'elle connaissait une Nouvelle Vie où elle serait pleinement heureuse.
Quant à papa, il a survécu au choc avec un moral à toute épreuve. On a même fêté ses 80 ans en 1962 tout en soulignant le 2e retour d'Antonio du Vietnam pour prendre du repos. Et ce fut un autre exploit quand nous avons pu fêter ses 90 ans en 1972. Après une vie si active, si bien remplie et si priante, le Seigneur l'a rappelé à Lui le 10 mars 1973. Cet autre départ a brisé nos coeurs une fois de plus, mais nous a permis aussi de grandir dans l'espérance.
Riches de cette espérance et de cet esprit de famille hérités de papa et maman, voilè que plusieurs membres de la famille organisent un autre grand rassemblement en 1979. Cette fête voulait souligner les 50 ans de profession religieuse d'Antonio et en même temps les 25 ans de sacerdoce de Laurent. Quelle fête merveilleuse où les parents et amis ont pu fraterniser dans la joie. Cette joie de vivre s'est également manifestée lors des 50 ans de sacerdoce d'Antonio en 1984. Et en parlant de ce dernier, nous aimerions ouvrir une parenthèse pour souligner l'oeuvre colossale qu'il a accomplie après son retour définitif du Vietnam. Il a traduit du vietnamien au français tous les écrits d'un petit frère Rédemptoriste Vietnamien, Marcel Van, dont il était le directeur spirituel. Ces écrits qui couvraient 1252 pages dactylographiées sont maintenant publiées(sic) sous forme de volumes très intéressants à lire. Et ces livres qui se répandent un peu partout dans le monde sont une véritable nourriture pour l'âme et pour le coeur. C'est pourquoi, grâce à tous ces écrits et à ce travail acharné d'Antonio, la cause de béatification de Marcel Van est introduite à Rome, depuis mars 1997. Nous croyons qu'Antonio, décédé le 4 juillet 1991, prie très fort du haut du ciel pour la réalisation de ce procès de béatification. Merci grand frère pour cet héritage spirituel que tu as laissé à beaucoup de monde! Et pour conclure cette chronologie familiale, n'allons pas oublier les 50 ans de profession religieuse de Rose-Alma fêtés en grand, à la Maison-Mère de Saint-Damien, en 1994; également les 60 ans de vie religieuse de Rosaire en l'an 2000. Et maintenant, il ne reste plus qu'à nous préparer pour la grande fête éternelle.
En terminant cette historique de notre famille, nous percevons, bien sûr, la fin d'une génération qui a été marquée par deux personnalités des plus attachantes, un papa Gaudias, consciencieux, honnête et jovial; une maman Gratia, attentive, compréhensive et généreuse. Tous deux avaient un coeur d'or et respiraient la joie de vivre à plein.
Et maintenant, nous pouvons tourner nos regards vers la génération montante qui prend la relève avec environ 160 petits-enfants et arrière-petits-enfants. Une génération très vivante qui annonce déjà un esprit de famille remarquable et un avenir prometteur. Bravo à vous tous et toutes! Que le Seigneur vous accompagne et vous guide sur chacune de vos routes! Bonne route et heureux avenir!
Laurent et Rosaire Boucher, C.SsR.
dans
Benoît Côté
Livret historique des familles Boucher Saint-Apollinaire pp. 32 à 34
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