Biographie Grondin Gabriel
Le E-13014 sergent Gabriel Grondin (1), fils de Napoléon Grondin et d'Éva Poulin, naît le 25 mars 1922 à East-Broughton, comté Beauce, QC où il fréquente l'école paroissiale. En 1936, il s'enrôle comme milicien dans Le Régiment de la Chaudière et participe aux camps estivals de 1937, 1937 et 1939 au Camp militaire de Valcartier.
Le 2 septembre 1939, à Sainte-Marie-de-Beauce, avec
son frère Jean-Roch, il joint l’armée active et s’enrôle comme caporal au sein
du Régiment de la
Chaudière. Après avoir
débuté son entraînement le 11 septembre à Saint-Georges de Beauce puis à
Québec, du 18 octobre au 11 novembre 1939, il est démobilisé puisque son père
n’a pas voulu signer pour le service outre-mer; il avait dix-sept ans et 5
mois. Le 11 juillet 1940, à Thetford-Mines,
il s’enrôle à nouveau, avec son frère, comme lance-caporal pour le service
outre-mer.
Le 12 juillet 1940, il se rend à la base Valcartier
pour un entraînement de trois mois. Le
22 septembre, il quitte pour Sussex, au Nouveau-Brunswick et y poursuit son
entraînement jusqu’au 19 juillet 1941 alors qu’il s’embarque avec Le Régiment
de la Chaudière à bord du SS Strathmore en route pour l’Angleterre. La traversée dure huit jours et, le 28
juillet, le convoi arrive au port de Gouroch, au nord de l’Écosse. Le Régiment prend ses quartiers à Aldershot
le 31 juillet. Dans les mois qui
suivent, l’unité poursuit un entraînement intensif. Le 22 octobre 1942, il est de retour au
Canada. Nommé Lance/Sergent le 3 novembre, il est affecté comme sergent
instructeur à l’École des sous-officiers et des officiers au camp Farnham
(Québec). En mai 1943, il est transféré
à Vernon (Colombie-britannique), pour y poursuivre un entraînement de
commando. Le 26 août 1943, il s’embarque
sur le Queen Mary et arrive en Angleterre le 1er septembre. Apprenant que son frère Jean-Roch, avait été
transféré au Royal 22e Régiment en partance pour l’Algérie, il demande sa
mutation au sein de la même unité. Le 7
octobre 1943, il est transféré au R22eR au grade de caporal.
Le 27 octobre 1943, ils embarquent à Gourock (Écosse)
pour l’Afrique du nord. Après avoir subi
une attaque aérienne, le 6 novembre, dans le détroit de Gibraltar, le convoi
atteint le port de Philippeville (Algérie) où l’unité poursuit son entraînement
préparatoire. Le 17 décembre, départ
pour l’Italie et, le 23, arrivée sur la ligne de front Via Ravellino,
Termoli. Il est affecté au peloton 7, de
la compagnie A
du 1er bataillon R 22e R. La journée de
Noël, Gabriel effectue une patrouille de reconnaissance avec ses hommes. Le 29 décembre 1943, à 12h15, l’unité subit
un feu de barrage d’artillerie ennemi.
Les pertes sont sévères au sein du peloton 7 :
« Le 29, à 12h15, les
Allemands ont ouvert un barrage d’artillerie; il y a eu un mort dans mon
peloton et 20 blessés; moi j’étais du nombre, blessé au côté droit et à la
jambe droite. Quand j’ai été blessé,
j’ai laissé passer le <shellage> un peu et je me suis rendu à ma place et
pris ma carabine et ma pelle pour me supporter dessus, là j’ai vu le trou de l’obus
qui m’avait blessé; il était tombé à peu près sept pieds de moi. Je l’ai échappé belle, celui qui s’est fait
tué était le cpl Villeneuve d’Ontario, un de mes amis, il n’a pas souffert pour
rien!… De là, j’ai marché à peu près 75 verges et j’ai écrasé, mais je me suis
mis à <crawler>, et mon sergent (Boisseau) est venu avec le soldat Locas
pour me ramasser, et pendant qu’ils m’amenaient, les <Thedeschi> ont
ouvert la Breda sur nous et ont blessé le sergent à une cuisse, mais très
légèrement. Là je suis arrivé à la Casa
et ils m’ont pansé. Ils ont essayé de
nous évacuer, mais dès que les <stretcher bearers> se montraient à la
porte, ils ouvraient leur mitrailleuse sur nous et envoyaient du mortier. Ils ont seulement pu nous évacuer à la
noirceur, c’est-à-dire, à 18 ½ hres, arrivé au M.O. à 19 ¼ hres et là, ils
m’ont donné de la morphine, pour calmer le mal et les nerfs, car j’étais assez
nerveux. Pendant qu’on s’en allait au
A.D.S., à Ortona, les Guns longue distance bombardaient notre route, mais
encore, on en est sorti intact.” (Extrait du journal personnel de Gabriel
Grondin, janvier 1944) »
Durant la période du 30 décembre 1943 au 2 janvier
1944, il est évacué au 5 C.C.S.
et est opéré. Il subit un traitement à
la pénicilline pour combattre la gangrène dans sa jambe. Le 3 janvier, il est évacué au 98th General
Hospital, à Bari, puis, le 14, acheminé au 14th Canadian General Hospital, à
Caserta. Le 12 février, il est évacué à
l’hôpital de convalescence à Salerno pour être, par la suite, dirigé à Forino,
au 8 List, le 21 avril. Le 18 mai, il quitte
Naples pour l’Angleterre où il débarque le 1 juin et acheminé à Whitley pour y
poursuivre sa convalescence et sa réhabilitation. À la fin d’avril 1945, il est de retour au
Canada et, le 11 juillet 1945, il est libéré de l’Armée active pour raison médicale.
Après plus d’un an et demi de repos et de
convalescence, entrecoupé de voyages et de brefs séjours à l’hôpital des
vétérans à Québec, il est finalement guéri de ses blessures malgré un handicap
qui le suivra toute sa vie. Le 12 décembre 1946, il est engagé comme mineur à
la mine d’East-Broughton jusqu’en juillet 1950. Il entreprend alors une longue
carrière au sein de la fonction publique fédérale en tant qu’officier
d’Immigration à Armstrong, Via Linière, puis successivement, comme directeur du
bureau à Trois-Rivières et, à Montréal, comme adjoint au sous-ministre du
ministère de la Main-d’oeuvre et de l’Immigration. À sa retraite en 1980, il retourne dans sa
Beauce natale avec son épouse. Ils s’installent et Gabriel construit lui-même
sa maison à Vallée-Jonction. Il partage son temps entre la légion de Sainte-Marie, la lecture, les
mots croisés, ses enfants et petits-enfants, sans oublier les voyages avec sa
Laurette. Gabriel décède le 14 octobre
1992 à l’âge 70 ans, des suites d'un cancer du pancréas.
Le 26 juillet 1947, il épousa Laurette Marceau et de
leur union naquirent cinq enfants : Danielle, Michel, Gilles, Marc et
Jean.
(1) Notice biographique fait par son fils Michel 2 janvier 2008.
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