Biographie Lemay Michel



Biographie Lemay Michel

Association des familles Lemay dit Delorme dit Poudrier

Michel Lemay dit Poudrier, dit Delorme, dit Larondière

13 mars 1631 - 1684

Ancêtre de tous les Lemay

Lemay rime avec le mois de mai, coeur du printemps et de l'espoir. Poudrier rappelle celui qui fait de la poudre à canon, explosif puissant, utile et dangereux. L'ancêtre Michel Lemay portait dans ses veines un mélange de force et de douceur. Il accumule des titres aussi divers que colon migrateur, constructeur d'églises, pêcheur d'anguilles, père d'une famille nombreuse et d'une merveilleuse descendance.

Un grand nombre de familles françaises porte le nom de Le May, depuis au moins un demi~millénaire. Elles ont été mêlées à toutes les sauces, même aux guerres de Religion.

La parenté de l'ancêtre canadien professait la foi catholique et demeurait dans l'Anjou, sur les bords de la Loire, boulevard mouvant des châteaux, de la poésie et de l'histoire de France. Michel naquit à Chênehutte-les-Tuffeaux, maintenant Chênehutte-Trèves-Cunault, remarquable par ses carrières de craie, pierre grise et tendre recherchée pour la construction. Cette commune angevine se situait dans le département de Maine-et-Loire. Nombreux sont les Le May huguenots qui s'exilèrent en Angleterre ou ailleurs pour fuir la persécution. Saumur, canton de Gennes, diocèse d'Angers, nourrit encore près de mille bouches.

Là, il y a deux mille ans, les Romains avaient bâti un camp. Et les premiers chrétiens de l'endroit avaient construit une église dédiée à Sainte Radegonde (521 - 587), reine de France.

Michel, fils de François Lemay et de Marie Gaschet, grandit sur les bords du fleuve Loire où, selon les saisons, passaient plusieurs espèces de poissons, en particulier l'anguille. Il était né vers 1630. C'était l'époque difficile de Louis XIII et de la régence du Roi-Soleil. Cette période se termina par la guerre civile de la jeune et vieille Frondes (1648 - 1653). Un auteur sérieux comme Bersyl pense que Michel Lemay quitta son pays pour le Canada en 1653. Il voulait , comme tant d'autres, du pain sur sa table, l'air libre, la paix.

Colon migrateur

Michel, âgé de 23 ou 24 ans, prit son baluchon, fit ses adieux aux siens et se lança sur le chemin de l'aventure, vers le Nouveau Monde. A cette époque, ceux qui voulaient un endroit protégé choisissaient la région de Québec ; les audacieux se dirigeaient vers Ville-Marie ; les téméraires comme Michel se fixaient aux Trois-Rivières. C'est ce qu'il fit peut~être en 1653, certainement en 1654.

Quel fut son premier emploi ? Difficile à préciser. Son surnom Le Poudrier inscrit dans un acte de 1659 laisse entendre que Lemay avait eu la garde de la poudrière.

Trois-Rivières

Le 9 mars 1655, le Père Léonard Garreau, S.J. décide de partager l'Île St-Christophe à l'embouchure du St-Maurice, entre 7 concessionnaires dont Michel Lemay. Ce dernier ne semble pas avoir exploité sa concession. Le 20 avril 1659, il la revend à Christophe Crevier.

Cap-de-la-Madeleine

En 1656, Michel  et Elie Bourdeau s'associent pour l'obtention de 2 terres au Cap-de-la-Madeleine. La première équivalait au terrain courant aujourd'hui "le long des rues Célinas et Viviers".  La seconde, voisine, obtenue de Guillaume Pépin pour la jolie somme de 600 livres, se situerait non loin de la rue Massicotte, selon Marcel Trudel.

Michel demeura au Cap-de-la-Madeleine environ une douzaine d'années. Au recensement, il possède 4 têtes de bétail et 18 arpents en culture. Le 20 janvier 1666, le Père Jacques Firmin, procureur des Jésuites au Cap-de-la-Madeleine concède une autre terre de 2 arpents de front (Jacques de la Touche). Au mois d'août Michel conclut un marché avec Michel Feuillant et Jacques Haubert de Champlain, pour obtenir 300 minots de grain.

Batiscan

Les Jésuites offrirent à Michel Lemay, colon efficace, une concession de 2 habitations de 2 arpents à Batiscan et à Côte St-Éloy, le 22 mars 1666; Lemay les accepta et se rendit à Batiscan avec sa famille au printemps de 1669. Il recommença à bâtir, et à défricher, à se refaire un chez~soi.

Lotbinière

A l'automne 1672, René-Louis Chartier recevait de Jean Talon la seigneurie de Lotbinière. L'année suivante, Michel Lemay obtint du seigneur 9 arpents de terre de front, à Lotbinière, dont 3 pour son fils de 13 ans. Les pères Jésuites essayèrent d'amadouer leur censitaire en lui donnant une autre terre à Batiscan, en septembre 1674; car le colon migrateur avait déjà vendu sa première terre à Charles Dutost, son beau-frère. Les choses retardèrent un brin; mais, en 1678, la famille Lemay emménagea définitivement à Lotbinière. Elle avait l'honneur d'être la première, semble-t'il, à avoir feu et lieu à St-Louis. Michel Lemay, 48 ans, avait enfin trouvé le pays qu'il aimait. Terminées les migrations! Lui et les siens retroussèrent leurs manches, bâtirent maison et grange, défrichèrent en 3 ans 20 arpents de terre, dans les prairies, 9 bêtes à cornes broutaient l'herbe tendre. Dans la maison, 3 fusils menaçaient le gibier. Le premier mai 1680, Chartier élargit la concession de Michel jusqu'à 15 arpents de front et 30 de profondeur. Lemay devenait un roitelet.

Constructeur d'églises

Michel Lemay possédait des talents multiples. Excellent défricheur, il était aussi menuisier apprécié. En 1659, Pierre Boucher fit construire une chapelle de 20 pieds carrés sur son fief Ste-Marie-du-Cap. Michel Lemay en fut le constructeur avec l'entrepreneur Élie Bourbeau. En 1661, les deux amis la transportèrent au fort St~François pour y servir d'église paroissiale, là où se trouve aujourd'hui le Sanctuaire marial. Ils érigèrent à cette occasion une palissade et une redoute.

Michel fut l'un des constructeurs de la première église de Batiscan terminée en 1674. Quant à St-Louis-de-Lotbinière, c'est beaucoup plus tard que l'on y construisit une église. Les historiens croient même que la maison de Michel servit d'église temporaire pour accueillir les missionnaires et Mgr de Laval en 1681.

Pêcheur d'anguilles

Michel souffrit~il de la bougeotte? Non. Sa spécialité, pour ne pas dire son sport favori était la pêche à l'anguille. Dès 1666, il s'adonnait à ce métier, à la Pointe Ste-Croix. C'est dans le fleuve, croyons~nous, que durant toute sa vie il alla chercher un revenu d'appoint. Les uns troquaient les pelleteries; Michel, les anguilles, ce n'est par hasard que le seigneur Chartier lui offrit une concession à Lotbinière avec droit de pêche dans le fleuve moyennant "le sixième poisson salé et conditionné". Lemay avait trouvé depuis longtemps les meilleurs fosses du St-Laurent pour tendre sa pêche. En 1722, Bacqueville de la Potherie écrivait qu'en une seule marée on pouvait lever jusqu'à 3,000 anguilles. Était-ce la pêche miraculeuse? Lemay prenait ce poisson dans des coffres, le salait et le déposait dans des barriques de 500 anguilles. Pour une bonne saison, les captures pouvaient totaliser 60 à 70,000 pièces. Ce fruit de la mer se vendait 25 à 30 livres tournois la barrique.

En 1679, Jean Lemoyne livre à la famille Lemay "un moulin à bras avec tous les tournants et virant prêts à faire du blé farine". Prix 80 livres ou 3 livres de cent anguilles.

Père de famille

Michel Lemay trouva l'épouse de son coeur en Marie Dutaut ou Dutost. Marie naquit à La Rochelle, vers 1640, de Pierre Dutost, portefaix, et de Jeanne Perrin. Le 16 avril 1658, Jeanne Perrin avec l'autorisation des son époux, s'engage pour 5 ans à Jacques de la Potherie à La Rochelle. Elle amènera avec elle Madeleine, 9 ans, Charles, 16 ans, et Marie 19 ans. Presque aussitôt après les engagements la mère, le fils et les deux filles s'embarquèrent pour le Canada sur le navire Pierre Guillaume, sans doute après avoir abjuré leur foi calviniste. En décembre 1658, le papa resté à La Rochelle décéda à l'âge de 53 ans. Il semble que les Dutost vinrent demeurer au village de la Madeleine. Car c'est là que Marie et Michel Lemay unirent leur vie au pied de l'autel rustique, le 15 juin 1659. Le Père René Ménard, S.J. béni leur union. Ils eurent 8 enfants; Michel, Ignace, Marie-Jeanne, Joseph, Charles, Pierre, Jean et François-Xavier. La destinée de François-Xavier nous est inconnue. Les 6 garçons se marièrent et firent souche.

Le deuxième enfant des ancêtres Dutaut/Lemay, Marie-Jeanne, née vers 1666, épouse vers 1688, Étienne Denevers, dit Boisvert, né vers 1661, fils de l'ancêtre Étienne Denevers, dit Brantigny, et Anne Hayot.

Le troisième, Ignace Lemay est né vers 1665. Le 24 novembre 1687, âgé de 20 ans, il épouse à Charlesbourg, Anne Girard, née vers 1670, fille de l'ancêtre Joachim Girard et Marie Halay.

Hélas! Marie Dutost décéda vers 1675. Quel deuil! Michel dut réorganiser son foyer démantelé. Le 12 avril 1677, à Côte-Champlain, il convola en secondes noces avec la veuve de Nicolas Barabé, Michèle Ouinville , et mère déjà de 4 enfants. L'on comprend qu'en 1678, lorsque la double famille réunie se dirigea vers Lotbinière, le défrichement ne prit pas goût de tinette! Les arbres reculèrent devant elle! De plus, au moins deux autres enfants vinrent compléter la ruche: Madeleine et Toinette.

La grande marée

La mort comme une grande marée d'automne emporte avec elle les vivants des rives de la vie. A la fin de 1684, sans que les registres nous en donnent la raison ni la date, Michel disparaît pour entrer dans la gloire de l'Au-delà. Accident de pêche? Qui le dira?

Comme un fleuve

L'espace nous manque pour faire voguer devant vous les noms les plus prestigieux de ces milliers de Lemay, Lemay dit Poudrier ou dit Delorme, pierres vivantes de notre époque, joyaux de notre passé. En 1959, M.J. J.-A. Lemay avançait le nombre de 11,000 foyers Lemay existant en Amérique, soit 60,000 âmes. Un peuple!

Je m'en voudrais de ne pas signaler ici le nom de Caroline Lemay, guérie miraculeusement par la Bonne Sainte-Anne. Fille de 35 ans, percluse par les rhumatismes depuis 15 ans. Incurable selon les médecins. Alors couché sur un lit, Caroline arrive à Sainte-Anne-de-Beaupré, le 29 septembre 1874. Le bateau l'avait transportée de Ste-Croix de Lotbinière à Ste-Anne. Après une neuvaine à Thaumaturge, elle avait fait le voeu de venir prier dans son sanctuaire. Elle fut guérie durant la grande messe, au moment de l'élévation. Après la cérémonie, Caroline fit trois fois, en marchant, le tour de la vieille église, au grand ébahissement de la foule. Cette pieuse personne poursuivit ensuite une vie normale et décéda en 1907 à l'âge de 70 ans.

Recherche & transcription fait par:
Paul-Émile Lemay Novembre 1996
Danielle Lemay  Juillet 2000
Sources de Documentation:
 Livre "Nos Ancêtres" no.134 page no. 87
Écrit par : Gérard Lebel, C.Ss.R.
( Club de généalogie de Longueuil )
Album souvenir, 1659~1959
J.-A. Lemay. 13 et 81
 Michel Lemay

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