Biographie Boucher Noella



Biographie Boucher Noella

Mariée le matin, morte l’après midi

Samedi, 10 heures, parvis de l’église St-Louis de France, angle des rues Roy & Berri. Une foule de personnes causent bruyamment. Tout le monde est gai. Les passants regardent curieusement. Des femmes en grande toilette. Un mariage sans doute.

Mlle Noella Boucher, jeune fille de 19 ans, habitant à 3836 rue de Bullion doit se marier le matin même à M. Maurice Lalonde. On parle, on rit en attendant. Le temps passe. On attend toujours. On s’inquiète. Quelqu’un prend le téléphone pour s’assurer de ce qui peut bien se passer. Il revient au milieu du groupe joyeux, tout décontenancé. Qu’y a-t-il? La « future » a été soudainement saisie d’une attaque de péritonite. On se rend à la maison. Bien que souffrante, la jeune fille qui attendait ce grand jour, sourit sur son lit de douleur et accueille les amis et parents avec gaîté. On trinque. Il ne faut tout de même pas s’attrister une journée comme celle-là.

Sur l’avis des médecins, on prévoit la possibilité de mariage. Le prêtre qui devait bénir cette union est à la maison. Vu les circonstances extraordinaires, il communique avec l’archevêché et demande une permission spéciale pour marier les deux jeunes gens. La permission est obtenue et l’abbé Latour s’approche du lit de la malade qui pleure de joie à la pensée que quand même elle unira sa vie à celle de son bien-aimé. Elle prononce le « oui » traditionnel. Les invités redeviennent de plus en plus joyeux. Après tout, se dit-on, ce n’est qu’un léger retard. Tout est bien qui finit bien.

L’après-midi se passe sans incident. On est joyeux. On parle de projets d’avenir. Les deux époux ne semblent pas trop fâchés de ce contretemps. Mais le mal empire. La science n’y peut rien. À cinq heure, celle qui devait à ce moment partir pour le voyage de noces, part pour un monde meilleur.

Ce matin, un cortège nombreux se rendait de nouveau à l’église. Les yeux étaient rougis par les larmes. Les vêtements aux couleurs sombres avaient remplacé les vêtements aux couleurs gaies du samedi. Les cravates noires avaient remplacé au cou des amis et parents, les cravates voyantes du grand jour. Les glas ont remplacé les carillons

La Patrie, le 31 août 1937

La Patrie le 31 aout 1937

 

 

 

 

 

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