Biographie Larochelle Hermenegilde
Texte de Simon Bélanger, 2024. Tiré du site internet "Mon Saint-Roch", https://monsaintroch.com/2024/ici-vecut-jean-hermenegilde-larochelle-au-570-rue-de-la-reine/
Ici vécut : Jean-Herménégilde Larochelle, au 570, rue de la Reine
On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué à leur façon l'histoire de la ville de Québec. Jean-Herménégilde Larochelle (1853-1929) a été un acteur important d'une industrie majeure dans Saint-Roch au tournant du 20e siècle : la chaussure.
J.-H. Larochelle, un producteur de taille moyenne
Après le départ de Polley, Jean-Herménégilde Larochelle (ou J.H. Larochelle) prend sa place. Fils d’Honoré Larochelle et de Josephte Leclerc, Jean-Herménégilde voit le jour le 27 novembre 1853, selon le registre de baptêmes. Sur la plaque et sur le site de la Ville, on indique plutôt 1853.
D’abord présent sur la rue de la Couronne, celui qui était alors un petit producteur de chaussures se hisse parmi les manufacturiers de moyenne taille au début du 20e siècle.
Déjà, avant d’aménager sur la rue Saint-Vallier Est, son entreprise employait 115 employés en 1892. Ses fils s’associent plus tard avec lui et, en le 29 septembre 1914, l’entreprise est incorporée sous le nom J.-H. Larochelle et Fils Limitée. Dans la Gazette de Québec, on peut lire que Joseph Edgar Herménégilde Larochelle était gérant, qu’Émile Larochelle était étudiant et qu’Albert Larochelle était teneur de livres.
Au cours des années 1920, les Larochelle continuent de produire bottes, chaussures et «claques». Leur actif dépasse alors les 120 000$.
Gravure représentant l’usine J.H. Larochelle. Elle était située au 533, rue Saint-Vallier. Cette image est tirée du journal Quebec Ancient and Modern, 1900, p. 11.
Crédit photo: Archives de la Ville de Québec
Impliqué dans la vie paroissiale, Jean-Herménégilde Larochelle était membre du conseil de fabrique de la paroisse de Saint-Roch. Il a été impliqué dans la construction de l’église de Saint-Roch. Il fut marié en premières noces à Amarilda Cloutier, puis à la veuve d’Arthur Simard.
Vers la fin de sa vie, il quitte Saint-Roch pour s’établir dans Montcalm. Il rend l’âme le 1er avril 1929, à 75 ans, à un moment où le déclin des manufactures de chaussures était déjà commencé. La famille Larochelle a quand même conservé l’usufruit de la propriété de la rue Saint-Vallier jusque dans les années 1950.
Maison du 570, rue de la Reine
L’ancienne maison de Jean-Herménégilde Larochelle, sur la rue de la Reine, se trouve sur le terrain d’une ancienne maison en briques construite par Winceslas Cloutier, en 1848, après le grand incendie qui détruit le faubourg Saint-Roch.
En 1870, la maison est encore une fois détruite par le feu. On la reconstruit entre 1870 et 1875, avec un toit mansardé qui épouse une forme de cloche. Les murs coupe-feu sont conservés.
Le producteur de chaussures Jean-Herménégilde Larochelle fait l’acquisition de la maison en 1900. Il la revend 25 ans plus tard, en 1925, et obtient 7 000$. Larochelle avait procédé à plusieurs changements et ajouté des annexes.
Dans les années 1960, on retire les portes et fenêtres d’origine du 570-572, rue de la Reine. En 2023, la compagnie Construction Logimieux est lauréat aux Mérites d’architecture, dans la catégorie «Savoir-faire patrimonial» Ce prix «récompense le travail remarquable et la maitrise des techniques spécialisées des artisans qui contribuent de façon exemplaire à la sauvegarde des savoir-faire traditionnels.»
Dans le Répertoire du patrimoine bâti de la Ville de Québec, on peut aussi lire qu’il s’agit d’une maison à toit brisé de type «évasé».
«La maison à toit brisé évasé est la plus ancienne ; sa forme de toiture provient de l’architecture loyaliste. ; son terrasson est haut et son brisis incliné. La maison ne compte qu’un seul niveau d’occupation en plus des combles qui sont habitables. La maison se caractérise aussi par les lucarnes en arc surbaissé qui éclairent les combles, typiques du 19e siècle, et une corniche à consoles qui souligne le débordement du toit. L’influence néoclassique est perceptible dans la disposition rigoureusement symétrique des ouvertures », peut-on aussi lire dans la fiche patrimoniale.
De la chaussure à la musique?
En avril 1929, on peut lire dans Le Soleil du 6 avril qu’une «foule très considérable» avait assisté aux funérailles de Jean-Herménégilde Larochelle, lors d’une cérémonie tenue à l’Oratoire Saint-Joseph de Québec, sur le chemin Sainte-Foy.
Il laissait alors dans le deuil une fille et trois garçons, dont Émile Larochelle. Celui-ci, après avoir suivi les traces de son père, décide de délaisser le commerce de chaussures en 1923 pour se lancer dans le chant. Il quitte d’ailleurs pour l’Europe afin de parfaire son art.
Lorsqu’il revient, il devient directeur du corps de musique de Saint-Jean-Baptiste, professeur de chant, de théorie et de solfège à l’École de musique de l’Université Laval, ainsi que maître de chapelle à l’église Saint-Sauveur.
À partir de 1925, il a résidé au 537, rue Saint-Jean. Il a formé des ténors de renom, comme Raoul Jobin, Léopold Simoneau ou Richard Verreau. En compagnie de son fils Jacques et de sa fille Françoise, il forme le trio Larochelle, qui interprète des chansons françaises pendant six ans à la radio de CKCV. Les deux enfants ont eu une carrière musicale assez florissante.
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