Biographie Painchaud Francois
LA FAMILLE DES PAINCHAUD -NUIRAT UN CAS D'EXCEPTION
NOTES DE PETITE HISTOIRE
La situation acado-québecoise des Painchaud me paraît unique
dans les annales de la Nouvelle-France, bien que tout s'y soit passé
dans la discretion sociale mais avec une forte mentalité de service,
comme on dirait volontiers, de nos jours. À leur sujet et pour
l'instant, je ne regrette qu'une chose: n'avoir pas eu le temps
d'aller d'autres "sources documentaires" pour vous en causer avec plus
d'exactitude et de profondeur. Sans omettre d'ajouter qu'à leur égard
on n'aura a vous offrir que des miettes genealogiques. Vieux
navigateurs de metier, médecins de profession, pretres d'idéal,
hospitalières de vocation, tous se mettant volontiers au service des
pauvres, ceux d'ici et ceux d'ailleurs. il faudrait un gros livre pour
les suivre, pas a pas, dans leurs services sociaux Ici, cependant, nous
aurons à nous borner à ce qui concerne Acadie et Acadiens. Du reste, en
moins de pages qu'il ne faudrait! Pour commencer, on constate que
l'ancètre Francois, né d'à peine 1721, arrive a Québec tout juste au
moment ou les Acadiens, brutalement et injustement chassés de leur
pays, y accostent eux aussi. Visiblement, il à du, comme navigateur,
Serendre plus d'une fois à la Baie-Verte où se faisait, en grande
partie, le va-et-vient commercial ou militaire entre Acadie et Canada
d'époque. Or, la Baie-Verte était en rapport constant avec
Beauséjour-Beau-Bassin et le gros de la population acadienne s'y était
concentré comme pour mieux se défendre. Aussi, est-ce sans suprise
qu'on voit ce François 1er épouser à Québec, en 1758, l'Acadienne Marie
Nuirat provenant de Beauséjour, fille Jean-Jacques Nuirat et de Marie
Bourgeois. Ces Nuirat originaient de Beau-Bassin et s'étaient refugiés
"sous la protection du fort de Beauséjour", lors de la premiere phase
du Grand Derangement. Pour de plus amples renseignements vous n'aurez
qu'à lire leur histoire ci-devant relatée. Francois II, né de
Francois 1er + de Marie Nuirat, fut lui aussi navigateur de profession,
il se maria en 1781 a Marie-Angelique Drouin et, bien que mort
prématurément 16 ans plus tard, il laissa après lui d'éminents hommes
d'action : tels le très méritant abbé Charles-Francois dont on vous
causera tantôt, l'incomparable et Si genéreux médecin Joseph, la Mère
Marie-Louise de Saint-Augustin, supérieure de l'Hôtel-Dieu de Québec;
puis, désormais, dans la region strictement acadienne de Tracadieche,
Alexis marié, en 1815, a Marguerite Arsenault, Victoire ayant epousé,
en 1er Francois Normand, en2 Gédéon Ahier; enfin Émérence y ayant
fondé foyer nouveau, en 1813, avec Sébastien Landry. Or, c'est
justement dans cette immense Baie-des-Chaleurs, notamment a Bonaventure
et a Tracadièche comme pied-à-terre, que l'abbé Charles-François ira,
pour des années, accomplir généreusement sa première mission
sacerdotale. Mais, bientôt ce sera sur une scène beaucoup plus
considérable, comme curé et comme fondateur du Collège de
Saint-Anne-de-la-Pocatière, qu'il pourrait rendre d'éminents services
aux Acadiens de toutes ces régions étalées de là jusqu'en Gaspésic et
aux Maritimes. Sur tout cela et sur beaucoup d'autres choses de la
vie de cet apôtre vous pourriez trouver grand profit a lire différents
Rapports des Mémoires de la Soc. canad. d'histoire de l'Église
catholique, envous guidant sur l'index général 1933-1958. On y parle,
non seulement de l'abbé Charles-Francois, mais aussi du Dr Joseph; et,
chose excessivement rare en ces sortes de documents, vous pourrez y
trouver des notes généalogiques sur Famille Paincliand, au vol. de
1755, p.53 à 59. Sans doute plus instructif encore serait de consulter
les papiers du Curé Patnchaud, qui ont été déposés - était-ce par
l'entremise de Mgr Plessis? - aux Archives du Séminaire de Nicolet. Dans
le ler tome de l'Histoire du Coliege de Sainte-Anne de la Pocatière,
que l'abbé Groulx a déclarée ètre "l'une des meilleures, sinon la
meilleure, que nous posse dions sur nos colleges d'enseignement
secondaire ", Mgr Wufrid Lebon écrit: "Nulle institution collégiale
n'aura compté, peut-être, parmi ses fondateurs et chefs, autant de
personnalités vigoureuses et pittoresques; nulle, non plus, n'aura été
aussi largement mêlée à l'histoire générale... Ce furent, en effet, des
maitres hommes que les abbés Painchaud, Pilote, les deux Pelletier...
Figures de prêtres taillées dans bois franc, personnages remuants, mais
de tête et de coeur solides". Lebon insiste a dire: "M. Painchaud,
le bâtisseur qui met la main à la hache, au pic,... poète de
l'action,... qui se bat héroyquement toute sa vie contre les dettes...
et bien autre chose, tout en gardant, jusqu'à la fin, sauf en de rares
éclypses, son enthousiasme de jeune homme... Pourtant, l'abbé
Painchaud était aussi curé de paroisse et... colonisateur! Les trois
auteurs de l'Histoire du Canada par les textes, en nous parlant des
"Canadiens - mais, combien d'Acadiens, fils derefugiés de Nicolet y
prirent part - et la colonisation des Townships citent comme
"traduisant exactement l'opinion des Canadiens (à) ce sujet, "la
réponse de M. Painchaud,... datée du 26 février 1821 et classée de
cette facon parmi les Lettres des Curés écrites en réponse à "une
enquête de la Chambre d'Assemblée... du Bas-Canada " Deux longues pages
qui vont droit et ferme au coeur de la question et, surtout, à l'abord
des moyens à prendre. Ne manquez pas de lire cela: pp.139-140 du livre cité. Dans
le cahier VII/No 3 de la S.H.A., en 1876, l'universitaire Roger
Paradis, sous le titre Une page de l'éducation des Acadiens au
Madawaska, rappelle à notre mémoire que "l'Instruction royale de 1801
regnait (alors) en maitre au Canada... et que la fonction du Conseil
d'instruction publique (était) de développer un systeme scolaire
public, séculier et anglais: son intention (étant) nettement
d'angliciser les Canadiens pour ensuite les protestantiser... (p.119).
Selon Mgr Lebon, historien du College de Sainte-Anne de Ta
Pocatie're, ((cette partie de Ta province qui s'e' tend de Que'bec A Ta
Gaspe'sie e'tait d'une grande infe'riorite'... C'est contre cet
arriere-plan de prejuge's et de discrimination que Ta construction du
Collège... est approuvée, le 16 février 1827 par Mgr Panet, eveque du
diocèse de Québec...". Entre-temps, "le niveau d'éducation, sur la
frontiere madawaskajenne, se révèle encore plus primitif. Quelques
années après leur expulsion de Ste-Anne du Pays-Bas par les Loyalistes
en 1785, les Acadiens... furent tellement preoccupés par le seul effet
de leur survie, qu'ils attachèrent peu d'importance a l'éducation...
N'eût été de leur culture traditionnelle (héritée de la Vieille Acadie)
les habitants du Madawaska a cette époque auraient été plongés dans la
noirceur la plus cornplète... "La croissance et le développement
continu du Collège de Ste-Anne, à partir de son humble origine de 1827,
ameliore quelque peu les standards éducationnels du Bas-SaintLaurent...
(Mais) dès ses débuts, le Collège doit envisager des problemes
financiers pressants... L'abbé Ch-François Painchaud, fondateur du
Collège et son premier Directeur, donnait pratiquement toute sa dime au
Collège... (Malgréque) la Législature défraie certaines dépenses...
avec une somme de 600 louis, dont 300 sont utilisés pour la dette du
Collège,... M. Painchaud doit se soumettre à "un emprunt de 500 louis
pour un cabinet de physique et certains ouvrages de bibliotheque. À sa
mort, en 1837, (il) laisse derriere lui une dette considerable. "Qui
paiera les 400 louis de dettes? demande l'éveque Signay, les 500
piastres pour instruments de physique et l'éducation à donner à
perpetuité à deux enfants?... Les choses allaient bientot s'arranger
avec l'arrivée en place de l'abbé Antoine Langevin, né en 1802, ayant
fait ses études classiques à Nicolet et ordonné prêtre en 1833.
Cependant, notre dessein ne saurait être d'épiloger ici là-dessus: ce
serait trop long, en soi, et contre-indiqué en nos propos. Lisez,
vous-mêmes, cette longue étude de M. Roger Paradis ou il vous dira, par
exemple, que "la somme totale (qu'un) bienfaiteur (l'abbé Langevin)
donna ainsi au Collège fut de $18,101.76... (Suivront l'école
d'agriculture, des fermes, etc.) D'autres prêtres du Madawaka
(favoriseront) les institutions d'enseignement superieur du Québec,
mais nul d'entre eux ne dépassa la genérosité de Langevin, curé de
Saint-Basile. Or, qui aura été au commencement de tout cela, sinon
l'abbé Charles-Francois Painchaud et, en remontant un peu plus haut,
les ancêtres François Painchaud + Marie Nuirat: donc, à Québec et à
Beause'jour-Beau-Bassin!
François a été baptisé le 28 octobre 1721, dans la paroisse de
Saint-Pierre dans Vains, diocèse d'Avranches, Normandie, France. Il est
arrivé au Canada en 1754, un deuxième dirigeant sur un navire
commercial de la marine française. Lui et Marie Nuiret sont venus avant
le notaire Claud Barolet qui a écrit un contrat pour leur mariage (#4).
Après leur mariage dans la paroisse de Notre Dame au Québec, ils se
sont déplacés à I -aux.-Grues vis-à-vis du village de
Chapeau-Saint-Ignace. Là il a établi le camp de bois de charpente.
Puisqu'il pourrait lire et écrire, des qualités rares du fait
l'endroit, à ce moment-là, il a présidé des assemblées le dimanche dans
la chapelle d'I -aux.-Grues en l'absence du prêtre de
Chapeau-Saint-Ignace, qui a eu plusieurs missions. Francois est mort à
l'âge de 71 ans. Sa mort andmany des disques pour sa famille ont été
enregistrées dans la paroisse de Rue-Ignace de chapeau (LDS#1304966 il
a pu avoir été enterré sur le l'Isle Grues aux. Le Francois PINCHAU qui
s'est marié en 1732 à Montréal était le fils en Jean PINCHA et
marguerite des prés BEAUCHENIE. Il n'était pas de la région de la
Normandie de la France. (Texte provenant de Denis Miller)
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