Biographie Dupont Michel
Dictionnaire biographique du Canada
Extrait de la biographie de François Du Pont Duvivier
Après la prise de Port-Royal par Francis Nicholson* en 1710, François Du Pont Duvivier, père, fit un bref séjour en France. On l’envoya ensuite dans la nouvelle colonie de l’île Royale (île du Cap-Breton) avec la première expédition de colonisation, en 1713. Sa mort prématurée, l’année suivante, et la présence dans le corps des officiers de la colonie de deux de ses frères, Louis Du Pont Duchambon et Michel Du Pont* de Renon, hâtèrent l’avancement des fils qui lui restaient. François Du Pont Duvivier, l’aîné, devint cadet en 1716, garde-marine à Rochefort, en France, en 1718, et retourna à Louisbourg comme enseigne en 1719. Les deux autres, Joseph Du Pont Duvivier et Michel Du Pont de Gourville, rejoignirent bientôt leur frère dans les troupes de la Marine. Malgré la mort du père, la famille paraît avoir vécu dans une aisance relative : le recensement de Louisbourg pour l’année 1720 révèle qu’elle avait deux domestiques.
François Duvivier travailla en étroite collaboration avec son frère Michel Du Pont de Gourville, à qui il confiait ses affaires pendant ses fréquents voyages en France. Tous deux étaient très entendus aux affaires ; ils savaient comment faire usage du crédit et recourir à la loi pour protéger leurs mises de fonds. Duvivier avait compté un intérêt de 5 p. cent sur l’argent avancé à la compagnie de La Boularderie, à Port d’Orléans ; en 1736, alors qu’il se trouvait en France et que la compagnie paraissait sur le bord de la banqueroute, son frère prit des mesures pour assurer le remboursement de la dette. Face à cette initiative, Sébastien-François-Ange Le Normant de Mézy, commissaire ordonnateur, dépêcha l’huissier du Conseil supérieur pour faire la saisie des biens meubles de la compagnie. À son retour, Duvivier prétendit que, selon la Coutume de Paris, il devait être remboursé prioritairement aux autres créanciers. Le Normant refusa de donner un ordre à cet effet, mais convoqua tous les créanciers devant lui, afin de trouver une solution à cette affaire.
Au cours des années 1740, Duvivier et Gourville étendirent leurs entreprises. Ce dernier avait reçu, de son mariage avec Marie-Josephe Gautier, une des filles de Joseph-Nicolas Gautier*, dit Bellair, en 1737, une dot de 10 000ª. En 1742, il acheta pour la somme de 4 600# le Saint-Charles, de 75 tonneaux, d’un autre officier, Michel Leneuf de La Vallière. À la même époque, Duvivier acheta un autre navire du même nom, mais plus grand. On envoya les deux navires à la Martinique en 1743, avec les cargaisons habituelles de bois et de poisson. Duvivier envoya aussi le Succès, de 90 tonneaux, qu’il avait acheté en cale sèche, en 1743, pour la somme de 10 000#. Le Succès atteignit la Martinique au début de 1744, suivi de peu par un autre navire, acquis par Duvivier, la Magdeleine, de 90 tonneaux.
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