Biographie Meret Francois
Arrivée de François Méret au Canada
Fils de Jean Méret et de Marie Aubin, né en 1801 à l'île Jersey, Angleterre. François Méret passa son enfance et son adolescence avec sa famille à l'Ile Jersey. À 25 ans, le goût de l'aventure l'amena à Londres, où il fit l'apprentissage de matelot. En 1829, au cours d'une traversée au Canada, il aurait, dit-on, été maltraité; c'est alors que pendant que son navire était ancré devant Québec, il le déserta et alla se cacher à l'Ile d'Orléans.
En ce temps-là, Olivier Goulet, cultivateur de St-Pierre à l'Ile d'Orléans, avait le contrat de la malle pour la somme de $125,00 par année. D'après ce contrat, il se rendait deux fois la semaine chercher en canot le courrier à Québec pour le distribuer aux habitants de l'Ile. C'est donc à lui que François s'adressa pour le transporter à l'Ile, où il pourrait plus facilement échapper aux recherches qu'on ne manquerait pas de faire avant le départ du voilier. Olivier Goulet, homme sage et bon catholique, cacha chez lui le jeune Jersiais (qui, de sa fenêtre, pouvait surveiller le départ de son navire) et le garda comme garçon de ferme.
François Méret était un gaillard de 28 ans, mesurant 6 pieds et 2 pouces, fort et bon travailleur; il était aimé de son protecteur qui, plus tard, l'aida à s'établir.
Baptême et mariage de François
François Méret depuis près de 4 ans qu'il servait son hôte et protecteur, M. Olivier Goulet, François désirait fonder un foyer. Il porta son choix sur une petite cousine d'Olivier Goulet, Angèle Paradis. Mais parce que huguenot, il ne le pouvait sans faire son abjuration et se faire baptiser avant de recevoir le sacrement de mariage. Aussi, le curé de St-Francois de l'île le reçut et lui conféra le baptême catholique. Quelques jours après, le 16 avril 1833, François Méret épousait Angèle Paradis dans l'église de St-Pierre, I.O. Elle était la fille de Paul Paradis et de Geneviève Nolin.
Son établissement à St-Pierre, île d'Orléans
A l'occasion de son mariage, François reçut de son protecteur un petit lopin de terre où il construisit une maisonnette. Il y professa le métier de sellier cordonnier tout en restant garçon de ferme chez son protecteur pendant 10 ans encore, comme l'exigeait la couture du temps.
Pionnier à Saint-Tite-des-Caps
Après avoir servi pendant près de 15 ans son bienfaiteur, le néo-québécois voulut s'établir plus sûrement en ce pays du Québec. Il résolut alors d'aller se tailler une ferme à même la forêt vierge, sur les hauteurs de St-Tite-des-Caps, dans le comté de Montmorency, à une douzaine de milles de St-Joachim et une quarantaine de Québec.
C'était au commencement de l'été 1843, François, sa femme et leurs deux enfants quittent St-Pierre de l'Île d'Orléans dans l'embarcation d'Olivier Goulet, déjà presque remplie de bagages et de provisions, pour aborder sur la rive nord un peu en avant du fleuve, à St-Joachim. Le reste du chemin devra se faire à pied entre St-Joachim et St-Tite, bagages sur le dos. Cela du prendre plusieurs jours; car, plusieurs années plus tard, même en traîneau, â boeuf, on ne pouvait monter les côtes de la Miche et du Sable avec plus d'une botte de foin à la fois.
François aidé de son épouse Angèle se taille des billots dans la forêt pour construire un camp en bois rond qu'ils habiteront jusqu'en 1853.
L:a vie de François Méret peut, à la vérité, être qualifiée d'aventureuse. Et St-Tite-des-Caps n'en sera pas, hélas!la dernière étape. En effet, après y avoir trimé pendant 25 ans à défricher la terre avec des instruments rudimentaires pour ne pas dire primitifs, abattant les arbres en hiver, ramassant les abattis au printemps pour les faire brûler à l'automne, ensemençant pommes de terre et avoine entre les souches et mettant à contribution toutes les énergies disponibles de la famille même parmi les enfants de son fils Flavien en état de travailler, survint à St-Tite un événement qui fut, pour les Méret, la véritable catastrophe.
On sait que François aussi bien que son fils Flavien étaient entreprenant et ouvert à la coopération. Or un jour de l'automne 1877, le curé Joseph Marceau, se mit à la tête de ses paroissiens pour entreprendre un chantier paroissial de coupe de bois, qui devait exporter à profit. Faute d'argent à investir, les paroissiens engagèrent leurs terres pour appuyer cette entreprise.
Toutefois, seul François-Flavien signa l'engagement pour tous.
Ce fut une faillite complète. Et les paroissiens, d'une part, ne pouvant payer et refusant de laisser aller leurs terres, les Méret, dont Flavien, qui avait été marguillier en 1873, d'autre part, et peut-être les principaux instigateurs de l'entreprise durent céder aux créanciers la terre des Méret avec la maisonnette qu'ils avaient édifiée au prix d'incroyables sacrifices.
François Méret avait alors 77 ans et il lui resta encore de nombreuses années à vivre. Il se réfugia chez sa fille Céleste, mariée à Adam Jean, et qui tous deux demeuraient à la Baie-St-Paul, tandis que Flavien et sa famille se rendirent, à la Petite-Rivière-St-François, comté de Montmorency. Cela se passait en 1878.
Les vingt dernières années de François ne furent pas tellement brillantes ni heureuses, après de tels déboires qui ont suivi des efforts pénibles dans le labeur incessant. Il partagea son temps entre Baie St-Paul et les Saules, près de Québec, qu'on appelait alors La Petite-Rivière et où Flavien était gardien de la barrière de chemin de fer Gaspard Terminal.
François fut toujours et surtout à la fin de sa vie, un homme austère et réaliste. Toutefois devenu très vieux et malcommode, il finit ses jours à l'hospice de la Baie-St-Paul, en 1900, plein de jours et et de mérites: il avait 98 ans et 6 mois.
Source: Histoire d'un nom ou Biographie de la Famille Mérette par Lauréat Mérette, prêtre
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