Biographie Laquerre Georges-Albert
Issu d'un milieu modeste, rien ne prédestinait Georges-A. Laquerre, fils de menuisier, à jouer un rôle dans la vie culturelle de Victoriaville; rien sauf peut-être le vœu de sa mère, Anna-Dina Héroux, qu'un artiste naisse parmi ses neuf enfants. Né à Fortierville en 1916, Georges-Albert a onze ans quand ses parents s'installent à Victoriaville. Achille, son père, entreprend la construction d'une grande maison pour loger la famille et ouvre un atelier de menuiserie sur la rue Victoria. Alors qu'il fréquente l'Académie Saint-Louis-de-Gonzague, le jeune Georges-Albert est souvent appelé à décorer les classes ou à faire valoir ses talents de calligraphe. Ses enseignants décèlent déjà chez lui un sens aigu de l'observation et encouragent ses grandes habiletés graphiques. Pendant quelque temps, il travaille comme commis et technicien au Studio Bédard. En 1939, Georges-A. Laquerre ouvre son premier studio de photographie dans un local exigu situé à côté de la maison familiale. Il ne tardera pas à le déménager au centre-ville, au 39A rue Notre-Dame Est. Il nomme son studio Studio Saint-Jean-Baptiste pour des raisons patriotiques; Kodak™ lui refuse d'ailleurs la franchise pour cette raison. Pendant cette période héroïque de la photographie, tout était fait à la main sur place. Pour gagner sa vie, Georges-A. photographiait des mariages le samedi matin et toute une escouade de parents et d'apprentis s'affairait à préparer les épreuves qui seraient vendues lors du banquet quelques heures plus tard. Cependant, dès qu'il pouvait disposer de quelques moments de liberté, il aimait retrouver le calme de son studio pour peaufiner une production très personnelle axée surtout sur le portrait d'art. Ces portraits ont fait l'objet d'expositions qui attiraient de nombreux visiteurs. Ayant suivi une formation avec le grand portraitiste Gordon Heitschu à Québec, il put obtenir l'accréditation de la Photographic Society of America et mériter plusieurs distinctions. À cause du rationnement des films durant la guerre (1939-45), il lui arrive d'utiliser des plaques de verre durant cette période. Toujours curieux et entreprenant, Georges-A. Laquerre a été amené à toucher divers domaines. Intéressé par les gens et par l'histoire, il voulait intensément que rayonne la culture et il mettait la main à la pâte sans attendre que les choses se fassent d'elles-mêmes. Il fait partie de ces pionniers qui ont bâti les assises de la vie culturelle régionale. Ainsi, il a fondé " Les disciples de l'art " en collaboration avec Marthe Lemaire-Duguay en 1947 puis s'est retrouvé au conseil d'administration de la première bibliothèque publique avant qu'elle ne soit remise à la Ville. En parallèle, il a tâté un peu de cinéma et fondé la " Cinémathèque des Bois-Francs ". Mais c'est surtout à partir de 1955, à la suite de son mariage avec Jeanne Allie, que le Studio Saint-Jean-Baptiste prend son essor. Animé par ce couple dynamique et passionné, ce sous-sol de la rue Notre-Dame est devenu au fil des ans presque une institution, un lieu où ont gravité les amateurs d'art et autres brasseurs d'idées jusqu'en 1987. Georges-A. Laquerre est décédé le 27 avril 2004 à Victoriaville. Sources : LAQUERRE, Dominique, Victoriaville 2000, vol.: 3 De mémoire, [Victoriaville], Éditions Claude Raymond, [2000], p. 138. PÉPIN, Michel, archiviste
Source: https://archivescanada.accesstomemory.ca/laquerre-georges-1916-2004-createur
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