Biographie Bastien Claire
BIOGRAPHIE de Claire Bastien Fière de ses origines
Claire appartenait à la famille Bastien, très active en politique et dans le secteur manufacturier (Bastien Bros., fondée en 1826) aux XIXe et XXe siècles. Elle était la fille du renommé grand chef Maurice Sébastien Agniolen (le patronyme Sébastien est devenu Bastien vers la fin du XIXe siècle) et de Marie-Louise Loubier, une « Canadienne » de Saint François-de-Beauce. Claire a eu deux soeurs, Delphine et Caroline, et trois frères, Antoine, Narcisse et Maurice Bastien Sarenhes, qui a été grand chef à son tour de 1909à 1916.
Dans la vingtaine, Claire a habité à Montréal puis à Toronto où, à 33 ans, elle a épousé John William McGrath. Devenue veuve au tournant du siècle, elle est revenue au« Village huron » (soit dans la communauté de Wendake) habiter avec sa mère, comme en atteste le recensement canadien de 1901 ; elle y est inscrite comme travailleuse de mocassins.
Compte tenu des attributs traditionnels de sa redingote (manteau féminin), on constate que Claire Sébastien valorisait sa culture, ses proches et sa proximité avec la chefferie de sa nation. Enfant, elle serait allée à l’école du village, non pas chez les Ursulines de Québec. Dès un très jeune âge, elle a certainement vu et touché les médailles honorifiques, les wampums et les coiffes à plumes tordues des anciens de sa famille. À 13 ans, elle a possiblement participé à la sauvegarde du trésor des Jésuites avec les familles du village, à la suite de l’incendie de la chapelle Notre-Dame-de-Lorette.
Graduellement, elle a aussi vu l’entourage urbain folkloriser la production artisanale des femmes de son village. En 1876, à 26 ans, elle a connu la promulgation de la Loi sur les Indiens, qui a vraisemblablement affecté son statut d’Amérindienne lorsqu’elle a épousé John William McGrath. Elle a laissé sa trace dans quelques comptes rendus d’événements familiaux et protocolaires à Wendake. Elle a même fait les manchettes du journal économique The Saturday Budget de Little Falls, dans l’État de New York, le 14 octobre 1893, quand, avec sa soeur Caroline et les dirigeants de la communauté, elle a accueilli le gouverneur Général Lord Aberdeen et son épouse, de passage à Québec de Rideau Hall.
Sa vie s’est poursuivie discrètement parmi les siens jusqu’à son admission à l’Hôpital du Sacré-Coeur de Québec le 22 novembre 1923, où elle est décédée d’un cancer le 19 décembre, à 74 ans.
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