Biographie Maire Emilie
<<< BRINS D'HISTOIRE >>>- "Six mois après la cérémonie du mariage", soit le 23 mai 1859, dans la maison que "les jeunes époux Charigot" louent à Essoyes à l'angle de la rue Creuse et de la rue de la Chambrotte, "ÉMILIE, 18 ans", "donne le jour à une fille prénommée ALINE (VICTORINE)".- VICTOR, boulanger, se rend à la mairie, le bébé dans ses bras, comme c'est alors l'usage, pour déclarer la naissance.- Il est accompagné des deux témoins exigés alors par la Loi: "Joseph Duban et Joseph Tassin", tous deux aubergistes. Victor choisit deux aubergistes du village; peut être en souvenir de son grand-père, "Jean-Baptiste Garnier" qui fut aussi aubergiste à Essoyes ?=== Le 15 août 1860, alors qu'ALINE n'a pas encore 15 mois, "Victor quitte ce qu'il est convenu d'appeler le domicile congugal". Ce qui donne au jeune couple, une quinzaine de mois de vie commune.- ALINE et sa mêre traversent alors une période difficile.- La jeune épouse délaissée - qui n'a pas encore vingt ans - et sa fillette de 15 mois sont sans ressources.- Plus grave encore, Victor a quitté Essoyes en laissant des dettes.--------------------------------- Le 15 août 1860 (ou le 12 mars si l'on retient les propos de Victor dans la lettre de Blythfield), il quitte sa femme sans doute pour en rejoindre une autre.--------------------------------- Devant le tribunal de la Seine, madame Charigot affirme avoir été abandonnée en 1873. Cet élément d'information interpelle.- En effet, alors qu'en 1862, devant le tribunal de Bar-sur-Seine, elle déclare ne pas savoir où se trouve son mari qui l'a quitté le 15 août 1860... elle affirme, 23 ans plus tard, devant un autre tribunal, qu'il l'a abandonnée en 1873 pour se rendre au Canada avec sa maîtresse.- Victor Charigot a-t-il délaissé sa femme une fois ? deux fois ? Qui peut être cette mystérieuse maîtresse ?--------------------------------- Que s'est-il passé dans la vie du couple entre 1860 et 1873 ?- Quant Victor quitte sa femme en 1860, celle-ci se retrouve seule avec ALINE. Il lui faut alors subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille.- Aussi, cherche-t-elle du travail et se fait-elle embaucher comme employée de maison.- On ne sait pas avec exactitude à quelle date elle part d'Essoyes, mais la correspondance nous apprend qu'entre 1867 et 1872 elle habite à Nogent-sur-Seine, Sarcelles et Dreux, les domiciles successifs de la famille Bourgoin, ses employeurs, qu'elle quitte en 1872.- À compter de cette date, elle travaille à Paris, d'abord chez une veuve Madame Drouot. Ensuite, elle reprend son métier de couturière et loue un appartement 35 rue des Martyrs.- À l'été 1872, on peut même imaginer que les parents d'ALINE sont au bord de la réconciliation, comme nous l'apprend un courrier de Victorine daté du 4 août. Répondant à une remarque de sa belle-soeur (Émélie), nous devinons que des contacts ont été renoués entre Émélie et Victor, puisque Victorine formule les observations suivantes :=== " Ce que tu me dis de ton cher mari ne me surprend pas, car je m'attends qu'au premier moment tu vas m'écrire que vous allez vous remettre ensemble. Si cela peut aller, tant mieux, pourvu qu'il change et revienne de son erreur."- La tentative échouera sans doute, mais, il peut y avoir eu un essai de reconstitution du couple vers 1872 ou 1873.- Cependant, si une tentative eut lieu, elle se fit à Paris où Victor était venu habiter, sans toutefois la présence d'ALINE auprès de ses parents, celle-ci demeurant à cette époque, en pension chez "les soeurs" à Essoyes.- Nous pouvons laisser aller notre imagination à partir de la remarque formulée par Victorine dans sa lettre du 4 août 1872, mais, aussi en relisant le jugement de divorce où il est dit :=== " .... en mil huit cent soixante-treize, Charigot a abandonné sa femme."- Émélie considère donc que la rupture définitive date de 1873 et, c'est probablement à cette époque, que Victor met effectivement "la largeur de l'Océan Atlantique entre sa femme et lui".
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