Biographie Duhamel Georges
DUHAMEL, GEORGES, avocat, rédacteur en chef, homme politique et propriétaire d’un journal, né le 2 janvier 1855 à Belœil, Bas-Canada, fils de Toussaint Duhamel, cultivateur, et de Théotiste Ostilly (Ostigny) ; le 30 janvier 1883, il épousa à Montréal Marie-Catherine-Cordélia Dugas, fille de feu Adolphe Dugas, médecin et patriote, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 11 août 1892 au même endroit.
Après avoir fréquenté le collège Sainte-Marie-de-Monnoir, à Marieville, Georges Duhamel choisit de devenir avocat. Il fait son stage de clerc dans deux cabinets d’avocats montréalais : Longpré et Dugas, puis De Bellefeuille et Turgeon. Admis au barreau le 11 janvier 1879, il s’associe à Joseph Adam. La firme Adam et Duhamel, établie à Montréal, garde ce nom jusqu’en 1889, année où un nouvel associé s’y ajoute ; elle prend alors la raison sociale d’Adam, Duhamel et Plourde. À la mort de Duhamel en 1892, le bureau, qu’on avait réorganisé peu auparavant, est connu sous le nom de Duhamel, Pelland, Girard et Pelletier.
De 1878 à 1880, Duhamel est vice-président du Club Cartier, dont la figure dominante est Joseph-Adolphe Chapleau ; il en devient le président en 1881. Il participe à plusieurs campagnes électorales à titre de militant conservateur. À compter de 1881, il est rédacteur en chef du journal nationaliste le Courrier de Montréal, qui disparait en avril 1883. Duhamel quitte le parti conservateur en 1885, à l’occasion de l’affaire Riel [V. Louis Riel*], et il anime avec le libéral Laurent-Olivier David* le comité montréalais des amis de Riel. Il compte parmi les principaux organisateurs de la fameuse assemblée du Champ de Mars, tenue le 22 novembre 1885 à Montréal et considérée comme le prélude à la formation du parti national d’Honoré Mercier. Il est d’ailleurs l’un des principaux responsables de ce parti dans le district de Montréal. Secrétaire conjoint du comité national de Montréal avec Henry Joseph Cloran, le rédacteur en chef du Montreal Daily Post, il participe activement aux côtés de Mercier à la campagne qui précède les élections provinciales de 1886. Il inspire également la fondation, à Montréal en 1889, d’une nouvelle version du journal le National pour défendre les intérêts du parti national à la fois contre les conservateurs et contre les libéraux plus radicaux ; il en demeurera propriétaire jusqu’à sa mort.
Candidat défait dans la circonscription de Laprairie à l’issue des élections provinciales d’octobre 1886, où il s’était présenté sous la bannière du parti national, Duhamel fait son entrée à l’Assemblée législative de la province de Québec à la suite de l’élection partielle du 11 décembre 1886 dans la circonscription traditionnellement libérale d’Iberville. Il siège comme conservateur national aux côtés de Louis-Napoléon Larochelle*, de Ferdinand Trudel et d’Avila-Gonzalve Bourbonnais sur les banquettes transversales. À l’occasion de la formation de son premier cabinet en 1887, Mercier le nomme solliciteur général. Il lui confie, en 1888, le poste de commissaire des Terres de la couronne, qu’il conserve jusqu’en 1891. C’est à ce titre qu’il défend un projet de loi sur les forêts qui donne au colon un plus grand accès aux ressources forestières de la province [V. François-Xavier-Antoine Labelle], puis un projet de loi sur les mines qui réserve à l’État la propriété du sous-sol minier de l’ensemble du territoire. Réélu dans Laprairie en juin 1890, il est défait avec trois de ses collègues ministres aux élections générales de mars 1892 déclenchées à la suite du « coup d’État » du lieutenant-gouverneur de la province, Auguste-Réal Angers*.
Ruiné par la politique, Georges Duhamel meurt à Montréal, le 11 août 1892, à l’âge de 37 ans.
Marcel Caya
ANQ-M, CE1-33, 30 janv. 1883 ; CE1-49, 2 janv. 1855 ; CE1-51, 13 août 1892.— J. Hamelin et al., la Presse québécoise, 2–3.— Montreal directory, 1889–1892.— Rumilly, Hist. de la prov. de Québec, 5 : 48, 69, 83, 113–114, 163, 191–192, 195 ; 6 : 28–29, 119 ; 7 : 42.
(Texte envoyé par Ginette Arpin, participante à Généalogie du Québec)
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