Biographie Roy Victor-Exurie-Sylvio
La petite histoire de Saint-Théodore d'Acton
Documents Maskoutains No 14 Arthur Douville V. G.Évêque titulaire de Vita Auxiliaire de Saint-Hyacinthe, St-Hyacinthe, le 5 mars 1942 Sources : Archives paroissiale et municipal. Traditions et anciens, Relations diverses Les Soeurs de St-Joseph
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Voici des extrès de ce livre
CHAPITRE VIII Les frères séparés
Bien que la foi fut grande chez les paroissiens de Saint-Théodore, vint un moment ou un certain nombre d'entre eux abandonnèrent la croyance de leurs pères. Quelle fut la cause de cette désertion? On ne peut l'établir avec précision, tant sont multiples les moyens qu'emploi Satan pour prendre les âmes.
Une tradition répandue affirme que les apostasies, dans Saint-Théodore eurent lieu au sujet de la construction de l'église.
En effet, lorsque l'on parla de donner au bon Dieu une maison convenable et plus spacieuse, des différents s'élevèrent. On se souvient qu'alors, le 5e rang appartenait à Acton et les 10e, et 11e et 12e rangs de Saint-Nazaire, à Saint-Théodore. Or, des paroissiens voulaient situer l'église au 9e rang, c'est-à-dire, plus au centre de la paroisse; d'autres tenaient à là garder au même endroit. De ceux qui apostasièrent, l'un habitait tout près de l'église, dont il avait donné le terrain ainsi que celui du cimetière; les deux autres demeuraient au 6e rang et au 8e rang, et par conséquent, ils n'avait aucun avantage à là déplacer. De plus, l'église commencée en 1865 était achevée en 1870; une première répartition de paiement avait été levée en 1865 et une seconde en 1873, de sorte que tout était réglé lorsque en 1874, quelques-uns songèrent à déserter les rangs des catholiques. Ajoutons encore que, en 1884, ils se bâtissaient eux-même un joli temple protestant, de leurs sous et de leur labeur.
D'après ces données, il semble que le projet de la construction de l'église ne donne point la raison des apostasies. Posons-la plutôt dans un immense orgueil servi par une profonde ignorance et un sot esprit de parti.
Le principal agent de l'apostasies fut Joseph Lemoine. Cependant, longtemps avant lui, François Gertin, père, avait renié sa foi à la suite d'une difficulté que l'on ignore. Il s'était fait anglican, et le dimanche, les catholiques avaient le chagrin de croiser leur frère renégat se rendant à l'assemblée des Hérétiques, à Acton.
Dès 1863, Narcisse Roy avait également cessé toute pratique religieuse. Avait-il d'ailleurs, été vraiment catholique? De même, fut-il vraiment protestant?
Du moins il ne semble point avoir été fervent dans l'un ou l'autre culte. Deux de ses fils suivirent leur père dans l'hérésie, mais l'un d'eux revint plut tard à la vraie foi. La mère était demeurée excellente catholique, ainsi que ses autres enfants. Un fils leur étant né, elle voulut le faire baptiser, mais le père veillait...Enfin, un jour que son mari était parti pour vendre des échelles et des cuvettes de sa fabrication, Madame Roy put demander à Hilaire Gauthier, qu'elle était venue rencontrer au <large > de bien vouloir porter le bébé au baptême. Monsieur Gauthier vint au village avec M. Gendron remplissant le rôle de porteur. Lui-même fut parrain et Mme Paul Decelles, marraine. Le nouveau baptisé reçut le nom d'Hilaire. Il grandit fervent catholique et éleva une nombreuse famille.
Ni Guertin ni Roy ne prêchèrent leurs erreurs hors de leurs foyers. Joseph Lemoine, lui, fut un apôtre zélé, comme nous le dirons bientôt.
Il cessa de venir à l'église pour une question de banc. Parti le jeudi pour assister aux funérailles de sa belle-mère, à Saint-Pie-de-Bagot, il ne revint que le samedi soir, à une heure assez tardive. Le lendemain, après la grand-messe, les bancs devaient être vendus. Le règlement était précis : Tout paroissien qui voulait garder son banc, devait en payer le loyer, le plus tard, le samedi soir. Ce règlement subsiste encore d'ailleurs, mais l’application en était plus rigide autrefois, alors que l'autorité, même paternelle, croyait devoir régir par un sceptre de fer.
Donc, le dimanche matin, Joseph Lemoine, avec sa famille, arrivait pour la messe, conduisant ses deux beaux chevaux avec une fierté visible. Il se présenta avec assurance au presbytère pour payer son banc : n'avait-il pas une raison valable à exposer?...M. le Curé ne l'entendait pas ainsi, car il avait donné l'avis légal au prône les dimanches précédents. ¨Votre banc va ce vendre, dit-il, et vous le rachèterez.¨ Piqué jusqu'au vif, Lemoine réplique : ¨Vendez mon banc, moi, je n'en ai plus besoin.¨ Il s'en retourne chez-lui, avec sa famille, sans entendre la messe.
La séparation était consommée, mais elle avait commencé auparavant. En 1874, après la mort du premier curé, dont il avait été vicaire pendant deux ans, M. l'Abbé Guilbert fut désigné pour lui succéder à la cure. Jos. Lemoine passa une requête afin de faire résilier cette nomination. Pourtant, M. l'Abbé Guilbert, malgré son austérité, était estimé de la plupart des paroissiens… Il avait montré un si beau dévouement! Quel était donc le motif d'une telle démarche?...La politique! Autre question trop souvent funeste!…De petits cadeaux aidant, Lemoine recueillit quelques signatures. Le plus grand nombre, heureusement, surent mettre leur foi au-dessus de la politique et de quelques piastres. Un Monsieur Grégoire, par exemple, lui répondit : ¨Je n'ai jamais eu beaucoup de foi, mais le peu que j'ai, je veux mourir avec.¨ M. Guilbert resta donc curé à St-Théodore pendant trois ans, et il y revint même pour un second terme de quinze ans.
M. Lemoine était certainement le plus riche paroissien de St-Théodore. Il demeurait au 8e rang, ou il avait acheté et défriché une des meilleurs terre. Un voisin parlait-il d'aller tenter fortune aux Etats-Unis, il lui faisait des propositions et le marché était vite conclu, de sorte que Lemoine se vit propriétaire des terres du 8e et 9e rang sur une largeur d'un mille dans chaque rang.
Gonflé par tant de postérité, miné par l'orgueil, fourvoyé dans l'hérésie et instruit par ses seuls efforts, il voulut se faire des disciples. Il avait déjà entraîné toute sa famille, mais c'était trop peu. Il ouvrit une ¨écoles de soir¨. On se réunissait chez Étienne Joachim-dit-Petit, et Lemoine lisait sa Bible, qu'il interprétait à sa façon. C'est ainsi qu'il réussit à gagner François Dauphinais-dit-Phénix et son beau-frère, J. B. Joachim-dit-Petit. Quand à Pierre Bouchard, Xavier Pétrin et autres, il les employait sur ses terres ou les achetait par des faveurs.
Mais le groupe des dévoyé songeait à s'affilier à quelque détachement hérétique. Ils s’adressèrent donc è Dégrichi, ministre de la secte baptiste, à Acton. Une proie qui se présentait d'elle-même!...c'était rare aubaine, aussi le zélé prédicant s'empressa-t-il de la saisir. Il venait assez souvent chez François Dauphinais-dit-Phénix, puis chez Jean-Baptiste Joachim-dit-Petit, que l'on peu considérer, avec Joseph Lemoine, comme les meneurs du protestantisme à Saint-Théodore.
Les enfants de Monsieur Dauphinais s'opposèrent de tout leur pouvoir à l'endoctrinement hérétique de leur père, Dégrichi arrivait en voiture avant le souper afin d'avoir plus longue séance d'instruction. A une heure raisonnable, les fils Dauphinais sortaient pour aller voir aux chevaux et se coucher ensuite, disaient-ils. Mais ils inventaient les plus mauvais tours à jouer au ministre. Ainsi, certains soirs, l'un deux s'enroulait de bonnes guides autour du corps, sous sa blouse : rien n'y paraissait. Après quelques mots de politesse, ils montaient à leur chambre. Alors, ils ouvraient leur fenêtre, pas très élevée au-dessus du sol, puis è l'aide des guides, que l'un tenait solidement, les autres descendaient et allaient faire de leurs : parfois même, ils détachaient le cheval de Dégrichi et l'animal prenait le chemin du retour avant son maître. Après la veillée, le ministre constatait le très vilain tour que lui avaient joué ¨des coquins du voisinage¨, pensait-il sans jamais soupçonner ceux qui, là-haut, dormaient très sagement depuis longtemps déjà.
Un des garçons aimait faire du vin, mais il n'acceptait point volontiers que sa liqueur servît à payer la traite au ministre. Or un soir, il avait sorti lui-même une des précieuses bouteilles...N'était-ce point aimable prévenance?...Stanislas---c'était son nom---devenait gentil!… Mais ne louangez pas trop vite...Le malin avait mis du ¨bois de plomb¨dans la bouteille...Jamais plus Dégrichi ne consentit à prendre le petit coup chez Monsieur Dauphinais… Note..Bois de plomb, action fortement laxative de l'écorce
Mon Cher Edmond,
Je crois satisfaire, non seulement une légitime curiosité, mais encore ta piété en te racontant les derniers moments de Pierre Bouchard.
Tu sais que lundi 2 septembre, je fus appelé près de lui par un de ses parents(1) resté catholique; je n'en pus rien obtenir. La discussion qui se livra alors malgré moi, entre lui, son ministre et un autre apostat d'un côté et ton pauvre ami de l'autre, n'eut d'autre résultat que de me convaincre une fois de plus qu'il n'y a chez ces gens-là qu'une absolue mauvaise foi et la haine de la vérité. Je partis le laissant aussi entêté qu’auparavant. L'heure de Dieu n'était pas venue et le bien qui devait se faire ne devrait pas être attribué à un homme, mais à Dieu même et à sa Mère!
Le jour de sa mort, le pauvre Pierre, qui avait tant et si souvent vilipendé l'Église Catholique et ses ministres, qui s'était moqué de tout pendant plus de vingts ans, endurait des souffrances intolérables. Pendant ce temps, aucune de ses paroles ne put être saisie par son ministre, ni par les assistants, qui étaient tous hérétiques, une femme exceptée. Dans ses excès de douleurs, celle-ci se tenant près de lui, passa la main sur sa figure comme pour lui témoigner de la sympathie dans de si cruelles souffrances. Le malade alors, poussa des cris à épouvanter tous les assistants, il entra dans des transports tels que les plus braves, même le ministre, se retirèrent en arrière. Puis immédiatementaprès cela, on entendit le malade s'écrier en joignant les mains : ¨Mon Dieu, mon Dieu, s'il vous plaît! Mon Dieu, cinq minutes! O Jésus, miséricorde! Bonne Sainte Vierge, Saints Anges et tous les Saints, venez donc me soulager! Si j'avais su que c'était de même!¨ Les hérétiques qui se trouvaient là se dirent entre eux : Ïl devient fou, il devient fou...il perd la foi.¨ La femme restée catholique, qui était agenouillée près du lit, s'élance vers le malade et lui dit : ¨Que veux-tu, mon frère?… Le prêtre, le Curé?¨--- ¨Le Prêtre¨, répondit le malade. Madame détacha de son cou différents objets de dévotion et les lui présenta. Il les saisit et les couvrit de baisers. ¨Saints objets, c'écria-t-il, que j'ai tant méprisés¨… Puis, après un instant de repos : ¨Saint purgatoire, dit-il, que j'ai nié, il faut pourtant y passer pour arriver au Ciel.¨ A maintes reprises, en attendant mon arrivé et comme pour imposer silence à ceux qui l'environnaient et qui vociféraient contre lui les plus graves injures, il prononça ces paroles avec une grande force : ¨Hors de l'Église catholique, apostolique, romaine, point de salut,¨
Tu peux imaginer, mon cher ami, que les pauvres égarés qui étaient là firent leur possible pour empêcher qu'on fasse venir le prêtre. ¨Je jetterai le Curé à la porte¨, dit une protestante, dont le fanatisme soufflait alors une trop dure épreuve.
On vint m'avertir. J'accourus. Ce fut un sauve-qui-peu général de la part des hérétiques. Depuis lundi, le 2 septembre, le chapelet s'égrenait dans bien des mains en faveur du malade. Le matin du même jour, passablement ennuyé de ne voir aucun effet se produire, j'avais dit, pendant la messe : ¨Sainte Vierge, je ne doute pas de votre pouvoir, il est éminent, mais il y a un bout pourtant, servez-vous en donc de ce pouvoir, on en a besoin absolument. Saint-Bernard a-t-il proclamé une véritée bonne pour d'autres et inutile pour nous?...¨ Cette prière un peu trop dure dans sa forme, je l'avoue, m'avait bien soulagé le coeur.
¨Mon pauvre enfant, dis-je au malade aussitôt que je fus près de lui, on me dit que vous avez demandé le prêtre? — Oui, mon cher ami, je le suis. Me reconnaissez-vous parfaitement?--- Oui, Monsieur le Curé… Ah! Quelle vie de scandale! Puis-je obtenir miséricorde? — La miséricorde de Dieu est sans borne, mon cher. Rappelez-vous le larron qui, après une vie de crimes sans borne, reçoit le Notre-Seigneur lui-même l'assurance de la possession du ciel. Quand même vous seriez mille fois plus coupable que ce pécheur, quand même votre âme serait noire comme l'encre, Notre-Seigneur saura bien passer sur elle l’éponge trempée dans son sang précieux, pour la rendre nette et pure. Ayez confiance en la Sainte Vierge, on ne la prie jamais en vain, et Elle ne prie jamais en vain.¨
Je lui racontai ce qui s'était passé pendant la sainte messe, ce matin, et lui dis que beaucoup de personnes s'étaient intéressées à son salut par la récitation du chapelet.
A ces mots, le moribond sourit et avoua qu'en effet, il attribuait sa conversion à la puissance et à la bonté de Marie. Il demanda instantanément une image de la Sainte Vierge. On courut en chercher une chez le voisin.
Reconnaissez-vous bien cette image? Lui dis-je--- Ah! Oui, donnez, donnez, Mr le Curé, que je la baisse¨. Il la dévora presque de baisers. ¨Vous croyez donc bien à la puissance de la Sainte Vierge, lui dis-je. Vous trouvez que l'Église a bien raison de recourir à Marie ainsi qu'aux autres saints du Ciel?---Ah! Oui, bonne Sainte Vierge, secourez-moi dans mes derniers moments. Je vous demande pardon de vous avoir tant méprisée ainsi que les autres saints¨.
Mais croyez-vous, lui dis-je, que les prêtres ont reçu de Jésus-Christ le pouvoir de pardonner les péchés?--- Oui, oui, me dit-il, je veux me confesser et je veux faire une confession général. Ah! Mon Dieu, quelle vie de faiblesse!¨ Je lui rappelai que les sacrements sont pour les enfants de l'Église Catholique. ¨Je renonce à l 'erreur protestante de coeur et d'âme.¨ Là-dessus, je m'approche du ministre et lui dis : ¨Vous voyez, monsieur, que le malade demande mon ministère, le vôtre lui est inutile¨. Le ministre avoua avoir tout entendu et il partit.
Je reçu devant témoin la profession de foi du malade et lui donnai l'absolution publique. Il me demanda alors si j'avais la certitude de son entière réconciliation avec l'Église. Je le baisai affectueusement : il me saisit de ses deux bras et me donna une vingtaine de baisers en me disant chaque fois : ¨Le bon Dieu va me pardonner tous mes péchés, n'est-ce pas?
Il demanda pardon à tous les assistants et me dit de demander pardon pour lui à toute la paroisse. Puis vint sa confession, faite avec de grands signes de repentir. Ensuite il me supplia de lui donner la Sainte Communion, qu'il reçut, ainsi que l'Extrême-Onction, avec piété et de grands transports de joie. Alors, il fit venir près de lui ses enfants et il leur fit promettre de se faire catholiques.
Environ deux heures après, l'âme du malade, revenue à la foi qu'il avait reniée, était appelée par Dieu à aller remercier au Ciel sa puissance protectrice.
Dire mes sentiments pendant les quelques heures employées à donner au mourant les secours de la religion, je ne le puis. Je me sentais tellement sous l'effet du surnaturel et du miraculeux! Je n'ai pas besoin, mon cher ami, de te dire que je versais d'abondantes larmes, comme dans ces rêves heureux qu'il nous fait tant de peine de voir s'évanouir.
A mon retour chez moi, le sommeil oublia de venir à son heure accoutumée. Vers onze heures et demie, je chantais le Magnificat à la louange de la Sainte Vierge, qui venait de me prouver une fois de plus qu'elle est bien véritablement toute-puissante.
Tout à toi
E. Guilbert, curé.
Cette femme, la seule catholique que les protestants admettaient au chevet du moribond, était sa sœur, Mme Charles Chartier-dit-Robert. On peut juger du saint empressement avec lequel elle courut avertir un voisin, Célestin Morin, que le cher malade demandait un prêtre. Des protestants la suivirent et dételaient le cheval à mesure que M. Morin l'attelait. Tant d'efforts de ces fanatiques endiablés, pour entraver la miséricorde divine, ne servirent qu'a faire éclater davantage la merveille de la grâce. Enfin, M. Morin réussit à partir; sur sa route, il annonçait l'heureuse nouvelle et tous ceux qu'il rencontrait, si bien que M. le Curé arriva escorté d'n bon nombre de fidèles, tous saintement réjouis du retour d'un frère depuis longtemps passé aux rangs ennemis. Toute la paroisse voulut assister aux funérailles. Le cortège qui suivait le corbillard s'étendait sur une longueur de deux milles. Après le service funèbre, on chanta le Te Deum et le Magnificat.
Depuis l'arrivée de M. Guilbert pour son 2e ministère, c'était la quatrième conversion que le bon Dieu accordait à son zèle apostolique. D'abord, le 24 février 1886, Jerusha Mary Wells, âgée de 57 ans, épouse de François Saulnier, abjura le protestantisme et fut administré par M. J. Jodoin. Curé d'Acton. M le Curé était parrain. Puis le 11 février 1887, ce fut Louis Fontaine 24 ans, époux d'Adeline Bouchard, enfin le 14 juin 1889, Narcisse Roy, fils 42 ans, époux de Josephine Lajeunesse.
Après la touchante conversion de Pierre Bouchard, toute sa famille tint la promesse faite au mourant. Le dimanche, 22 septembre, à l'issue de la messe paroissiale et devant une foule considérable de paroissiens, sa veuve, Philomène Tetrau et sa fille, Adélia Bouchard, épouse d'Émilien Gervais, abjurait l'erreur protestante. Le dimanche suivant, c'était Emilien Gervais, son gendre : le 4 octobre, sa fille Marie-Salomé, 17 ans.
Les trois plus jeunes étaient nés après la rupture définitive de leurs parents avec l'Église. M. le Curé les catéchisa et, le 20 octobre, il leur conféra le saint baptême : Marie-Joseph-Georges, 15 ans, Marie-Joseph-Samuel, 13 ans, Marie-Joseph-Guillaume, 8 ans.
Dès le 15 septembre, Emilien Gervais avait fait baptiser des quatre enfants : Marie-Rose-Joséphine, 5 ans, Pierre, 3 ans, Joseph-Artur, 2 ans, marie-Henri 6 mois. A ceux-ci, de même qu'a Marie-Joseph-Samuel Bouchard, le baptême fut donné sous condition, car ils avaient dû recevoir le baptême selon le rite des baptistes.
Xavier Pétrin se convertit à l'Hôtel-Dieu, ou il mourut.
On peu l'affirmer à la gloire de la miséricordieuse Reine du Ciel et de la terre, il dut son salut à un petit bout de chapelet qu'il avait toujours conservé… indice d'un reste de dévotion marial.---Preuve tangible que cette bonne Mère du ciel ne laisse jamais périr un de ses enfants.
Les protestants perdaient de leurs adeptes, le groupe hérétique faiblissait à St-Théodore.
Lorsque M. le Curé Bélanger arriva en 1906, on comptait une dizaine de familles protestantes. Le bon Curé dit un jour : Ïl faut que tous ces gens-là disparaissent de la belle paroisse de St-Théodore.¨ Ces paroles furent répétées aux protestants, qui répliquèrent : ¨Par exemple! S'il pense qu'il va nous faire partir!… Il déguerpira plutôt avant nous.¨ Mais les événement réalisèrent le mot de l'homme de Dieu. L'un après l'autre, les apostats vendirent leurs propriétées et allèrent s'établir dans des centres anglais, prétextant qu'il leur serait plus facile de faire instruire leurs enfants dans la langue anglaise.
Le ministre, qui venait d'Acton pour desservir ses coreligionnaires, se retira. Le temple devint désert, mais il restait là, en face de l'église catholique...Le bon Dieu lui-même se chargea de le faire disparaître par l'incendie, en 1915.
Vers ce même temps, une fille d'Émilien Gervais apostasiait pour épouser Arthur Roy. A son père qui voulait s'y opposer, elle répondit : ¨Je ne fais pas plus du mal que vous. De fait, M. Gervai avait autrefois renié le catholicisme pour épouser Adélia Bouchard, mais tous deux avaient reconnu et réparé leur erreur. En passant, réfléchissons sur l'influence de la conduite des parents, dont leurs enfants qui s'en autorisent pour excuser leur inconduite.
Récemment, le 8 novembre 1937, M le Curé Hébert reçut la profession de foi catholique de Rosalma Roy, âgée de 28 ans, fille de feu Théodore Roy. Son baptême étant reconnu valide, elle n'eut qu'a renoncer è l'hérésie pour rentrer dans la grande famille catholique. Le 20 novembre, elle épousait Eugène Blanchard. A sa visite pastorale, en 1939, S.E. Mgr J.-Aldée Desmarais lui administra la Confirmation.
Il ne reste plus, dans la paroisse, qu'une famille protestante, celle de Mme Théodore Roy, au 9e rang.
Note livre écrit en 1942
J'ai copier seulement ce chapitre qui parle du père de Victor Roy, on peu télécharger le livre a cette adresse
http://www.ourroots.ca/e/page.aspx?id=973046
Solange Janelle, petite-fille maternelle de Clara Roy, épouse de Ubald Janelle
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