Biographie Baril Philippe
Le docteur Baril est né le 19 octobre 1880 à Ste-Geneviève de Batiscan. Fils aîné du Dr Francois-Xavier Baril et de Célanire Rivard, il étudia au Séminaire de Trois-Rivières entre 1894 et 1901 et y remporta plusieurs prix et distinctions. Par la suite, il obtint un baccalauréat en lettres et un doctorat en médecine de l'Université Laval en 1909.
C'est le 5 septembre 1910 que Philippe Baril épouse une jolie orpheline de dix-neuf ans, Rose-Alma Brouillette, fille de Télesphore Brouillette et de feue Georgina Trépanier de St-Narcisse. Son établissement dans ce village n'est sûrement pas étranger à son lien de parenté avec le curé de l'époque, Prosper Cloutier. Ce dernier est le frère de Son Excellence Mgr François-Xavier Cloutier et le fils d'Olive Rivard, grand-tante de Philippe.
Comme certains autres médecins de campagne de son époque, on le surnommait le « médecin des pauvres » et sa pratique impliquait un cumul de fonctions :
« Durant la première moitié du XXe siècle, le médecin en milieu rural est souvent contraint de cumuler plusieurs fonctions et fait office de dentiste, de chirurgien pour les petites interventions et même de vétérinaire à l'occasion. De plus, il doit consacrer une partie de temps à des tâches administratives, comme la tenue des dossiers médicaux, des registres médicaux et la perception des comptes. »
Plusieurs visiteurs de l'exposition ont partagé des souvenirs de dents arrachées sur un petit banc tournant, d'injections ou de visites à domicile du docteur Baril qui arrivait souvent comme le « Bon Dieu » dans les moments de souffrance.
Il n'hésitait pas à aller soigner les malades à des kilomètres à la ronde. Dans son édition du jeudi 7 avril 1927, le journal Le Nouvelliste nous apprend que le docteur Baril fut appelé la semaine précédente« au presbytère de St-Roch de Mékinac par monsieur le curé Josaphat Cassette, dont le père M Isidore Cassette [un citoyen de St-Narcisse parti en promenade pour quelques jours j était gravement malade des suites d'un accident. »
Le docteur Gérard Desrosiers qui a commencé sa carrière à St-Narcisse quelques années après le décès du docteur Baril décrit très bien la pratique de la médecine de campagne dans son ouvrage «Mémoires d'un médecin de campagne» :
«Le praticien était confronté à des situations très particulières. Par exemple, un couple de vingt-cinq ans mettait au monde un bébé. Situation courante en ce temps-là : ses parents, âgés d'une cinquantaine d'années, vivaient chez lui. Eux-mêmes avaient gardé les leurs auparavant et en parlaient souvent. A l'âge de vingt ans, le bébé se mariait à son tour et avait une progéniture. Par conséquent, on connaissait les moindres détails de la vie des gens sur six générations.
Le docteur Baril était profondément croyant et allait aux offices religieux tous les jours, aimait la lecture des classiques français, l'histoire et l'astronomie. Dans son livre Mémoires d'un autre siècle, Marcel Trudel raconte ainsi l'intérêt du docteur Baril pour les sciences et la littérature :
«Je causais, de plus en plus souvent avec le médecin, notre voisin, dont l 'abord n'était facile, mais qui adorait se faire poser des questions sur les sciences, en particulier sur l'astronomie. Que de fois, le soir, m'a-t-il montré, dans un grand geste, Bételgeuse de la constellation d 'Orion; il m'apprenait à reconnaître les planètes Mars et Vénus. fl en savait bien long sur les Aztèques (il y a de ces mots qui chantent encore dans ma mémoire : Chapultepec, Tehuantepec). Il me prêtait des livres, car il en avait plus que nous, entre autres cette merveilleuse Encyclopédie de la jeunesse qui m'a fait vivre tant de belles heures ... »
ll fabriquait même son vin de cerise qu'il échangeait avec son voisin, Wùson Massicotte, propriétaire du moulin. On raconte que les poules du Dr Baril étaient les plus joyeuses de la paroisse, car elles se nourrissaient de moût de vin.
En 1939, le Dr Baril fut nommé médecin coroner du district de Champlain. L'année de sa mort, il présidait le Cercle Lacordaire de St-Narcisse. Il décéda le 29 mars 1943 à l'âge de 62 ans laissant dans le deuil son épouse et huit enfants.
Le Journal Le Nouvelliste lui rend ainsi hommage dans un article annonçant son décès : «sa mort causera un grand deuil dans toute la paroisse et dans le district voisin où il jouissait de l 'estime et de la considération de tous et où il passait pour le type accompli du médecin de campagne dévoué et toujours prêt à répondre à l'appel de tous les malades. »En 2008, une rue de Saint-Narcisse a été nommée « Philippe Baril » en l'honneur de ce « médecin du peuple». http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/Fiche.aspx?no_seq=404047
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