Biographie Baril Georges-Edmond
Le docteur Baril
Né à Sainte-Geneviève de Batiscan en Mauricie, le 2 mai 1859, Georges-Edmond Baril fait ses études au séminaire de Trois-Rivières puis sa médecine au collège Victoria à Montréal où il enseigne durant quelques années. Après avoir exercé à Saint-Prosper de Champlain dans sa région natale, il s’installe à Hochelaga en 1883 et y ouvre un cabinet de médecine. L’année suivante, le 29 octobre 1884, il épouse Euphémie-Émery Coderre ; le couple aura six enfants, soit trois garçons et trois filles. Il pratique à l’Hôtel-Dieu et est choisi comme médecin des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie en 1902. « Le docteur Baril a exercé sa profession dans l’un des quartiers les plus populeux et les plus pauvres de la Métropole, à une époque où les dispensaires n’étaient pas à l’honneur comme aujourd’hui ; c’est dire qu’il apportait bien souvent dans les familles, en plus des soins médicaux, le secours matériel et le réconfort moral qui lui ont valu le titre de Médecin des pauvres.
Grandement intéressé par la question scolaire, le docteur Baril siège pendant 29 ans comme com- missaire à la Municipalité scolaire d’Hochelaga dont douze ans comme président. À l’été 1913, il participe à titre de conférencier au Congrès de l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française (A.C.J.C.), association présidée par nul autre que son fils Georges- Hermyle, également médecin et professeur à l’Université Laval. Le thème du congrès est l’étude du système scolaire du Québec. Le docteur Baril vante les mérites de l’enseignement donné par les communautés religieuses et prend position contre « l’obligation scolaire légale » (l’instruction obligatoire pour les 16 ans et moins) ainsi que la gratuité («la gratuité serait une injustice visible », commente-t-il dans l’Action sociale). Il se montre aussi défavorable à la centralisation des commissions scolaires ; en tant que président de la Commission scolaire d’Hochelaga, il s’était toujours farouchement opposé à l’annexion de cette commission par la CECM.
Le docteur Baril est un fervent catholique, comme plusieurs membres de sa famille. Son frère, Mgr Baril, est grand-vicaire de Trois-Rivières. Son fils préside une importante association nationa- liste catholique fondée par l’abbé Lionel Groulx, l’A.C.J.C. Celle-ci prend la défense en 1914 des Franco-Ontariens qui voient leurs droits bafoués en matière d’éducation. Les Orangistes de l’Ontario demandent en effet l’abolition des écoles bilingues. Faute de financement, les écoles françaises d’Ottawa doivent fermer leurs portes en septembre 1914. Avec Georges-Hermyle Baril à sa tête, l’A.C.J.C. lance une campagne pour apporter l’aide réclamée par les Franco-Ontariens. Une grande réunion a lieu le 21 décembre 1914 au Monument national de Montréal. L’archevêque de Montréal, Mgr Bruchesi, se prononce en faveur de leurs revendi- cations. Le président du Sénat, Philippe Landry, lance un vibrant appel à la générosité des Québécois. En 1916, sir Wilfrid Laurier, ancien premier ministre du Canada de 1896 à 1911, prend lui aussi la défense des droits des franco- phones de l’Ontario. Le fils du Dr Baril s’opposera aussi énergiquement à l’enrôlement des Canadiens-français dans l’armée, qui participe à la défense de l’Angleterre, au moment même où les droits des Franco-Ontariens ne sont pas respectés.
Mais le docteur G.-E. Baril n’a pas le temps de voir son fils livrer bataille. Le «médecin des pauvres» décède à sa résidence du carré Saint-Louis le 18 septembre 1913. Les commissaires d’Hochelaga saluent sa mémoire le soir même et proclament par «voix de la presse, le dévouement éclairé avec lequel l’ex-président de cette commission s’est toujours acquitté de ses importantes fonctions. » La Commission scolaire lui avait aussi rendu hommage quelques années plus tôt en donnant son nom à l’une de ses écoles.
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