Biographie Chaussegros Charles-Etienne
CHAUSSEGROS DE LÉRY, CHARLES-ÉTIENNE, fonctionnaire, seigneur, officier de milice, juge de paix et homme politique, né le 30 septembre 1774 à Québec, fils de Gaspard-Joseph Chaussegros* de Léry et de Louise Martel de Brouague ; le 25 novembre 1799, il épousa à Québec Josephte Fraser, fille de feu John Fraser, juge de la Cour du banc du roi, et de ce mariage naquirent six enfants dont trois moururent jeunes ; décédé le 17 février 1842 dans sa ville natale et inhumé le 24 suivant à Saint-François (Beauceville, Québec). Charles-Étienne Chaussegros de Léry appartient à une famille respectable, financièrement à l’aise et liée de près au gouvernement colonial. Cette appartenance lui permet d’amorcer très tôt sa carrière sur des bases solides. Son père, usant de son influence au sein du gouvernement, lui procure les postes de greffier adjoint et d’adjoint au traducteur du Conseil législatif dès 1793. Charles-Étienne n’a alors que 19 ans. En 1794, une alternative s’offre à lui : terminer son stage de clerc d’avocat, commencé le 1er août de la même année auprès de Michel-Amable Berthelot* Dartigny, ou continuer de travailler au sein de l’administration publique. Abandonnant son stage de clerc à une date inconnue, il préfère se consacrer à ses fonctions d’employé du Conseil législatif. En 1797, il succède à Jacques-François Cugnet et devient greffier adjoint et traducteur de ce même organisme. Au fil des ans, ses émoluments passent de £100 à £360. À ces fonctions s’ajoute en 1805 la charge de greffier de la Cour d’audition et de jugement des causes criminelles. La renommée et la position privilégiée de Chaussegros de Léry auprès des autorités lui valent d’être nommé commissaire à plusieurs reprises : en 1815, il est chargé d’étudier les demandes d’indemnités des miliciens victimes de la guerre de 1812, en 1817, d’acheter des grains de semence pour aider des paroisses en détresse et d’améliorer les communications dans la région de Québec, puis, en 1819, de faire prêter serment aux fonctionnaires et enfin, en 1830, de voir à la construction d’églises et de presbytères. De plus, il assume les fonctions de juge de paix depuis au moins 1815. Ses nominations à titre de membre du Conseil exécutif en 1826 et de membre du Conseil spécial du Bas-Canada en 1838 marquent l’aboutissement d’une carrière vouée au service du gouvernement. Parallèlement à l’exercice de ses nombreuses charges publiques, Chaussegros de Léry fait une brillante carrière dans la milice. Durant la guerre de 1812, il s’illustre dans ses fonctions de quartier-maître général adjoint et d’adjudant général adjoint. Sa compétence est alors grandement appréciée. En 1828, il est promu quartier-maître général de la milice du Bas-Canada et, en 1830, il est élevé au rang de colonel commandant des cinq bataillons de milice de la ville de Québec ; il conservera ces grades jusqu’à la fin de sa vie. À la mort de son père, en 1797, Chaussegros de Léry a hérité d’une partie de ses vastes propriétés foncières qui incluaient les seigneuries Rigaud De Vaudreuil, de Gentilly, Le Gardeur Belle-Plaine, de Beauvais, Perthuis et Sainte-Barbe. Par la suite, il acquiert les parts de plusieurs autres héritiers pour finalement reconstituer la plus grande partie du patrimoine immobilier que détenait son père. C’est ainsi que la maison paternelle, rue Sainte-Famille, à Québec, lui est adjugée en 1800 pour £460. Certaines transactions ne sont toutefois pas aussi simples et donnent même lieu à l’utilisation de procédés douteux. En 1809, Charles-Étienne agit comme procureur de son frère, le baron François-Joseph Chaussegros de Léry, qui vit en France. En cette qualité, il vend à Jean-Baptiste Noël les droits échus à François-Joseph dans une partie de la seigneurie Le Gardeur Belle-Plaine. Cependant, Charles-Étienne néglige d’aviser son frère de cette transaction. Le 9 février 1818, par l’intermédiaire d’Antoine-Louis Juchereau* Duchesnay, François-Joseph vend à Charles-Étienne la moitié indivise des seigneuries Rigaud De Vaudreuil, Perthuis et Sainte-Barbe pour £1550. Cet acte de vente est immédiatement suivi d’une contre-lettre dans laquelle Juchereau Duchesnay et Charles-Étienne conviennent de dissimuler à François-Joseph la vente de la seigneurie Le Gardeur Belle-Plaine passée en 1809. Ces deux exemples montrent que les rumeurs de l’époque à propos de la réputation de Charles-Étienne étaient loin d’être sans fondement. Issu d’une famille en vue, Charles-Étienne Chaussegros de Léry suit la voie tracée par son père. Tout comme lui, il détient à sa mort des propriétés foncières considérables. Malgré quelques transactions douteuses, il doit sa réussite sociale à ses talents personnels et surtout à ses relations étroites avec le gouvernement. Investi de fonctions importantes tant dans l’administration publique que dans la milice, il fait preuve de loyauté envers les autorités et cette fidélité indéfectible lui vaut d’être nommé au Conseil exécutif, puis au Conseil spécial du Bas-Canada. Marc Duval et Renald Lessard
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