Biographie Richard Maurice
Le 13 mars 1955 à Boston, Maurice Richard en vint aux coups avec Hal
Laycoe des Bruins de Boston. Un juge de ligne tenta à trois reprises de
maîtriser Richard, tandis que son adversaire le frappait. À la
troisième tentative, Richard fut retenu par les épaules et le cou
tandis qu'il recevait des coups au visage. Il se retourna et frappa le
juge qui l'avait mis dans une position dangereuse. Il reçut une
punition de partie pour son geste, c'est-à-dire qu'il ne pouvait plus
revenir au jeu.
Il s'ensuivit une courte enquête disciplinaire au terme de laquelle
le président Clarence Campbell suspendit Maurice Richard pour le reste
de la saison, soit trois parties en plus de toute la durée des séries
éliminatoires. Cette sentence était grave car les Canadiens se
battaient alors pour la première place au classement, et Maurice
Richard pour le championnat des marqueurs qu'il ne remportera
finalement jamais. De nombreuses personnes croyaient que le rocket
avait été puni plus sévèrement parce qu'il était canadien-français.
Plusieurs insinuèrent alors qu'il avait été jugé et condamné d'avance.
Il est à noter qu'en dehors du monde du sport, dans le contexte de
l'époque, les canadiens-français n'étaient pas respectés du tout par
leurs employeurs anglophones et parfois congédiés sans raison.
Les partisans montréalais furent enragés par ce qu'ils considéraient
comme une injustice commise par un président anglophone envers leur
héros et leur équipe francophones. Le 17 mars, journée de la fête de la
Saint-Patrick, les Canadiens de Montréal se mesuraient aux Red Wings de
Detroit, l'équipe qui bataillait pour la première place.
Le président Campbell fut bombardé d'œufs, de tomates et de pièces
de monnaie par la foule survoltée quand il vint pour prendre possession
de son siège au Forum de Montréal. Au moment où un inconnu tenta de le
frapper, une bombe lacrymogène explosa dans l'enceinte du bâtiment,
forçant son évacuation.
Aux cris de « Richard le persécuté ! » et « Insulte à la race
canadienne-française ! », les gens se mirent à fracasser les vitrines
et à saccager autos et commerces de la rue Sainte-Catherine et des rues
environnantes, causant pour plus de 100 000$ de dommages.
L'« émeute Maurice Richard » est entrée depuis lors dans la mémoire
collective des Québécois, étant perçue par plusieurs comme étant
l'événement qui a mené à la Révolution tranquille.
À titre d'anecdote, la partie fut concédée aux Red Wings par la marque de 4 à 1 après une période de jeu.
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