Biographie Foley Roger
Autobiographie de Roger Foley
Huitième enfant de Philéas Foley et Clorinthe Douville, j'ai été le troisième bébé inscrit dans le registre des naissances de la paroisse de Saint-Thuribe. Ce n'est que cette année de 1974 que j'ai appris qu'au moment de ma naissance la municipalité était érigée. Je croyais être né dans la municipalité civile de Saint-Casimir et la paroisse religieuse de Saint-Thuribe. Parrain: Damase Douville, le frère de ma mère et marraine, son épouse, Cléophée Boisvert.
J'ai certains souvenirs très précis de ma première enfance: visite de mon oncle Alfred Douville (j'avais 3 ans et demi), la vieille maison, sa soeur Louisy, qui a quitté la maison en 1904, lorsqu'elle s'est mariée, ma grosse maladie quand j'ai eu la rougeole et la viste de mon père au Cardinal Bégin.
Mon père était en très bonnes relations avec ce dernier et il se faisait un plaisir d'aller le saluer lors de la visite pastorale. Une année, il m'a amené avec lui alors qu'il allait veiller avec Monseigneur au presbytère de Saint-Marc-des-Carrières. L'Archevêque était assis dans une chaise avec des poteaux très gros et très hauts. Adorant les enfants, il m'a pris sur ses genoux. Fasciné sans doute par la rangée de boutons violets de sa soutane, je les ai tous défaits de haut en bas. Monseigneur et mon père ont semblé s'amuser de l'incident. Quelle a été la teneur de leur conversation, je l'ignore; mais, c'est sans doute ce soir-là qu'il fut décidé que je ferais un cours classique.
Études primaires:
J'ai commencé mes études primaires à la petite école du village et en 1909, quand la famille a déménagé à Saint-Stanislas, j'ai continué au collège local. Les Frères de Saint-Gabriel, chassés de France par les lois Combes, étaient d'excellents pédagogues: ils m'ont enseigné le français, la tenue des livres, la sténographie, l'arithmétique et l'algèbre jusqu'aux équations du troisième degré. Je garde d'eux un bon souvenir.
Études secondaires:
À l'automne 1910, j'entrais au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, pour les études classiques, que je devais quitter en juin 1918. Bien adopté au pensionnat, j'ai été heureux au collège. C'est là que j'ai trouvé celui qui fut mon meilleur ami: Armand Roy et rencontré le premier des trois hommes -- en dehors de mes proches -- qui ont marqué ma vie: Monseigneur Wilfrid Lebon.
La retraite annuelle commençait alors le lendemain de la rentrée: silence au réfectoire et pendant les récréations, celle du midi exceptée, récitation du chapelet et méditation pendant celle du soir; quatre jours de sermons au cours desquels le prédicateur nous a tenus en enfer et sauvés le cinquième grâce à l'intervention de la Sainte Vierge; pas un livre pour se distraire; aucun ami, je ne connaissais même pas un seul des six cents élèves; c'était inhumain et je me suis ennnuyé au cours de cette semaine comme jamais dans la vie. Heureusement, tout est entré dans l'ordre avec le début des cours. Quelques jours plus tard, à la récréation, j'entends crier mon nom: «Roger Foley!» Il m'arrive un gars, qui s'adresse à moi en anglais: c'était Armand Roy qui se cherchait un copain avec qui il pourrait parler. Bien que Franco-américain d'origine, il ne savait que trois mots de français: concombre, citrouille et... maudit. À l'exception du dernier, ces mots ne sont pas toujours faciles à placer dans la conversation. Nous ne comprenions rien réciproquement de ce que l'autre disait, alors «John» -- tout le monde l'appelait de ce surnom -- sort une balle de son «suisse» et me dit: «Come on, play ball!» Il m'a montré l'anglais, je lui ai montré le français. Notre amitié ne s'est terminée qu'à sa mort, alors que Père Blanc en Afrique, il fut rappelé dans son pays pour mourir de cancer à Alexandria Bay.
J'aimais beaucoup le latin et j'ai pu le maîtriser rapidement pour pouvoir lire par plaisir les volumes que l'on nous donnait à traduire: la Guerre des Gaules de César, la Vie des Hommes illustres de Plutarque, Sénèque, Cicéron et Virgile. Je faisais en un quart d'heure les versions latines et anglaises que les confrères bûchaient pendant une heure et demie; il me restait beaucoup de temps libre pour lire. Monseigneur Lebon, plus tard supérieur du collège, était préfet des études et responsable de la bibliothèque. Il a guidé mes lectures, m'a initié aux bons auteurs, m'a ouvert son coeur et m'a reçu comme invité permanent à sa chambre, les jours de congé, lorsque le temps était maussade. C'était un artiste, un fin lettré, un charmant ami et un saint prêtre.
Que l'on me permette ici une digression. Je suis sûr que j'aurais pu gagner ma vie honorablement comme «collet blanc», ou négociant ou boulanger. De même mes frères auraient pu faire une carrière brillante dans le droit, la prêtrise ou la médecine. Ce que je raconte de ma vie ne peut être interprété comme une marque de supériorité: ce serait faux! En 1900, il n'y avait pas d'argent en circulation: les familles devaient se suffire à elles-mêmes, n'achetant que le strict nécessaire; toutes étaient pauvres et on ne pouvait se permettre de garder plusieurs enfants aux études à 150 $ par année. La décision de faire étudier un enfant était conditionnée par les évènements et le régime de vie.
L'Université Laval:
Je peux dire en toute sincérité que j'ai été heureux au collège. Au cours de l'année 1917, tous les confrères moins trois -- Alexis Gagnon, John et moi-même -- prennent la soutane à cause de la conscription; on nous annonce que la Faculté de Médecine, en raison du besoin aigu de médecins, donnera un cours accéléré, comprimant les cinq années académiques dans quatre années de calendrier, professeurs et étudiants sacrifiant toute vacance. Je décide de m'inscrire. Mais pour ce faire, je dois étudier toutes les matières des sciences naturelles: physique, astronomie, biologie et anticiper sur la dernière partie de la philosophie, en même temps que je faisais l'année régulière appelée «Mathématiques». Monseigneur Lebon m'a alors été d'un grand secours.
Entre temps, mon père avait cédé la boulangerie de Saint-Stanislas à Dave et acheté celle de Saint-Casimir.
1914: Début de la Première guerre mondiale.
1917: Décès d'Alma le 19 juin.
1917: Mariage de Léopold et Héléna.
1917: Baccalauréat de Rhétorique: je suis bachelier ès lettres.
1918: Sortie au Collège de Sainte-Anne le 15 juin.
1918: Inscription à l'Université Laval le 18 juin et début des cours à la Faculté de Médecine.
Je dois continuer mes études classiques pour obtenir ma licence en septembre et tenir à jour les cours de médecine avec leur terminologie nouvelle et si difficile. Monseigneur Alexandre Vachon, plus tard Archevêque d'Ottawa, était professeur de chimie. Il fut le doyen et le fondateur de l'École des Sciences de l'Université Laval. Il était originaire de Saint-Raymond et à ce titre il se faisait un devoir et une joie de réunir et conseiller les étudiants du comté de Portneuf. Il m'a servi de tuteur privé pour repasser les trois grandes matières du baccalauréat: physique, chimie et philosophie. C'était un chimiste de réputation internationale, un prêtre modeste, qui était un vrai saint et un gentilhomme de grande classe. J'ai contracté envers lui une dette que je me suis efforcé de rembourser en reconnaissance et en affection, car il n'a jamais voulu accepter de paiement pour les cours privés qu'il m'a donnés pendant trois mois.
Premiers jours de septembre, je passe les examens de la licence.
L'abbé Jos-Émery Grandbois, président du Comité d'examinateurs, fut tout heureux de m'annoncer que le candidat de Saint-Casimir était sorti premier de tous les élèves des universités Laval, Montréal et McGill. Je crois qu'il en était encore plus fier que moi.
Septembre 1918: grippe espagnole: papa et maman, Léopold et Héléna, malades tous les quatre. Université, églises, écoles fermées.
Octobre 1919: examen final de deuxième année et j'obtiens le baccalauréat en médecine. Première vacance de quinze jours après la surchauffe de vingt-sept mois d'études! La vie universitaire se continue sans incident marquant.
Dans le milieu familial, au contraire, c'est le départ de ma mère, décédée le 23 novembre 1921 de tuberculose pulmonaire. Pendant cette longue maladie, le dévouement d'Héléna a été admirable. Nous avons tous envers elle une dette de reconnaissance inoubliable.
Je regrette de ne pas avoir «connu» ma mère. Enfant, on est inapte à apprécier une personne. Ensuite, pensionnaire, puis étudiant, je ne revenais à la maison que pour les vacances, avec le statut d'invité. J'étais médecin lorsque j'ai pu «découvrir» mon père et aujourd'hui encore, en 1974, je suis loin de connaître notre parenté. On n'est pas à la maison lors des visites ou des évènements qui surviennent et c'est par hasard qu'on les apprend. C'est un manque de contact dont j'ai souffert. Car, peu importe son âge, on a toujours besoin de ses parents et je plains les jeunes d'aujourd'hui: ils se préparent des regrets pour l'avenir. Mais, il sera trop tard pour réparer leur désinvolture actuelle.
Exercice de la médecine:
En juin 1922, c'est le doctorat en médecine. Je ne serai assermenté pour le droit d'exercice qu'à la fin d'août, puisque c'est en septembre 1918 que j'avais été régulièrement accepté à la faculté. Je décide de me fixer à Saint-Casimir et j'achète du docteur Phydime Dolbec, la propriété Rousseau que j'étais le cinquième médecin à habiter. Cette magnifique maison fut bâtie par le père du docteur Arthur Rousseau et de madame Henri Grandbois. Elle appartient aujourd'hui en 1974 au docteur Sylvain Tessier.
1922: un couple, monsieur et madame Wilbrod Perreault, vient habiter chez moi pour prendre soin de la maison.
1923: achat de ma première voiture: une Ford coupé, à pédales. Monsieur et madame Arthur Bruneau viennent remplacer les Perreault.
Noël 1924: mes fiançailles avec Alice Lane de Québec que je courtisais depuis 1922. Mon cousin Éloi Saint-Germain passe l'hiver chez moi pour rénover la maison.
2 juin 1925: mariage à Saint-Coeur-de-Marie à Québec. Alice passait pour être une des belles filles de la ville; elle fut toujours d'une force de caractère incroyable, une épouse aimante et une mère dévouée. Elle avait le don de la joie de vivre, aimait la société et recevoir et était d'une grande fidélité envers ses amis. Dans les épreuves, elle a été stoïque et a su rester joyeuse jusqu'à la fin. C'était réellement une femme au coeur d'or.
D'année en année, ma clientèle augmente et le travail devient très dur, car les chemins sont mauvais et les médecins de Saint-Casimir desservent neuf paroisses, même s'il y a des praticiens établis à Saint-Alban, Saint-Marc et Saint-Ubald. L'hiver, la vie était accablante. Nous coulions tout de même des jours heureux, entourés de nos parents et amis, avec une clientèle de braves gens sans cesse grandissante.
12 mai 1926: naissance de Jacques. Mon confrère et ami, le docteur Pierre Gauthier, futur député de Portneuf, vient présider à l'accouchement. Baptisé par mon compagnon l'abbé Paul Bouillé -- plus tard Monseigneur -- , Jacques eut mon père comme parrain et sa grand-mère maternelle, madame Albertine Lauzon, comme marraine.
Décès de mon père:
Le 24 août 1926, j'avais passé la nuit auprès d'une patiente, le temps était beau et le soleil chaud. De retour à la maison, je décide de prendre un café sur la galerie pour me détendre. C'est là que j'étais, en robe de chambre, quand mon père, qui allait prendre son travail, arrête causer un cinq minutes. Il semble serein et calme comme d'habitude et ne se plaint d'aucun malaise. Une demi-heure plus tard, on vient me chercher pour un accident survenu sur la route de la gare. Le chauffeur ne sait de qui il s'agit. Je finis de m'habiller dans l'auto, boutonnant ma chemise, nouant ma cravate, laçant mes souliers à la hâte et nous arrivons près d'un attroupement. À ma vue, le cercle se resserre autour de la victime. Je demande: «Vite, laissez-moi passer!» Et j'entends une femme dire: «Pauvre garçon!» Je force un passage dans cette foule et me trouve en présence de mon père étendu par terre. Pas de pouls, aucun battement du coeur au stéthoscope, pas de saignement à une blessure au front lors de sa chute en bas de la voiture. Je lui donne une injection d'adrénaline puis tout de suite une autre de coramine, en plein coeur, et je pratique la respiration artificielle. Sans résultat: il avait été foudroyé par une hémorragie cérébrale massive. Une femme m'a dit plus tard que je me suis relevé blanc comme un drap et que j'ai dit deux fois: «Quelle chienne de vie! À quoi ça sert d'être médecin, si on ne peut sauver son père.» J'ai été littéralement assommé et j'ai eu ce qu'on appelle un «black out» d'une dizaine de jours. Je n'ai absolument aucun souvenir d'avoir vu mon père exposé, des gens qui ont dû venir faire leur visite, de l'enquête du coroner qui a dû avoir lieu comme dans toute mort subite, d'avoir signé le certificat médical de décès, comme j'ai dû le faire, ni des funérailles à l'église et au cimetière.
Alice m'a dit que pendant une semaine après le service funèbre, j'étais comme un robot. Je restais assis sans bouger, sans lire, ni fumer, jusqu'à ce qu'elle vienne me chercher pour manger ou me coucher. Guidée par mon journal quotidien, elle m'accompagnait pour les visites aux malades. Je conduisais très bien ma voiture, répondais à ses questions, mais ne parlais pas de moi-même. Cependant, je faisais consciencieusement mon devoir auprès des malades, comme s'il y avait eu une double personnalité en moi: le fils d'une part et le médecin de l'autre. Alice a craint que je perde la raison. Peu à peu cependant, la notion du temps, des êtres et des personnes est revenue, au début comme dans un épais brouillard qui estompe les formes, et la force de vivre a repris le dessus. C'est alors, après réflexion et dialogue avec ma femme, que j'ai décidé d'abandonner éventuellement la clientèle et de choisir un autre champ d'activités.
Jusqu'à ce moment, j'aimais l'exercice de la médecine et mes clients m'aimaient et me respectaient. Ces gens m'avaient vu grandir au milieu d'eux, mais du jour où j'entrais comme médecin dans une maison, on cessait de m'appeler par mon prénom et de me tutoyer, bien que je puisse continuer à le faire pour les personnes de mon âge.
Médecine préventive:
Au début de 1928, je prends la décision de me consacrer à la médecine préventive et le 18 septembre je commence mes études de spécialité à l'École d'Hygiène et de Santé publique de l'Université Johns Hopkins: on nous donnait tant de travail que l'étudiant le mieux préparé et le plus intelligent ne pouvait tout faire. À l'automne, le grand «crash» de la bourse et à l'hiver, l'épidémie de grippe maligne. Grâce à l'intervention de la Fondation Rockefeller, dont j'étais boursier, Alice put être hospitalisée alors que l'hôpital était fermé à tout cas de grippe; elle faisait une bronchopneumonie bilatérale, 105 degrés Fahrenheit de température et était enceinte de huit mois. Denise est née le 4 janvier au matin. C'est ce jour-là que j'ai vu inventer la tente à oxygène: des draps au-dessus de la malade et un cylindre d'oxygène (pour souder) dont le tube était introduit sous les couvertures. Dieu merci! la convalescence fut heureuse. Denise fut baptisée à la St. Ann Church: parrain et marraine Frank Foley et sa femme Régina Langlois, représentés au baptême par le docteur et madame Jean Grégoire; porteuse: madame Nicolas Lajeff de Bulgarie.
Mai 1929: j'obtiens mon «Certificate in Public Health»; je vais faire mon entraînement dans le sud des États-Unis, pendant que ma femme passe l'été à Saint-Casimir avec les enfants. De retour au pays, je prends charge temporairement de l'École d'entraînement du personnel à l'Unité sanitaire de la Beauce; puis, je remplace le docteur Gaudiose Choquette à Saint-Hyacinthe, pendant qu'il va étudier à l'École d'Hygiène de l'Universiité de Toronto.
Épidémiologiste de la province:
Le 5 juin 1930, je repars pour Baltimore en vue de l'obtention du doctorat en Santé publique que j'obtiens en juin 1931. Je travaille tout l'été avec le Département de Santé de l'État du Maryland et le United States Public Health Service. Je me suis fait là d'excellents amis qui m'ont été bien utiles pendant ma carrière.
Pour être éligible au doctorat, un candidat devait avoir obtenu la note «A» aux examens de la première année d'études, fait un entraînement pratique dans la spécialité choisie, être accepté par le maître de thèse et enfin parler, lire et écrire parfaitement deux langues et en lire une troisième (pour moi, l'espagnol). À la fin de l'année, il fallait défendre sa thèse devant un jury de trois professeurs. Mon maître fut le docteur Wade Hampton Frost, savant de réputation internationale, que l'on a appelé le «père de l'épidémiologie moderne». Il a été le troisième homme qui a marqué ma vie professionnelle. La courtoisie de ce gentilhomme, son urbanité et sa politesse exquise ne se sont jamais démenties.
Juin 1931: je travaille à l'organisation de la Division de l'Épidémiologie, au Service provincial d'Hygiène, ancêtre du ministère de la Santé; la Division commence officiellement ses activités le premier janvier 1932.
Morbidité dans la province en 1932:
Poliomyélite: 800 cas, 150 décès, 200 paralysies permanentes;
Typhoïde: 600 cas dans la Mauricie, 1800 dans la province et 225 morts;
Diphtérie: 2500 cas et 250 morts;
Gastro-entérite des nourrissons: 3000 morts par année;
La tuberculose, ennemie mortelle de ma famille, atteignait 3 personnes sur 1000 chaque année.
Mon rôle a été d'organiser la lutte contre ces maladies évitables. J'ai enrégimenté les bonnes volontés: j'ignore combien de conférences j'ai données à la grandeur de notre territoire; pour promouvoir l'éducation du public et stimuler la vaccination. J'ai certainement publié plus de cent articles scientifiques. Je peux dire que tout ce travail n'a pas été fait en vain. Quand, en 1968, j'ai cédé mon poste à mon élève et ami, le docteur Gérard Martineau, il n'y avait eu dans la province aucun cas de diphtérie depuis cinq ans et aucun cas de poliomyélite depuis trois ans. La coqueluche et la typhoïde occasionnaient encore quelques cas, mais aucun décès. J'avais atteint le but visé à ma satisfaction.
Quelques hauts points de ma vie professionnelle:
1931: Épidémiologiste de la province;
1943: Professeur à la Faculté de Médecine de l'Université Laval;
Président-fondateur de La Sauvegarde de l'Enfance;
1946: Professeur titulaire à l'École de Santé publique à l'Université de Montréal et membre du conseil;
1946 et 1947: Président de l'Association canadienne de Santé publique;
1951: Expertise pour l'Organisation mondiale de la santé, en Haïti;
1955: Délégué du gouvernement du Canada à Paris, à une réunion scientifique d'experts de 40 nations;
1958: Directeur de l'expérience canadienne sur l'essai du vaccin Sabin contre la poliomyélite;
1960: Expertise sur différents vaccins pour l'Organisation mondiale de la santé, de Genève;
1968: Démission comme épidémiologiste et nomination comme expert auprès du sous-ministre de la Santé;
1970: Après quarante-deux ans de service: retraite.
Ma vie publique ne masquait pas les évènements heureux ou malheureux de ma vie de famille.
Les enfants:
De notre union sont issus cinq enfants.
1. Jacques, né le 12 mai 1926 à Saint-Casimir;
2. Louise, née le 23 décembre 1927 à Saint-Casimir, décédée le 28 mars 1938 à Québec; parrain et marraine, Adjutor Duchaîne et Valéda Lauzon, son épouse;
3. Denise, née le 4 janvier 1929 à Baltimore;
4. Paul, né le 3 décembre 1933 à Québec; parrain et marraine, son oncle Léopold Foley et sa tante Héléna Châteauneuf;
5. Michel, né le 20 mars 1939 à Québec; parrain et marraine, son cousin le lieutenant (plus tard le major) Jean Duchaîne et sa tante Juliette Lane. Décédé tragiquement le 13 avril 1943 de la maladie de Von Girke.
Quatre grandes épreuves:
Pendant un cours, le professeur Arthur Simard nous avait dit: «Vous savez, les «cochonneries» médicales, c'est toujours dans les familles de médecins que ça arrive.» J'ai eu ma bonne part:
1- La mort de mon père;
2- Celle de Louise: elle contracte la scarlatine, maladie ordinaire bénigne, mais fait la forme hypertoxique, développe une pneumonie, puis une péritonite staphylococcique avec intervention chirurgicale et décès, le tout en 72 heures;
3- Décès de Michel de la maladie de Von Girke: le treizième cas alors consigné aux annales de la médecine. Le docteur Georges Grégoire et le docteur Marcel Langlois qui l'ont vu à la maison et, le jour suivant le début de la maladie, les médecins de l'Hôpital du Saint-Sacrement, de même que moi-même, nous avons tous cru qu'il était empoisonné par l'absorption d'un médicament. Décès dans les 48 heures. C'est l'autopsie qui a établi le diagnostic;
4- La maladie d'Alice: en décembre 1960, nous découvrons qu'elle fait du diabète. L'insuline ne semble pas pouvoir arrêter le cours de la maladie. Elle développe de la gangrène aux pieds. Injections pour débloquer les artères fémorales, sans succès; intervention chirurgicale en 1961, pour exérèse des ganglions du plexus, sans résultat, et en 1962, amputation des deux jambes, en haut du genou. Pronostic: deux ans de survie. Elle a vécu cinq ans, sans jamais se plaindre et semblant heureuse, après avoir accepté son malheur. À la fin de l'année 1966, son état se détériore et elle passera les cinq derniers mois de sa vie à l'hôpital. Son décès est survenu le 13 septembre 1967.
Quelques éphémérides familiales:
1939: Construction de la maison de Sillery;
1950: Parents et amis fêtent nos noces d'argent;
1952: Jacques obtient son diplôme d'ingénieur;
1953: 3 octobre, mariage de Denise au notaire Pierre Lemieux;
1958: Après mes études, Paul entre au Service de l'impôt fédéral sur le Revenu à Montréal; il est aujourd'hui, en 1974, directeur des Fiducies commerciales au Trust Général du Canada à Québec;
1960: 13 août, mariage de Paul à Louisette Gingras;
1969: Pré-retraite;
1970: Retraite.
Les petits-enfants:
Enfants de Denise et Pierre:
Nicole, née le 3 mars 1955;
Lise, née le 24 janvier 1959;
Ginette, née le 8 février 1960;
Sylvie, née le 2 septembre 1964;
François et Chantal, seuls jumeaux de la famille Foley, nés le 6 juillet 1968.
Enfants de Paul et Louisette:
Michel, né le 8 janvier 1963;
Nancy, née le 4 novembre 1964.
Depuis ma retraite, j'ai visité Miami, Nassau, la Jamaïque, la Barbade, le Mexique, la Turquie, l'Inde, la merveilleuse Thaïlande, l'incroyable Hong-Kong, le Japon avec Jean-Louis lors de l'Expo d'Osaka en 1970, la Grèce et les îles de la mer Égée, l'Espagne et le Portugal, la France, la Russie.
Mes enfants sont pleins d'attentions envers moi et je garde précieusement les bonnes et fidèles amitiés qui sont le charme de la vie et qui préviennent le vieillissement prématuré: «La vie a encore ses bons moments.»
Quelques honneurs:
Probablement plus à cause de l'importance du poste que j'occupais qu'à mon mérite personnel, j'ai reçu les distinctions suivantes:
Diplôme d'honneur «Master of Public Health» de l'Université Johns Hopkins;
Ruban de la Défense civile pour avoir servi comme capitaine dans le Corps médical durant la Deuxième grande guerre;
Médaille du Couronnement de la reine Elizabeth;
Médaille du Centenaire de la Confédération du Canada;
Attestation de l'Université Laval marquant le cinquantenaire de mon doctorat en médecine;
Attestation du Collège des médecins pour mes cinquante ans d'exercice de la médecine;
Médaille d'honneur attribuée par l'Institut de microbiologie de Montréal;
Plaque-souvenir du Conseil d'administration de La Sauvegarde de l'Enfance à son président-fondateur.
Extrait du document de 153 pages «La famille Donald Foley» du prêtre Jean-Louis Foley.
Avis de décès
Adrien Roger Foley, M.D.
À l'hôpital Jeffery Hale, le 13 janvier 1990, à l'âge de 91 ans, est décédé Dr A. Roger Foley, M.D., époux de feu Dame Alice Lane. Il demeurait à Québec.
Retraité du gouvernement du Québec à titre d'épidémiologiste au ministère de la Santé et au cours d'une carrière professionnelle bien remplie, il a oeuvré au niveau national et international comme expert conseil de l'Organisation mondiale de la santé à l'O.N.U. et délégué du gouvernement canadien à Paris et à Genève. Il fut professeur agrégé à la Faculté de Médecine de l'Université Laval et professeur titulaire d'épidémiologie à la Faculté de la Santé publique de l'Université de Montréal dont il fut membre du conseil. Il fut, en outre, président-fondateur de la Fondation Mgr Victorin Germain et l'un des membres fondateurs de l'Institut Armand-Frappier.
La famille recevra les condoléances au funérarium
Lépine-Cloutier Ltée
975, Marguerite-Bourgeois
Québec
le mardi de 14 h à 17 h et de 19 h à 22 h et le mercredi de 12 h à 13 h 45.
Le service religieux sera célébré le mercredi 17 janvier 1990 à 14 h en l'église Saint-Charles-Garnier, boul. Laurier à Sillery, et de là au Crématorium Lépine-Cloutier Ltée.
Il laisse dans le deuil ses enfants: Jacques, Denise (feu le notaire Pierre Lemieux), Paul (feu Louisette Gingras); ses petits-enfants: Nicole, Lise (Mario Sirois), Ginette (Pierre-Denis Carrier), Sylvie (son fiancé Rosaire Desrochers), Chantal et François Lemieux, Michel et Nancy Foley; ses arrière-petits-enfants: Valérie, Stéphanie et Steven Carrier; de nombreux neveux et nièces, ainsi que Mme Marie-Paule Couture, une grande amie du défunt et de sa famille.
Paru dans le journal Le Soleil de Québec.
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