Biographie Audy Gabriel
Gabriel Audy présenté par son fils Marc
Je n'ai pas connu mon père Gabriel, mais je connais très bien ses origines. Je remercie ma mère Emma et mon père adoptif, Maurice, de me permettre de relater une partie de son histoire.
Gabriel Léo Joseph Audy est né le 9 juillet 1944 à Sainte-Thècle au Québec. Il est le plus jeune des garçons. Il avait environ neuf mois quand la famille a déménagé en Alberta.
Comme les autres enfants, il a été pensionnaire dans différentes écoles en Alberta, dont Bonnyville, Fort Kent, McLennan, Falher. Il a terminé son cours classique, en rhétorique, au Collège Saint-Jean d'Edmonton en 1962. À l'automne 1962, Gabriel s'inscrivait à l'Université d'Ottawa. Il obtenait son Baccalauréat en psychologie en 1964.
Au Temps des Fêtes, en 1962, Gabriel a décidé de venir visiter ses parents et ses amis à Edmonton. Comme il n'avait pas d'argent pour voyager, il a fait de l'auto-stop par des températures de -30 et -40 degrés Celcius. Il a raconté qu'il avait presque gelé et qu'il s'était réfugié dans une église sans chauffage en cours de route; ce qui était moins pire que de rester à l'extérieur. En Ontario et dans les Prairies, il arrêtait dans des postes de police et demandait à coucher dans une cellule. Lorsqu'il est retourné à Ottawa, sa mère lui a payé son billet de train; ce qui était un peu plus confortable.
Pendant qu'il étudiait à Ottawa, Gabriel aimait voyager en faisant de l'auto-stop et visiter les villes de la région. C'est ainsi qu'il s'est rendu aux Chutes Niagara, à Buffalo et Toronto. Il aimait aussi les chanteurs québécois et français. Il envoyait des disques de Félix Leclerc, Charles Aznavour et Gilles Vigneault à sa petite amie de cœur, Emma Schaub de Plamondon. Il avait connu Emma à l'automne 1961 durant une rencontre du club Alouette à la paroisse Saint-Joachim d'Edmonton.
Il a épousé Emma Schaub, le 12 mars 1966. Elle était la fille d'Oscar Schaub et de Florence Gauthier de Plamondon.
Après leur mariage, Emma et Gabriel travaillaient tous les deux. Ils avaient acheté un «camper» pour le camion car Gabriel aimait aller à la pêche, faire du camping. C'était très important pour lui de voyager et de camper. Comme presque tous les Audy, il aimait le grand air et la nature.
Au printemps de 1968, m'a raconté ma mère, Emma, il avait décidé, avec l'accord de son patron, de prendre un congé de maladie. Il avait l'intention de retourner au travail dans trois à six mois. Gabriel, tout comme son père Freddy, était porté à la dépression. Emma est devenue enceinte en mars. Gabriel a décidé de prendre des vacances en Colombie-Britannique avec le peu d'argent qu'ils avaient. Gabriel relaxait un peu, mais il songeait beaucoup à son avenir et à celui de sa famille, surtout que dans peu de temps ils se retrouveraient avec un enfant.
Emma et Gabriel sont revenus à Edmonton en août. Ils avaient sous-loué leur appartement et les meubles. Mais ce n'était pas grave, ils se débrouilleraient. Ils ont demeuré avec grand-maman Alice dans la maison paternelle à Edmonton. Emma est retournée travailler pour Office Overload et Gabriel devait commencer à travailler avec Viateur à la construction des appartements de ce dernier.
Le 25 août 1968, Gabriel et Emma regardaient la télévision qui donnait des reportages sur l'assassinat du Président John F. Kennedy. Gabriel a pleuré presque tout l'après-midi et il a tenté de rejoindre son médecin, le Dr King, mais n'a pas réussi. Ce soir-là, Gabriel s'est couché sans dire un mot et a eu de la difficulté à trouver le sommeil. Cet assassinat l'avait comme traumatisé.
Le lendemain, il est allé reconduire Emma à son travail. Rendu sur place, il est descendu du camion et l'a regardé aller, assis sur le marche-pied. C'était la dernière fois qu'Emma voyait son époux vivant. En novembre de la même année naissait un beau petit garçon de 3 livres et 5 onces qu'elle nomma Marc Gabriel Joseph Audy.
Emma s'est remariée à Maurice Cayer de Willow Bunch en Saskatchewan, le 5 août 1972. Le couple demeure toujours à Edmonton. Je suis fier de porter le nom de Audy. Ma mère et mon père adoptif m'encouragent à garder le contact avec la parenté; ce que je fais régulièrement avec beaucoup de plaisir.
Marc en 1995
Source: Viateur C. Audy, Nous étions seize..., La famille Audy 1945-1995, Edmonton, juillet 1995, 200 pages.
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