Biographie Marier Anna
Le texte suivant a été écrit par M. Ernest Marier, neveu d'Anna Marier. Il fait partie d'un recueil de souvenirs qu'il a rédigé en 1983. Ce recueil de souvenir est une source inestimable de renseignements, malgré qu'il comporte certaines petites erreurs de noms et de dates. (Le texte a été recopié tel quel, à part quelques corrections de fautes de frappe et un peu de mise en page pour faciliter sa lecture.)
Cliquez ici pour voir l'introduction et le reste du recueil de souvenirs.
ANNA MARIER
Née en 1867, Anna, demeurée célibataire, resta avec ses parents et sa soeur Marie chez Amédée, lorsque celui-ci se maria en 1885 avec Mathilda Gagnon, institutrice du rang. C'était la coutume que le dernier des garçons (et c'était Amédée) hérite du bien paternel, mais à la condition de prendre soin de ceux qui habitaient encore à la maison. Ma mère, Mathilda, proposa donc à Anna de s'instruire pour être indépendante. Elle lui fit la classe un an à la maison et ensuite Anna poursuivit ses études une autre année au Couvent de Drummondville. Tante Anna eut son diplôme élémentaire et fut engagée pour faire la classe, en l888, dans le Canton de Grantham, au prix de $60.00 par année. Comme elle aimait beaucoup l'enseignement, qu'elle avait un talent naturel, et qu'elle était forte sur la discipline elle réussit donc très bien. Les rapports d'inspecteurs étaient très bons. Presque toute sa vie, elle enseigna dans Grantham, sauf les dix dernières années où elle ouvrit une classe privée en ville. Tante Anna chargeait $22.00 par enfant pour l'année. D'après ses notes, elle aurait enseigné à environ 500 enfants. Elle s'est toujours efforcée de continuer ce que les parents enseignaient à la maison. Elle savait inculquer chez l'enfant tous les détails de formation qui pouvait faire de lui une personne sociale dans la vie, religieuse, respectueuse des autres et du serment.
Entre 1898-99, elle enseigna près de chez Amédée. Elle demanda donc à sa mère (son père était mort depuis quelques années) de venir s'installer avec elle. Grand-mère accepta, et comme la Providence en avait décidé, la grand-mère s'éteignit en 1900 à l'école, après une longue maladie souffrante. Dans les notes d'Anna, on retrouve un fait cocasse au sujet du grand-père. Un jour, alors qu'Anna faisait la lecture au grand-père, un mois avant sa mort, en lui récitant un extrait dans un livre saint qui faisait ressortir la beauté du Ciel, le grand-père de reprendre "C'est beau aussi la nature sur terre, j'aimerais bien y vivre encore". Anna a manifesté un grand dévouement pour ses parents.
Dans les dernières années, Anna est allée vivre un an près de Rivière-du-Loup, ensuite à Nicolet, et finalement à Drummondville où elle est décédée.
Je me souviens avoir entendu le jeune Notaire Moisan, fils de Walter, dire au salon funéraire que c'était tante Anna qui lui a fait aimer l'étude. "Si j'ai ma profession aujourd'hui, c'est grâce à elle". Combien d'autres peuvent dire la même chose. Nous gardons un bon souvenir de cette personne. Par contre, elle nous a laissé bien des notes difficiles à débrouiller. Je voudrais bien séparer les familles, pour que chaque famille ait ses propres feuilles. Anna n'a pas laissé de descendants direct, mais elle laisse un souvenir d'une personne vaillante, religieuse, avec une grande foi en la Providence.
Par Ernest Marier
|