En 1950, un DC-4 canadien s’écrase dans les Alpes françaises le 13 novembre à 17 h 03. Une tragédie qui coûte la vie à cinquante-huit Canadiens, dont huit de la grande région de la Beauce. La Canadian Pelgrim, un Douglas Skymaster de la Curtiss-Reid Aircraft limited, a à son bord le maire de Beauceville-Ouest et enseignant, Achille Goulet, ainsi que son épouse Olivine Faucher. Ils laisseront dans le deuil pas moins de 14 enfants.

Les autres Beaucerons

« Monsieur le Curé Arsenault » (Paul-Émile) de Saint-Philibert, encouragé de partir par ses paroissiens, même s’il appréhendait grandement ce voyage, fait aussi partie des victimes en compagnie du prêtre de Saint-Isidore, Isidore Drouin. L’abbé Charles-Émile Ménard d’East Broughton, ainsi que Monseigneur Aderville Bureau, natif de Lambton, sont aussi retrouvés après des recherches difficiles. Ghislaine Poulin de Saint-Camille-de-Lellis termine la liste pour la région élargie.

Beauceville au cœur du drame

Pendant que le Curé Duval de Saint-Georges, censé être à bord, mais au Canada à cause du verglas l’échappe belle, la communauté de Beauceville, elle, perd non seulement son maire, un citoyen impliqué et apprécié, mais aussi les piliers d’une grosse famille en la personne d’Achille Goulet. Lui et son épouse, Olivine Faucher, au moment du drame qui secoue toute la population, laisseront dans le deuil leurs nombreux enfants.

Achille, qui a 52 ans à ce moment, est originaire de Saint-Gervais dans Bellechasse et a connu Olivine de Mégantic alors qu’il est professeur à Saint-Calixte-de-Plessisville. Tous les deux déménagent à Beauceville en 1923 avec leur fille aînée Madeleine. Les autres enfants naîtront dans la communauté beauceronne et le clan Goulet est solidaire dans l’affliction puisqu’aucun enfant ne sera donné en adoption ensuite.

Achille Goulet est l’oncle des réputés hommes forts Jean, Charles, Adrien, Lionel, Paul et Antonio Baillargeon, natifs de Saint-Magloire, puisque sa sœur Maria était mariée à Joseph Baillargeon. De ce couple, sont nés ces légendes humaines de la force.

En mission à Rome

Un mois plus tôt, avec une délégation canadienne de 120 personnes, part en navire pour un pèlerinage en cette année Sainte sur le S.S. Columbia avec pour itinéraire à Fatima, Lourdes, Montmartre et Lisieux. Le but ultime étant la béatification de Marguerite Bourgeois ainsi que la proclamation du dogme de l’Assomption par le Pape Pie XII pendant l’année Sainte.

C’est la consternation générale et l’incompréhension lorsque l’avion qui vole à 400 kilomètres à l’heure s’écrase de front dans les montagnes en France. Un certain mystère plane toujours sur les circonstances du crash puisque, dans les instants précédents, le quadrimoteur bifurque à quatre-vingt-dix degrés pour se diriger vers les pays de l’Est plutôt que vers Paris. À son bord, des liasses de dollars sont retrouvées et des choses troublantes alors que la guerre froide était commencée depuis 1945. Pourtant, la thèse des vents violents et des mauvaises conditions météo semble malgré tout la plus plausible. C’est celle qui historiquement est retenue.